Cultivons la curiosité
Il est étonnant de ma part de n'avoir toujours pas chroniquer un roman de Stephen King, tout de même, mon auteur préféré, et de loin, je me rappelle, toute tanchounette que je suis, avoir vraiment kiffé de lire en découvrant Cujo. Après, ce fut le drame, j'ai cédé et je me suis mis à lire SImetierre, Brume, et j'en passe, son style si facile à lire, nous offrant une horreur réaliste. À vrai dire j'ai découvert King avec les téléfilms de qualité moyenne des années 90, Ça, dont je n'avais JAMAIS vu la fin avant de l'acheter en DVD récemment, Le fléau, Les Tommyknockers, et surtout Les Langoliers. En fait j'ai vu pas mal de chose adaptant King, et ce bien avant de lire Cujo, à l'âge de 15-16 ans je dirai. Je n'aimais pas lire, il faut dire qu'à cet âge là on t'oblige à l'école, au lycée plutôt, de lire des livres chiants, Les Confessions de Jean-Jacques, oh putain l'horreur. Et pourtant je me suis aperçu récemment que des écrivains de qualité existaient, comme Edgar Allan Poe, dont le style de King dérive un peu, dans ce sens où l'horreur n'est pas forcément aussi surnaturelle qu'on le pense. Oui Stephen a écrit des œuvres dont l'horreur est fantastique, Les Langoliers, une nouvelle issue de Minuit 2 est irréelle, mais pourtant ses personnages réagissent de façon presque logique, de façon réaliste je dirai. C'est ça en fait la force de Stephen King, prendre monsieur ou madame tout le monde, et le mettre face à l'horreur, l'inimaginable, et voir comment il/elle réagit.
Paye ton intro bien longue et bien chiante, car là nous allons voir ce que donne ce diptyque "Dôme" ou "Under the Dome" en V.O. Non, je ne vais pas me la péter, je ne l'ai pas lu en anglais, mon niveau étant trop faible pour savourer une telle œuvre dans la langue de Molière. Ce pavé divisé en 2 livres d'environ 5-600 pages chacun, nous offre, au long des 1100-1200 pages de l'œuvre une plongée dans une petite ville se retrouvant d'un coup coupée du monde par une cloche, un dôme en verre, incassable et dégageant un champ magnétique dangereux pour ceux ayant des appareils électroniques, Pacemaker en tête.
Déjà, on débute par la marmotte, totalement hilarante, ce passage se fini de façon abrupte, j'aime bien le fait que le narrateur se mette dans la peau d'animaux, plus tard ce sera au tour d'Horace, un chien, de nous faire part de ses sentiments, moments de détente bienvenus, dans ce chaos que va semer le fameux dôme.
D'abord, le livre est sorti en 2009 aux U.S.A. et en 2011 en France. J'ai eu la chance de l'avoir en livre gratuit chez France Loisirs, il est vrai qu'à 34€ le lot, j'aurai un peu hésité, et pourtant il les vaut largement.
Nous suivons énormément de personnages dans ce roman, Julia la journaliste, Rennie (déflatine, pardon mais lol quoi, mais pardon quand même) le vendeur de caisse pourrave qui se prend pour un politicien cherchant à contrôler la ville dans l'ombre, Dale "Barbie" Barabara, l'ancien militaire, reconverti provisoirement en cuistot, enfin bon, je ne fais pas le tour du patelin, mais sachez que l'exploit de l'auteur est d'arriver à nous faire savoir qui est qui, sans se mélanger les pinceaux, chacun à sa personnalité, ses buts et ses craintes autour du dôme.
Je ne vais pas aller loin en vous révélant des choses, mais l'origine du dôme peut surprendre, le plus impressionnant est clairement le chaos qu'il y règne à un certains moment n'est pas déclenché par le dôme, mais bien par les humains qui sont coincés dessous, chaque pièce du puzzle se retrouvant imbriquée vers la fin, nous offrant un final WTF pouvant rebuter tant ça part en cacahuète, perso j'ai bien aimé, même si le dénouement est décevant, trop prévisible je trouve.
Je vais me répéter, mais une fois de plus, la force de King est de nous offrir une horreur réaliste, des gens meurent dans des accidents d'avion, de voiture, avec des descriptions dégueux mais pas trop gore encore, il a fait pire. Par moment on en vient presque à oublier la cloche sous laquelle est enfermée la bourgade de Chester's Mill.
Ah, si vous avez, comme moi, vu la série, du moins les 2 premières saisons, avant de lire le livre, et que vous hésitez à le lire, sachez que ça n'a rien à voir, les personnages sont différents, Junior et son père sont réellement tarés et près à faire des choses horribles pour avoir le contrôle de la ville, dans la série ils deviennent des bisounours, en fait, la saison 1 j'ai pas trop mal aimé, mais la saison 2 c'est n'importe quoi, ridicule et n'ayant rien à voir avec le livre qui possède une vraie structure et surtout de vrais personnages ayant chacun son identité et ne changeant pas en cours de route. La série craint encore plus quand on a lu le livre.
Pour finir, j'en ai dit peu sur ce livre, sachez que si vous aimez le style de King, malgré un manque de pure horreur, on frissonne rarement, les moments un peu gore sont là pour vous redonner le sourire, et surtout, cette façon de mettre des personnages normaux devant un phénomène paranormal est tellement bien amenée que l'on se prend au jeu, la lecture étant ultra rythmée, passant d'un personnage à l'autre sans jamais perdre le lecture, une grosse prouesse, tout juste je regrette la fin un peu trop prévisible, limite ridicule, mais bon, ça ne m'empêche pas d'aimer ce livre malgré tout, et mieux, de vous le conseiller, enfin, ce livre, ces livres plutôt.
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