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Cultivons la curiosité

Le Schtroumpfissime 02

Le tome 02 des ptizêtres bleus.

Le tome 02 des ptizêtres bleus.

Toujours dans la collection lancée en début d'année par Hachette, voilà le tome 2 officiel des petits êtres bleus créé par Pierre Culliford, nettement plus connu sous le nom ou pseudo de Peyo. Si je dis tome 2 officiel, c'est parce que en faisant cette collection, j'ai constaté que les Smurfs en anglais avaient déjà connu des aventures dans des tomes de Johan et Pirlouit, sans pour autant être considéré en tant que tel (mwahaha la référence que je fais à Kaamelott là), les Schtroumpfs ne prennent leur envol qu'en 1963, soit 3 ans après leur première apparition. C'était avec le tome 1 Les Schtroumpfs noirs, qui contenait 3 histoires.

Ici, nous n'avons que 2 histoires, mais Le Schtroumpfissime est d'une aura, une ampleur, une structure telle que c'est un régal de parcourir la quarantaine de planche de cette histoire. Toute simple pourtant, le patriarche Grand Schtroumpf est contraint de s'absenter quelques jours pour aller chercher un ingrédient, il va laisser ses 99 petits comparses ou, je ne sais comment les appeler, bref, il laisse les Schtroumpfs s'auto gérer un bref instant. Là, le récit prend une dimension politique, avec une sobriété, une pudeur incroyable. Ne sachant que faire, chacun faisant preuve d'un égoïsme normal sans chef, il sera vite décider d'organiser des élections. Schtroumpf est malin, il devine vite comment obtenir des voix, en faisant campagne, les promesses (qui ne seront pas tenues) fusent, et c'est avec une majorité digne d'un dictateur, que Schtroumpf (pas facile à reconnaître pour le lecteur humain ^^) gagne. Le passage sur le vote plan qui en fait est plein d'encre est hilarant au passage.

Avec un rythme juste, une accumulation de réaction des petits êtres dans la même case, l'humour est très présent.

Le long de cette histoire pourtant, nous y verrons une dictature, sans vergogne, la création du cachot et surtout le début de la résistance qui s'organise à travers un camp à part du village. Faisant penser à la révolution française à travers une bulle, on peut aussi y voir de l'héroïc fantasy avec l'attaque du village, Le seigneur des anneaux de Tolkien ne semblant pas loin, même si d'autres verrons plutôt cette attaque comme un clin d'œil au temps des croisés. Bref, chacun trouvera ses repères. La phrase du patriarche revenant « vous vous êtes comporté comme des humains » fini d'achever le message de Peyo sur la politique, les dictatures, les promesses non tenues. Heureusement, nous sommes au pays des Schtroumpfs, et tout s'arrange que le Schtroumpfissime décide de lui même de nettoyer son bazar et sera assisté par tout le monde. Une très belle histoire, qui permet d'aborder le thème de la politique en douceur avec les enfants, et ainsi d'expliquer certaines choses. Toujours d'actualité malgré ses plus de 40 ans, cette histoire fonctionne à la perfection, le dessin est chouette et coloré, et par moment on tombe sur des cases blindées d'allusion, celle où tous les Schtroumpfs se mettent sur la tronche nécessite quelques minutes, peut être pas, mais un peu plus de temps qu'une case normale afin de tout voir et saisir, un peu comme Où est Charlie ? Mais en moins stressant quand même.

Schtroumpfonie en Ut se veut un peu plus légère, il y est question de musique, avec le paradoxe du Schtroumpf musicien qui joue comme un pied et va se retrouver embarqué dans une histoire où il va devoir sauver le village qui a failli périr par sa faute. En effet, alors qu'un orchestre se met en place, le pauvre musicien se retrouve exclu pour raison qu'il joue comme un pied, peut importe l'instrument, il joue mal. Gargamel qui pète un câble car ne retrouve pas le village des Smurfs (que l'on ne peut atteindre que si l'on suit un Schtroumpf), tombe sur le malheureux et, se faisant passer pour une fée (costume hilarant au passage), donne un instrument qui va endormir tous le village. Bon, je ne comprends pas comment le joueur de l'instrument ne s'auto endort pas, mais passons. Résultat il va devoir trouver une solution, se débarrasser d'Azraël (le chat de Gargamel) puis du méchant sorcier. Avec un auteur qui parle au lecteur, on suit cette aventure assez drôle, qui joue un peu trop sur l'émotion à la fin (alors que l'on sait que ça va s'arranger), histoire sympa, mais pas non plus immense.

Spécialement pour la collection Hachette, il y a quelques pages bonus, ma foi fort sympa, nous en apprenant plus sur les histories des êtres bleus, mais aussi sur l'auteur Peyo, dont on apprend qu'il fait parti d'une famille dont le père est anglais et la mère belge, qu'il aurait pu faire le métier de son père (agent de change) si celui ci n'était pas mort si tôt, et que le prof de Peyo ne lui donnait aucune chance de faire carrière dans le dessin, comme quoi. Instructives, ses quelques pages supplémentaires sont bien écrites et se lisent vite.

Donc, pour son histoire principale bien ficelée, voilà un tome intelligent, parlant politique, un sujet délicat à aborder avec les mômes, avec une pudeur, mais un réalisme saisissant. À lire.

@+

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