The Shield - Saison 5

Nous revenons au "Bercail", le nom du commissariat de Farmington, un quartier imaginaire de la cité de Los Angeles. Six mois après le remplacement du capitaine Rawling (Glenn Close) par le poulpe malléable et ancien inspecteur Billings (David Marciano). La vie suit donc son cour, l'agent Sofer (Catherine Dent) est enceinte et s'occupe désormais de l'administratif, du coup, son ancien élève, Lowe (Michael Jace) devient l'instructeur d'une nouvelle recrue, Tina Hanlon (Paula Garcés). Mais ce sera surtout le sort de la "Strike Team" qui prendra le dessus dans cette courte saison de 11 épisodes. MacKey (Michael Chiklis), Shane (Walton Goggins), Ronnie (David Rees Snell) et Lem (Kenneth Johnson) ne se doutent pas qu'ils ont un inspecteur méticuleux de l'IGS qui enquête sur le meurtre de Terry Jones, que l'on a vu lors de la première saison. Kavanaugh (Forest Whitaker) va coller au train, caché au début, puis en plein jour, de cette équipe qui ne semble pas très rigoureuse.

On retrouvera aussi les inspecteurs Wyms (CCH Pounder) et Dutch (Jay Karnes). Mais comme je l'ai dit, cette saison sera centrée sur l'enquête de l'IGS, avec tous les moyens de pression possible, en passant par un indic' de MacKey, sa femme Corrine (Cathy Cahlin Ryan), voire même l'aide du conseiller de la ville, Aceveda (Benito Martinez) qui mènera un double jeu assez drôle je trouve.

Et si la saison précédente m'avait fait lâcher un "bah on retourne au point de départ quoi" peu enthousiasmant, c'était sans compter sur la fin de cette même saison, qui semblait faire entrer un ennemi interne particulièrement retors. Et ce sera le cas. Sauf que Kavanaugh emploie des moyens légaux, même quand il utilise Lem comme taupe, ou qu'il intercepte une conversation croustillante, mais ne pouvant être retenue car d'ordre privée avocat-client.

Pourtant, cela ne nous empêchera pas de voir des actes choquants, comme le coup de la tapette à souris anti-homosexuel, cette sombre et gore histoire de bébé extrait du ventre de sa mère. On reverra même une ancienne connaissance, en la personne de Kleavon, pour une résolution cette fois-ci ?

Je trouve qu'il y a un déséquilibre entre les membres du "Bercail", on voit peu les officiers du coup, enfin si, on les voit, mais pas autant que dans les saisons précédentes. Lowe et Hanlon restent présent, et cette dernière va commettre énormément d'erreur, le principe même de la bleusaille quoi. Il en va de même pour le duo Wyms - Dutch, qui ne fonctionne plus trop, et pourtant ça trouve une explication, voir l'inspecteur pousser sa collègue afin qu'elle tienne bon devant Kleavon est impressionnant. On voit moins Aceveda aussi, et il a son importance quand même. Non, la vérité c'est que l'attention se porte sur la "Strike Team" et Kavanaugh, entre Lem partagé entre le risque d'aller en prison et sa fidélité à ses amis, Kavanaugh mettant tout en œuvre pour faire craquer les membres de l'équipe, Lem en tête, avant que tout ne lui explose à la gueule quand son ex-femme entre dans la danse.

On se surprend à avoir peur de voir MacKey se faire choper, malgré le fait qu'on nous rappelle bien qu'il a assassiné Terry en début de série, c'est fort quand même, on stresse pour un meurtrier. Car si on passe moins de temps avec les autres personnages (comparé à MacKey), il y a tout de même une tension dingue. On ne prendra pas la mouche à la fin de l'épisode 5, qui marque un tournant, car dès lors Kavanaugh va se montrer au grand jour, quitte à s'exposer.

La saison se clôt non pas par un cliffangher, quoique si en fait, elle se termine par une chose que l'on sent venir, et qui va choquer le "Bercail", avec cette phrase finale de MacKey, oh punaise, ça va chier. Les acteurs sont immenses ici, Forest Whitaker et Michael Chiklis en tête. Ah mince, je n'ai que cela à dire sur les acteurs et actrices, car en fait, il n'y a rien à redire. Je regrette qu'au niveau du scénario, il y ait un moindre équilibre entre les personnages. Que dire aussi de Sofer qui n'est pas présente dans le dernier épisode et dont on ignore si l'accouchement s'est bien déroulé. Mais le plus choquant, et c'est un spoiler donc attention, c'est quand Wyms chute dans l'escalier et qu'on en entend plus parler, personne ne va la voir à l'hôpital, à tel point que je me suis demandé si elle n'était pas morte, sans rire.

J'ai cru que ce côté "raccourci" de la saison était dû à la grève des scénaristes, mais les dates ne correspondent pas. Disons que l'on sent qu'il manque au moins deux épisodes pour mieux parler de l'accident de Wyms, de l'accouchement de Sofer, mais aussi pour mieux équilibrer la présence des personnages. Ou alors est-ce un choix pour mieux se concentrer sur la lutte IGS contre "Strike Team" ? Par contre je reconnais que contrairement à la saison précédente, là on a l'impression d'avoir une évolution notable par rapport au début de saison. Tu m'étonnes après ce qu'il se passe dans le dernier épisode, mais c'est vrai.

Après le passage éclair de Glenn Close dans la série, qui était géniale, mais inutile, c'est Forest Whitaker qui ramène son immense talent au service d'une série brillante, bien conçue et passionnante. Cette saison fait avancer les choses, et bien que certains points ne soient pas assez approfondis, c'est un régal à suivre. Nous avions presque oublié à quel point MacKey était un connard en fait, passant pour une victime alors qu'il a assassiné un policier en début de série. Actrices et acteurs immenses, scénario allant vite mais passionnant, cette saison est un excellent cru. Par contre il vaut mieux avoir vu les précédentes malgré les résumés au début. J'ai adoré.

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