Cultivons la curiosité
Un tout nouveau Doctor arrive. Le 13ème comme nous avons pu le constater dans le coffret spécial 50ème anniversaire, Twelve se retrouve interprété par Peter Capaldi (John Hurt interprétant Zero, comme je le nomme). Un Seigneur du temps venant de la lointaine planète Gallifrey. Bon, je ne vais pas faire l'affront de parler de l'historique de la série, ni d'en révéler les points essentiels qui furent abordés dans l'épisode spécial 50 ans, surtout que c'est un méli-mélo assez effrayant. Et surtout que je n'ai pas tout en tête précisément. Donc on avait découvert la nouvelle tête du Doctor, un personnage assez âgé. Surprenant quand on sait que la série reprise par Steven Moffat en 2005 avait toujours choisi des acteurs jeunes et offrant une interprétations assez délirante du Doctor.
Ceci sera grandement utilisé au début, dans la relation entre Clara Oswald (Jenna-Louise Coleman) et lui. En effet, l'assistante a beaucoup de difficulté à reconnaître son Doctor en cette enveloppe âgée, grise. Ceci fera se poser beaucoup de question au Doctor lui-même. Comme si les scénaristes jouaient du fait que leur personnage est non conventionnel ce qui n'est pas plus mal.
Vidéo de France 4.
Car pendant les 12 épisodes (variant de 1h15 pour le premier épisode, 56 minutes pour le dernier, les autres étant de 45 minutes environ), nous allons passer par divers sentiments, et surtout le sensation que le côté délirant est moins présent. Peter Capaldi est excellent en Doctor hésitant, se demandant si il est bon ou non, tout en offrant un humour plus subtil et moins cartoonesque qu'avec Matt Smith (Eleven). Ceci apporte un ton plus sérieux à la série.
Clara est enseignante et va rencontrer l'amour en la personne de mister Pink. Un ancien militaire qui est professeur de math (et non de sport). On suivra les premiers rendez-vous, entre deux missions avec le Doctor, mais aussi un peu le quotidien, avec un final riche en émotion. Car tout le long de cette saison, un lieu accueillant les morts attire l'attention. Aussi bien à travers cet androïde changeant ses pièces (superbe hyperbole sur le suicide à la fin au passage), que de nombreux autres personnages, dont le lien est cet étrange endroit, que l'on prend pour le paradis au début, avant de comprendre de quoi il s'agit dans les 2 derniers épisodes.
On notera la moindre présence des épisodes doubles. À vrai dire il n'y a que les deux derniers épisodes qui offrent ce genre de prestation. Et tant mieux. Les missions s'achèvent toujours, et on passera du plagiat de "L'aventure intérieure", mais dans un Dalek, à la révision du mythe de Robin des bois, tout ceci rien que sur le premier DVD.
Le cinéma sera une grande source d'inspiration, car en plus de "L'aventure intérieure" ou "Robin des bois", "Ocean's Eleven" et le braquage impossible, sera la source d'inspiration de l'épisode "Braquage temporel". Le mythe de la Momie, combiné à un Orient-Express spatial (comme dans "Galaxy Express 999") et même un passage balèze en terme de Science-Fiction "La première femme sur la Lune". Que d'aventures vécues pour le coup, et qui se retrouvent passionnantes.
"Promenons-nous dans les bois..." est marquant, message écologique magnifique, on y verra un Doctor un peu dépassé par les évènements avant qu'il ne comprenne quoi faire. Ce sera surtout la fin de saison qui impressionnera. Avec cette idée délicate du deuil impossible à faire notamment. Mais je vous laisse découvrir de quoi il s'agit. L'ultime scène est, comme d'habitude en fin de saison, excellente et donne envie de voir la suite.
En fait, il me semble que cette saison est plus, euh, sur Terre. On conserve la qualité incroyable des costumes, avec parfois des non-humain.e.s qui impressionnent, mais au final, il y a peu de folie dans la S-F. Oui, il y en a, mais comment dire, on sent que le côté cartoon est laissé un peu de côté et ça fait un bien monstrueux. En fait, ça devient moins foufou mais pourtant il y a toujours beaucoup d'émotion. Le défaut (de cette saison du moins), réside dans le fait qu'il faut avoir vu, avoir en tête, et avoir compris l'épisode spécial 50 ans. Sinon on se retrouve perdu. Sachant que je n'avais pas tout pigé à fond, je n'ai pourtant pas été trop largué, mais il y a des points à bien avoir en tête de cet épisode avant de faire cette saison. Surtout la fin de saison, quand Unit débarque. Là, mieux vaut bien avoir vu les épisodes du coffret spécial 50ème anniversaire, sinon on se retrouve perdu.
Au final, la série perd en folie ce qu'elle gagne en sérieux. C'est con, mais il est beaucoup moins honteux de montrer à des personnes non initiées à la série cette saison 8 que les saisons précédentes. Ces dernières avaient tendances à partir dans le n'importe quoi difficile à suivre. Ici c'est plus logique, moins foufou, tout en conservant un humour plaisant, mais moins gamin. Honnêtement, j'ai aimé le côté sérieux du Doctor, encore plus lorsqu'il doit contrer Clara à la fin, vous verrez pourquoi. Je pense que c'est la saison la plus mature de la série jusqu'alors. Un changement de ton qui peut surprendre mais me plaît. Une saison à découvrir, sans oublier de voir les 2 épisodes spéciaux qui la précèdent. J'ai aimé, et si Peter Capaldi n'est pas le meilleur Doctor (Christopher Ecclestone et son "FANTASTIC" reste immuable dans mon cœur), j'aime son interprétation et ce qu'en font les scénaristes, rendant le show moins gamin, donc moins honteux et plus captivant.
@+
P.S. : Et j'ajouterai la magnifique conclusion de la saison, avec des choses que le Doctor et Clara ne se disent pas. Ce qui montre que parfois les non-dits sont stupides.