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Cultivons la curiosité

Lascars

Lascars

Finissons cette semaine spéciale cinéma Français en beauté. Non pas que nous ayons vu des bouses, mais ici nous allons voir un très bon film d'animation Français, ne parlant pas d'Astérix, ou je ne sais quel autre dessin animé ultra connu. « Lascars : Pas de vacances pour les vrais gars ! » est l'adaptation dans les salles obscures d'une petite série sans prétention diffusée notamment sur Canal+ à la fin des années 90. Sur un format court, 2 minutes maximum, nous assistions au quotidien des jeunes habitants de banlieue, sans aucun jugement ou cliché. Le ton était normal, et proche de ce que l'on retrouvera sur « Kaamelott » notamment, avec ici aussi une écriture, certes moins puissante que chez Alexandre Astier, mais tout de même bien bien écrit.

 

En 2009 sortira donc ce film, d 'une durée de 95 minutes environ, co-réalisé par Albert Pereira-Lazaro et Emmanuel Klotz. Le scénario est signé Alexis Dolivet, Eldiablo et IZM (qui prête sa voix à José aussi). Pour compléter le cast vocal, il me faut préciser que Vincent Cassel, Diane Kruger, Gilles Lelouche, Frédérique Bel, Omar Sy, Diam's, Fred Testot, Katsuni et Éric Judor sont de la partie. Mais petite vidéo.

Vidéo de bacfilms.

Comme vous avec pu le constater, il y a des excellent.e.s acteurs.trices. L'animation est toute aussi bonne que le reste du film. Bien que le design des personnages puisse surprendre, on s'y fait rapidement. Niveau technique, rien à redire, tout comme pour le son, le doublage est excellent, et les musiques sont un régal à entendre. Certaines chansons vous marqueront obligatoirement, « La danse des Poulets » et « Le p'tit Bonhomme vert » sont des petits bijoux, à la fois entraînants et hilarants. Il y a des chansons plus sérieuses, comme le son introductif anglophone avec des citations en français, où l'on devine l'affreux « casse toi pov' con » d'un certain ancien président de la république. Bref, les ambiances visuelle et vocale sont parfaites, et ne nous sortiront jamais du film.

 

À vrai dire, malgré un scénario simple, nous ne sortirons jamais du film, étant happé du début à la fin. Tony et José sont deux amis de la banlieue en Seine St-Denis. Le premier garde précieusement un paquet d'argent pour que les deux compères puissent s'offrir un voyage à Santo Rico. Manque de bol, le Chinois qui vend les tickets les a plus ou moins arnaqué, une erreur de compréhension ou non, les voilà avec des billets pour un pays d'Europe de l'est. L'occasion d'entendre un Éric Judor à fond dans son rôle de Chinois. Bien que ce soit quelque peu raciste envers la communauté asiatique (l'acteur imite cet accent de façon un peu trop poussée), on rigolera tout de même de l'urne et du « lâchez pépé » qui interviendra à ce moment là. Après une course folle qui permet de lancer le générique façon film classique, mais avec les noms des personnages (le générique du film est passé avant).

 

Dès lors, Tony va tout faire pour se racheter, quitte à demander crédit auprès de l'ultra violent Zoran, ce que José n'apprécie pas du tout. Surtout que ce dernier a trouvé, via sa cousine chez qui il squatte, un petit job dans un grand manoir. Ce qui tombe bien, vu que c'est chez le juge Santiépi, père de la sublime Clémence. Le boulot parfait pour se rapprocher de la blonde. Il faudra ajouter la (més)aventure de Narbé et Sammy, les vantards de la téci, qui partent pour Santo Rico. Du moins avant qu'ils ne l'ouvrent trop à l'aéroport, annulant leur voyage. Ils vont tout de même passer des vacances sous les cocotiers, mais ceux d'une piscine proche du périphérique parisien, ceci afin de sauver la face auprès de leurs amis, faisant croire à ceux-ci qu'ils sont bien sur les plages magnifiques de la ville d'Amérique du sud.

 

Ce seront donc trois histoires, qui viendront à se rencontrer au même point, que nous allons suivre. José est le plus posé, le plus tranquille. Il monte le sauna Norvégien, arrive à draguer Clémentine, il a donc la belle vie. Avant que les emmerdes de son pote Tony ne viennent lui exploser à la gueule. Celui-ci n'arrive pas à refourguer les 5 kilos de beuh de Zoran, pire, il en a confié la moitié à Casimir, qui avait accompli sa tâche, avant de perdre l'argent. Oui, le scénario est simple, comment obtenir rapidement de l'argent pour aller à Santo Rico, mais les trames pour y parvenir sont complexes.

 

Surtout que, pour rester sur Tony, qui est le plus galérien du groupe, il va se retrouver en couple avec la nymphomane Manuella sans rien avoir demandé. Il croit son heure venue quand la Police vient le chercher et l'embarque, lui et son sac avec 2,5 kilos d'herbe. Mais ce ne sera pas pour ça qu'il ira au commissariat, et nous assisterons à la marche des poulets, à la fois effrayant, et hilarant. Une scène marquante du film, surtout devant la panique de Tony.

 

Il y aura aussi une quatrième histoire qui s'ajoutera, celle de Momo. Vous verrez comment, mais c'est lui qui aura l'argent de Casimir, il va donc réaliser son rêve, faire un film pornographique. Et nous suivrons donc l'équipe, qui récupérera Narbé et Sammy au passage. Suite à un empilement d'événements, José a une conversation téléphonique extrêmement bizarre avec Clémence, dans laquelle il entendra sa nouvelle meuf pousser des petits cris de joie en compagnie de Momo, le tout sous les commentaires d'une équipe de tournage. Je ne vous dis pas quoi, d'où ni comment, mais c'est absolument hilarant et pas du tout cochon.

 

Dès lors José va péter un câble, surtout que Tony, paniquant complètement, a voulu prendre une arme dans le manoir gardé par José, ce qui a entraîné une scène spectaculaire de destruction, où nous retiendrons notre souffle devant le destin (tragique ? ) du petit chien du juge. C'est là que José pète un plomb et s'en bat les nouilles. Il organise une immense teuf dans le manoir, afin de punir Clémence d'avoir baisé avec un autre (ce qu'il croit), et de pouvoir obtenir assez d'argent pour rembourser Zoran. Celui-ci est à la fois inquiétant et drôle. Surtout quand il essaie de pécho sur Internet, en Speed dating, avant que son côté sombre et violent ne ressurgisse.

 

Oui, il s'en passe de choses, et à la fin, c'est tellement le merdier, qu'on ne comprend pas comment Tony et José vont s'en sortir. Je vous laisse découvrir comment tout se résout, idem, de façon hilarante. Ce film est à la fois un superbe long métrage d'animation, mais en plus il est drôle. De façon incroyable on ne peut que rire des mésaventures des personnages, surtout de Tony en vérité, qui entre Zoran voulant le tuer, la tigresse Manuella qui l'asphyxie et dont le job va choquer le jeune homme, José qui le lâche plus ou moins, on ne comprend pas comment il va s'en sortir. Le final est un bordel sans nom, mais un bordel clair et limpide. On pige tout, et une fois de plus on en rigole. Vraie grosse comédie, que vous connaissiez ou non la série originale, voilà un excellent film à voir à tous prix. Cela avait été une grosse surprise lorsque je l'ai découvert je ne sais plus comment, et presque 10 ans après il reste d'une efficacité diabolique. À voir et posséder, j'adore.

 

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