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Cultivons la curiosité

Manual Samuel

Manual Samuel

Manual Samuel est un jeu quelque peu spécial. Pas vraiment un jeu, pas vraiment un dessin animé. Nous sommes en face d'un hybride développé par Perfectly Paranormal, édité chez Curve Digital, et disponible sur les plateformes de jeu modernes hormis la Nintendo Switch. Sur un ton léger, nous allons suivre la journée pourrie de Samuel, un riche "fils de" qui se fait larguer par sa copine car il est trop narcissique. Manque de bol, après s'être manger une violente mandale par son ex, il se fera renverser par un camion. Direction l'Enfer, où Death (sous titré La Mort) lui propose un marché, contre une tranche de vie (monnaie rare chez Lucifer), Death lui donne la possibilité de revenir à la vie, si il arrive à tenir 24 heures dans un état plus proche du zombie que de l'homme qu'il a été. Devant la menace de se voir contraindre de travailler le reste de sa mort (alors qu'il n'a jamais bossé de sa vie), Samuel accepte. Mais regardons une petite vidéo.

Vidéo de Xbox.

Ce que j'ai oublié de dire, c'est qu'un narrateur nous conte tout ceci sur un ton humoristique proche de l'humour Britannique. Avec cet accent venant de l'archipel, le narrateur ne manquera jamais de lancer une petite pique hilarante. D'ailleurs, il faut à tout prix voir la fin concernant le narrateur, qui arrive après le générique de fin, un final tout aussi hilarant que le reste.

Ce que j'ai encore oublié de préciser, c'est que Death est en fait un ado un peu attardé qui ne pense qu'à enchainer les tricks avec sa planche à roulettes. Sa façon de s'exprimer "Yo yo yoooo", est là aussi à mourir de rire. Au niveau de l'ambiance, j'ai pensé à tort au "Grim Fandango" de LucasArts. L'humour est assez proche, mais ici la grande faucheuse est moins classe que Manuel Calavera. Et surtout, au niveau de la réalisation, le jeu est en 2D, on pense aux jeux programmés en flash même. C'est joli, mais ça ne tue pas la rétine. Les personnages ne sont pas spécialement bien fait, seul compte leur caractère, et là il y a à faire.

Ne vous en faites pas, je parlerai du gameplay plus bas, en attendant parlons du gros, de l'énorme, de l'immense point positif de ce jeu, cette impression de jouer un dessin animé interactif (mal animé mais quand même) à l'humour sombre fonctionnant à la perfection. On débute l'histoire en nous faisant croire que nous allons jouer un soldat héros, avant de décider que non, ce sera un personnage chiant et imbus de lui-même. Le premier chapitre introduira donc le gameplay spécifique au jeu, mais ceci vient plus tard j'ai dit.

Entre un passage de conduite où il faudra éviter les personnes âgées, la rencontre avec War (La Guerre), belle squelette aux méthodes expéditives dont Death est amoureux, le sauvetage de l'orphelinat. Oh, et l'affrontement avec des robots tueurs que vous aurez libérés (Death plutôt mais passons), et même une séquence où vous allez devoir ... travailler ... l'horreur. Donc à travers plusieurs chapitres, vous allez avoir de quoi faire.

Au final, le jeu dure entre 1h30 et 2h, ce qui est assez faible malgré les 10€ demandés. Bon, moi j'y ai joué grâce au XBox Game Pass, et j'avoue que j'ai assez vite accroché à cette histoire, concernant pourtant un personnage antipathique, mais qui au final, ne parlera pas, il est trop occupé et concentrer à tout faire manuellement (d'où le Manual du titre). Ceci est un point faible, mais vous verrez, après la série de photos, que le vrai gros point faible du jeu, est aussi ce qui le rend marquant.

Manual SamuelManual Samuel
Manual SamuelManual Samuel

Le gameplay. Il viendra vous pourrir l'expérience de jeu sans aucun doute possible. Samuel revient des morts dans un état déplorable. Cassé de partout, incapable de respirer ou de cligner des yeux seuls, la colonne en vrac, les pieds bougeant difficilement. C'est là que vous intervenez. Il vous faudra tout gérer avec les boutons de la manettes. Quand l'écran devient lumineux ou flou, il faudra cligner des yeux. Si vous êtes vautré au sol, il vous faudra vous relever. Des fois votre colonne vous lâchera, offrant un angle désagréable (qui coupe le souffle en plus), on se redressera donc.

Parfois Samuel commencera à devenir bleu, ceci est le signe qu'il faut inspirer et expirer, toujours manuellement. Mais le plus délicat reste la marche. On met un pied devant l'autre et on recommence. Vous vous loupez en appuyant deux fois sur la touche de la même jambe ? Samuel se vautre par terre, et on se redresse. Attention, dans les escaliers, une chute est si vite arrivée.

Mais ce ne sera pas tout, car il vous faut vivre cette journée (bien pourrie décidément). Vous laver, boire un café, aller au boulot en voiture. Gros passage chiant, on débraye, on change les vitesses, on accélère, on évite les vieilles dames, et surtout on freine pour éviter les accidents, ou alors dans le passage où on assiste War dans son boulot. Celui-ci consiste à buter des gens avec un fusil à pompe.

Le jeu prendra une autre dimension quand il faudra lutter contre les robots tueurs. Il y aura un timing à avoir pour anéantir les missiles que ces derniers vous envoient, tout en les butant eux aussi. Par moment on balancera Death afin que nos ennemis soient occupés. Passage marrant. Moins marrant le fait de devoir vomir avec un passage délicat. Et que dire quand il faut essayer de dire des phrases. J'ai pensé à ce passage dans "StarFox Adventures" où il faut tenir une barre stable, passage que je n'ai jamais accompli tant c'est chiant. Ici ça va, mais on se loupe une fois sur trois.

Le combat final m'a fait péter un câble. Certes, une aide apparaît au bout d'un moment, mais c'est une question d'esquive, d'avancer au bon moment, et d'appuyer sur les bons boutons avec le timing adéquat. Un "Quick Time Event" qui ne dit pas son nom en quelque sorte. Voir votre personnage fouler le sol alors que Satan est proche d'un ennui salvateur pour vos miches, ça m'a fait pester. En même temps je ne suis pas hyper doué aussi. L'avantage c'est que le jeu est très facile, disons qu'on ne meurt pas facilement, la grosse difficulté tient dans ce gameplay qui vous fait volontairement souffrir.

Manual SamuelManual Samuel
Manual SamuelManual Samuel

Car oui, on souffre. En fait, nous ne sommes pas en face d'un vulgaire dessin animé interactif où l'on branle presque rien. Au contraire, on se retrouve avec une tonne de chose à faire, et le pire, c'est qu'on y arrive, en galérant. Oui, le gameplay est le gros défaut du jeu, pas mal chiant, stressant, frustrant, il joue avec vos nerfs... pour le bien du scénario. C'est là le tour de force de Perfectly Paranormal, arriver à nous faire pester contre cette commande mal placée, ou cette indication qui arrive trop tard, ceci afin de mieux nous faire ressentir la galère de Samuel. On se retrouve ainsi à aimer ce personnage pourtant abject au début. Quel soulagement à la fin. D'ailleurs l'ultime chapitre rappelle un peu les fables, avec leurs morales, on apprend ce qui attendait Samuel si il avait refusé l'offre de Death. Et c'est à la fois ironique et drôle. J'ai même cru que le jeu s'arrêterait ici.

Avec des personnage hauts en couleur, une façon de conter absolument géniale (c'est obligatoirement en VOSTFr), des graphismes pas jolis, mais efficaces. Voilà un jeu surprenant, trop court, mais qui fera ressentir pas mal de choses. Vous allez péter des câbles devant ce gameplay qui poussera à bout vos petits nerfs. Un dessin animé interactif de 2 heures qui vous marquera, mais ne mérite pas les 10 €uros demandés. Si vous le trouvez à 5 €uros ou moins, c'est un grand oui. En plus, je me suis arrêté à l'histoire solo, mais on peut y jouer à plusieurs et il y a un mode Contre la montre assez délicat, de quoi offrir au moins deux fois plus de temps de jeu, soit 4 voire 5 heures, ce qui est pas mal du tout. Mon expérience fût stressante, mais bonne sur ce jeu, que j'ai bien aimé. L'humour est un pur régal.

@+

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