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Cultivons la curiosité

Halloween : La nuit des masques

Halloween : La nuit des masques

31 Octobre oblige, nous allons parler d'Halloween. Fête étasunienne où les gens s'amusent à se faire peur. On retient essentiellement de cette fête le côté enfantin du "Trick or treats ? ", forçant les gens à offrir des bonbecs aux petits fantômes, mini-Dracula et autres Zombies miniatures, afin d'éviter le "Trick" (mauvais coup) de la question. En France, cette fête mettra plusieurs années à venir. Après une tentative lors de mon adolescence (vers 1999 - 2000), ça s'essoufflera, pour mieux revenir en force depuis quelques années.

Je vais spéculer, mais il faut dire que les ancien.ne.s réfractaires à la culture du Hamburger meurent à petit feu, et que la nouvelle génération est avide de nouvelles fêtes. Il n'y a qu'à voir le "Black Friday" que des "French Days" peinent à copier. Pour moi Halloween c'est surtout un épisode culte des premières saisons de "Buffy contre les vampires", où les costumes portés prennent possession de l'humain en eux, résultat une vampire sexy possèdera le caractère de ce personnage, ou le mec déguisé en militaire aura toutes les connaissances et la force de celui-ci.

Mais, dans cette semaine spéciale film culte, c'est au cinéma que nous allons voir le traitement de cette fête, qui permet, comme dit dans "Buffy contre les vampires", aux monstres de sortir en plein jour (de nuit pour les vampires). Commençons par la vision de John Carpenter, avec la création d'un Boogeyman devenu mythique, Michael Myers.

Vidéo de Bamban.

En 1978, le film d'horreur est en pleine reconstruction, une nouvelle vague de réalisateurs arrive, et entre la fin des années 70, début 80, des grandes sagas du cinéma d'horreur seront créées. "Vendredi 13", "Massacre à la tronçonneuse", Freddy, les griffes de la nuit", bon, Chucky arrivera plus tard dans "Jeu d'enfant", et sera inspiré par les Boogeyman tels que Jason Voorhees, Michael Myers, Freddy Krueger, Leatherface.

C'est en regardant le film de John Carpenter en VOSTFr que j'ai constaté que Boogeyman se traduisait par Croque-Mitaine, un monstre créé pour effrayer les enfants pas sages ne voulant pas se coucher. La traduction est d'ailleurs plutôt une localisation, quand, au début du film, le terme "Halloween" est traduit par "La veille de la Toussaint". Quand le film sort en France en 1979, Halloween n'est pas une fête connue de tou.te.s. J'avoue que le sous titre m'a bien fait rire sur le coup.

Hormis ce passage rigolo, on commence par une vue en FPS. Mince, j'emploie un terme de jeu vidéo, pardon, en vue à la première personne. Nous sommes à l'extérieur d'une maison, dans laquelle une ado et son amoureux semblent s'apprêter à avoir du sexe. C'est marrant, en anglais on dit "to have sex", mais en français ça ne fonctionne pas du tout. On ignore à travers les yeux de qui nous sommes, mais sa respiration et le fait que ce personnage se saisisse d'un immense couteau de cuisine (mais genre le truc énorme) n'a rien de rassurant quand aux intentions de ce qu'on appellera un monstre.

En effet, tandis que le jeune ado a vite fait son affaire et s'en va, il laisse sa copine seule, en train de se peigner. Là, nous aurons droit au premier des deux plans nichons du film. J'avertis car on reproche souvent aux films d'horreur de ces années là d'être des films cochons, or non, il n'y a quasiment pas de sexe, tout juste voyons nous des seins, rien de plus violent qu'une publicité vue à 20 heures sur une grande chaîne de télévision nationale pour vendre du shampoing. Mais bon, on devine que la jeune ado connaît ce personnage, Michael, qui n'hésite pas et poignarde la fille. Avec une vue sur le couteau rappelant un peu "Psychose" d'Alfred Hitchcock.

Ce n'est que 2 minutes plus tard que nous voyons qui est l'agresseur, Michael Myers, 6 ans, dans un costume de Fou, ou Bouffon, je ne sais pas trop. Pour lui ce sera direction l'asile psychiatrique. Le ton est donné, la nuit d'Halloween ne sera plus jamais la même.

Sauf qu'en vérité, pendant 15 piges, tout va bien. Mais un soir du 30 Octobre 1978, lors d'une nuit orageuse, le Docteur Loomis et une infirmière se rendent à l'asile afin de transférer un patient très dangereux. On devine qu'il s'agit de Michael. Manque de bol, c'est pile le soir où il a décider de s'évader. Et après une attaque bien flippante, avec agression de l'infirmière et bris de glace (Carglass répare et vous connaissez la suite), Michael s'échappe en voiture. Le Docteur Loomis a sa petite idée de la future destination du monstre qu'il a essayé d'apprivoiser et de comprendre pendant 15 ans.

Haddonfield est une petite ville typique des États-Unis d'Amérique. Bon, il y a bien eu le meurtre d'une ado par son petit frère il y a 15 ans, laissant le foyer des Myers en ruine, mais sinon tout va bien. Laurie Strode (Jamie Lee Curtis dans son premier grand rôle) est une intello un peu coincée tandis que toutes ses copines ne parlent que de s'envoyer en l'air. Surtout que ce soir c'est Halloween, propice à encore plus de fête et d'alcool.

Alors que le Docteur Loomis fera tout pour retrouver Michael, ce dernier fait sa deuxième victime, un mécanicien, afin de le détroussé. Et il cherche une fille ressemblant à sa sœur, non pas pour expier ses pêchés mais pour la tuer, à nouveau. Ce qui est plaisant, c'est que l'on ne comprend jamais Myers, il est juste livide, blanc, inexpressif, et d'ailleurs le masque qu'il choisira reflète bien sa personnalité. Le Dr Loomis est à la fois fasciné et effrayé par une telle personnalité. Il sait que Myers s'apprête à commettre un bain de sang, sans que cela n'inquiète plus le Shériff du coin, dont la fille est une amie de Laurie.

Le film donne une idée de la façon de célébrer Halloween outre-Atlantique. Avec des enfants déguisés demandant des bonbons, le coup de la citrouille, mais aussi le programme télé, où la soirée film d'horreur s'annonce parfaite pour se faire peur. Le film diffusé est "The Thing" dont Carpenter signera un remake 4 ans après "Halloween : La nuit des masques". Tommy est gardé par Laurie, pendant que ses parents partent au cinéma et manger au restaurant. Je n'en sais rien, mais bon, en gros le jeune garçon maltraité à l'école par ses camarades aura une peur bleue du Boogeyman et sera gardé par la jeune ado intello.

Le long de la journée Michael Myers s'est baladé tranquillement dans Haddonfield. Une présence remarquée par Laurie qui commence à avoir un peu peur. Dire que la voiture de l'hôpital psychiatrique est passée juste dans le dos d'un Dr Loomis inquiet et ne sachant pas où débuter les recherches. Enfin bon. La nuit venue, alors que les copines de Laurie ne pensent qu'à baiser, disons le, Michael est dans le quartier et va débuter par Annie, la fille du Shériff. Après avoir joué avec nos nerfs, notamment dans la buanderie où la jeune fille se retrouve coincée, en culotte, dans la fenêtre (de façon stupide et n'ayant aucun lien avec Michael), le Boogeyman va pouvoir débuter son œuvre.

Ce qui tombe bien, vu qu'après Annie, ce sont une autre amie de Laurie et son mec qui arrivent dans la maison. Après un moment intense d'accouplement (rien de cochon cependant), dans une maison plongée dans le noir, Michael va s'offrir la peau du type. En le pendant à l'aide de son énorme couteau. Non sans l'avoir étranglé avant, comme il le fit pour Annie.

Ensuite vient la fille qui demande sa bière. De façon hilarante Michael se couvrira d'un drap blanc, avec deux trous et les lunettes de sa victime précédente, afin de passer pour le fantôme du mec. Scène complètement surréaliste, et flippante en cela. On ignore si l'on doit rire ou avoir peur tant le cosplay du pauvre de Casper est à hurler de rire. On aura droit au second plan nichon du film a ce moment là. Puis au meurtre de l'ado.

Laurie est inquiète, elle n'a pas de nouvelle de ses amis, et décide d'aller voir en face ce qu'il ce passe (Annie gardait une petite fille dans la maison en face de celle de Tommy avant de refiler la petite fille à Laurie pour qu'elle puisse aller chercher son étalon... oh puis merde regardez le film c'est plus clair). Et c'est ici, dans son dernier acte, sa dernière demi-heure, que le film s'envole dans l'horreur, le stress, l'angoisse. Car désormais ce sera un faux jeu du chat et de la souris.

Au début Laurie ignore tout du danger ambiant. Avant de tomber sur les cadavres de ses amis. Et c'est là qu'on se surprendra à participer au film. Dans "Scream" la scène où Michael se relève derrière Laurie faisait crier au personnage "derrière toi, derrière toiiiiii", et bien ici nous faisons de même, demandant à l'héroïne de ne pas aller dans cette pièce, de se bouger le cul bordel de merde. La peur nous envahit, encore plus quand Laurie arrive à retourner dans la maison de Tommy (le petit garçon qu'elle est en charge de garder je rappelle), et que l'ado se retrouve à devoir protéger le jeune garçon mais aussi la jeune voisine (refilée par Annie je vous rappelle).

Le coup du placard de la chambre, avec un pic de stress hallucinant, et le coup du cintre... putain, un gros pied. Bon, ensuite je vous passe la résolution du truc, malgré des coups de cintre, de poignard, et 6 balles dans le corps (sans parler de la défenestration), Michael parvient à disparaître des écrans radar, une licence horrifique vient de naître.

Ce film inspirera fortement la posture des futurs Boogeymen. Jason en tête, avec sa carrure imposante (Michael est interprété par Nick Castle quand il est masqué, Tony Moran à visage découvert, ce qui signifie 30 secondes de film). Cette image d'un homme grand, puissant, en bleu de travail avec un couteau immense dans la main, elle persiste, on s'en souvient encore et encore. Rien de plus effrayant. L'aspect immortel du monstre est tout aussi flippant. Et que dire de Laurie, la Scream Queen effrayée qui se mange une coupure sur l'épaule, se viande dans les escaliers, mais trouvera la force de poignarder son assaillant. Jamie Lee Curtis est parfaite dans ce film. La victime trouvant le courage de survivre. C'est impressionnant. Le côté Dr Loomis est aussi intéressant, bien qu'il manque pas mal de réponse. Il faut dire que le Docteur lui-même ne les a pas ces réponses.

Oui, ce film mérite son statut de film culte. Contrairement à un "Vendredi 13", il se déroule dans une ville paisible des U.S.A., et c'est ce qui le rend encore plus effrayant. Malgré les patrouilles du Shériff, Michael arrive à passer au travers des mailles du filet. Le scénario signé Debra Hill et John Carpenter offre son lot de sensations fortes tout le long du film. Assez court (à peine 1h30), ce qui permet d'offrir une certaine intensité, ce film peut être vu par pas mal de monde. Il a la particularité d'être très peu sanglant. Les mises à mort sont stylées, souvent dans le noir, mais pas gores, et assez peu nombreuses en vérité. Un excellent film, que je vous conseille de voir, dans le noir ou non, le soir de la veille de la Toussaint ou non. Vous verrez que plus tard dans la journée je parlerai d'un autre Halloween, pas celui de  2018, mais d'un réalisateur chanteur que j'affectionne tout particulièrement. En tous les cas, cet "Halloween : Le nuit des masques" (en vérité c'est titré "La nuit des masques" en 1979 en France) est un excellent film, prenant, stressant sans être gore. J'ai adoré, à voir et à posséder.

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