Race the sun

Jeu développé par Flippfly et sorti dès 2013 pour les ordinateurs Windows, Linux et Apple, il fut rapidement adapté sur toute les consoles Sony l'année suivante. Puis la WiiU de Nintendo en 2015. MicroSoft accueillit donc tardivement, en 2017, ce "Race the sun" atypique sur sa console XBox One. Ce jeu fut offert via le programme Games with Gold en Novembre 2018. Je n'avais point trop la volonté d'y jouer, puis cherchant un jeu rapide et marrant à faire, j'ai décidé de lancer une partie, puis une autre, et une autre, et encore une autre. Du coup, me voilà en train de vous en parler, car sous ses aspects simplistes, ce jeu se révèle riche. Petite vidéo.

Non, ce ne sera pas hyper fouillé comme chronique, mais tout de même, à l'heure des moyens de déplacement alternatifs, on parle de plus en plus de l'électrique. Et pourquoi pas le solaire ? Vous voilà donc dans un véhicule flottant à quelques centimètres du sol, mue par l'énergie solaire. Problème, l'astre est fatigué et ne pense qu'à se coucher. Résultat, vous voilà contraint d'aller toujours plus vite afin de ne pas perdre votre source d'énergie renouvelable. Sinon, c'est la fin de partie.

Bon, c'est simple pensez-vous. Que nenni. Des obstacles interviennent sur votre route ensoleillée. Ainsi, au début, ce ne seront que des cubes, des boules pas bien rondes, et quelques formes géométrique aux textures simples, uniformes même, qui serviront d'obstacles fixes. Puis vinrent les objets mobiles, les effondrements de parallélépipèdes ou des tunnels vous rappelant "Starfox"/"Starwing". Et enfin, du moins pour là où je suis arrivé, des explosions vous aveuglant, rendant toute esquive impossible l'espace d'une poignée de seconde qui vous paraîtra suffocante.

Vous êtes donc le/la pilote de cette engin. Qui ne peut qu'avancer, aller à droite ou à gauche. Avec l'aide de tremplin, vous pouvez faire des sauts. Plus tard vous pourrez récupérer un objet vous permettant un saut unique, puis vous pourrez en stocker 2. Il existe aussi une option qui vous fera accélérer immédiatement. Attention donc aux obstacles présents devant vous avant de passer sur cette option. Enfin, de ce que j'ai vu du jeu une fois de plus, vous pourrez obtenir un portail qui s'activera automatiquement lors d'une collision, vous permettant de ne pas subir une fin de partie en cas de rencontre involontaire avec une montagne triangulaire.

Le but du jeu est simple, aller le plus loin possible. Faire le meilleur score possible. Pour cela vous avez la distance parcourue, mais aussi le nombres de "Tris" collectés. Des triangles 3D bleus, qui permettent d'augmenter un multiplicateur de points si vous les récoltez proprement. Ces "Tris" ont tendance à attirer le regard, et on se dirige instinctivement vers eux au début.

À vous donc de faire le meilleur score possible. Le jeu se dote d'un système d'évolution, avec des petits défis à accomplir, donnant 1, 2 ou 3 points d'expérience qui vous permettront de franchir des niveaux. Ainsi on débloquera moult possibilités, options et autres améliorations de vaisseaux qui vous faciliteront grandement la tâche dans la collecte de point, mais aussi dans votre course contre le Soleil. Ou avec le Soleil. En fait, c'est paradoxal, on ne cesse de courir après l'astre lumineux, car sans lui on ne peut plus avancer. On se bat contre lui mais aussi avec lui.

Des fois, un portail bizarre apparaitra, vous menant vers les profondeurs d'un océan plus calme. Ici on ne fait pas la course contre (ou avec) le Soleil, on se repose presque, se contentant d'esquiver les pièges et surtout en engrangeant un maximum de "Tris" donc de points. Ces portails apparaissent indifféremment, au hasard. Tout comme la façon dont est générée ce monde. Aléatoire. Il ne cesse de changer chaque jour, vous ne débuterez que peu de temps dans un monde identique au précédent. Sachant qu'il se régénère au bout de quelques heures je crois. Ainsi, ce jeu ne laisse pas place au par cœur, et c'est tant mieux.

On passe donc à travers les zones, qui découpent se monde ne se terminant jamais. En essayant de choper les "turbos" permettant de ne pas perdre ce Soleil nutritif. La jouabilité répond au poil, et les musiques restent entrainantes et ne lassent pas en vérité. Le tout est fluide. Et malgré l'absence de couleur, quand on sort enfin du gris terne, on en prend plein les yeux, comme le bleu sous marin, ou le violet d'un monde enchanteur.

Ce jeu possède la particularité d'être prenant. En fait, on ne cesse de refaire une petite dernière. Car les parties sont rapides, 1 à 5 minutes en fonction de votre qualité de pilote. Et surtout on ne cesse d'avoir une chose à faire. Tenter de ne tourner qu'à gauche pour gagner un point d'expérience, aller le plus loin possible, battre son propre record de point, franchir une région sans rien toucher, chercher les "Tris", chercher les portails cachés, toujours un truc à faire je vous dis.

Malgré le fait que le monde soit plein de piège et ne cesse de changer, on arrive à deviner comment passer les obstacle avec l'expérience. Ainsi au début, j'avais tendance à paniquer en voyant des carrés sautant, des colonnes s'effondrant, ou même des explosions aveuglantes, puis on apprend à passer ses obstacles, pour mieux en découvrir d'autre. Et le tout se fait dans une ambiance nécessitant de se dépêcher, mais pourtant apaisante. Ce jeu est en effet paradoxal.

Paradoxal dans le fait qu'il va vous forcer à aller vite, proprement, mais en même temps il distille une ambiance sereine, on regarde le couché de Soleil magnifique qui se profile, et même si les ténèbres qui s'installent signifient la fin de votre course, vous savez que vous y reviendrez. Car le jeu n'est pas si punitif que ce qu'il laisse paraître au début. Grâce à une belle maîtrise de l'apprentissage de la joueuse et du joueur, on se plaît à toujours essayer de se dépasser. Le tout dans un jeu d'ombre magnifique malgré des graphismes basiques et qui paraissent laids en photos. Sauf qu'une fois en mouvement, c'est beau, c'est apaisant, puis on se prend une colonne sur la tronche, puis on ignore comment aborder un virage dans un tunnel, le passage sous les moulins à vent. Puis on apprend de ses erreurs et on y revient avec plaisir. Je pensais que ce jeu allait me gonfler au début, je ne cessais pas de mourir, je stressais en découvrant les nouveaux obstacles. Tel un puceau j'angoissais à la vu d'une nouvelle région inconnue et échouais trop vite. Pour mieux revenir et tenir la durée par la suite.

Ce jeu est un bijou. Plus logique à jouer sur PS Vita (avant une version Switch ? ) que sur consoles de salon (ou ordinateurs). Cependant, si on croyait à une blague de MicroSoft quand ils ont offert ce jeu, genre un foutage de tronche honteux, il n'en était rien. C'est un superbe jeu, pas aussi poétique qu'un "Journey", mais tout aussi beau et apaisant. Un jeu sur lequel il faut jouer de façon cool. J'ai adoré l'expérience en y jouant beaucoup plus que ce que j'avais prévu. Un jeu que je vous conseille, mais pas à plus de 10€, et par courtes cessions.

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