Cultivons la curiosité
Je peux dire qu'en 2004, date de sortie directement en vidéo du film du jour, je n'étais pas spécialement féru de ce qui venait de l'archipel. J'ignorais pas mal de chose concernant la J-Music, je débutais à peine en manga avec « FullMetal Alchemist », « Beck » et « Azumanga Daioh ». Niveau anime, j'avais fait « Blue Seed » en Cassette Vidéo, et quelques films d'animation, mais sans plus. Évidemment j'avais mangé les dessins animés du Club Dorothée, « Nicky Larson », « Dragon Ball », « Les chevaliers du Zodiaque » par exemple. Mais dans une VF censurée assez délirante.
Passons, en 2002 au Japon sort « Returner », qui trouve sa place dans cette semaine spéciale film que je juge culte. Car en regardant sa bande annonce, on peut croire à un mauvais film de série B, avec une photographie proche de l'hilarant « Yong Gary » Sud-Coréen. De plus, on se dit que « Matrix », « Terminator » et John Woo sont de fortes sources d'inspiration pour YAMAZAKI Takeshi, qui signe la réalisation et co-scénarise avec HIRATA Kenya, un film pas si con ou mauvais que ce que l'on peut croire au premier abord.
Vidéo de Les extraterrestres au cinéma
Mais tout d'abord, de quoi s'agit-il ? Nous débutons en l'an 2084, une guerre fait rage entre des bipèdes mécaniques et les êtres humains. Le Tibet est le lieu d'une bataille ardue, que l'humanité semble perdre. Alors que les personnages s'expriment en anglais (en VOSTFr), j'ai dû vérifier à deux fois pour être sûr d'être bien en Japonais. Mais peu importe, c'est normal. Les langues utilisées ici seront l'anglais (assez peu au final), le mandarin (un petit peu) et le japonais (beaucoup). Donc on découvre Milly, qui évolue dans ce futur où l'apocalypse semble proche, on ignore qu'elle et ses amis luttent contre les Daggra (ennemis en tibétain), des êtres extra-terrestres ayant déclenchés une guerre suite à... bah vous l'apprendrez le long du film, car je viens de bien vous spoiler là.
Donc on suit Milly, qui va remonter le temps afin d'arriver à la source du conflit galactique. Sa mission, abattre un des alien qui serait la cause de cette guerre. Elle va tomber en plein dans un échange tendu entre Miyamoto et des hommes armés pas très gentils. Un échange de je ne sais plus quoi qui tournera mal.
Miyamoto est un mercenaire qui survit en accomplissant des missions confiées par une dame assez âgée. Ici, il tombera nez à nez avec Mizoguchi, une ancienne connaissance qui avait tué son meilleur ami quand il était plus jeune. Involontairement, Miyamoto va tirer sur Milly, dès lors le duo va se former, et après ne pas l'avoir cru, le héros va aider la voyageuse du futur. Tout en en profitant pour accomplir sa vengeance.
J'oubliais, il y a aussi du « Transformers » dans l'ADN de ce film, la façon dont les aliens cachent leurs vaisseaux notamment, mais vous verrez tout ça. Miyamoto et Milly vont apprendre à bosser ensemble et à se faire confiance aussi. Ils enquêteront tous les deux, et retomberont sur Mizoguchi et sa bande. On découvrira ainsi ce qui a vraiment provoqué le début de la guerre. Ce qui permettra peut-être à Milly d'empêcher ce conflit d'arriver.
Nous sommes en face d'un film hybride réussit. Action, Science-Fiction, Anticipation. Le tout avec des personnages auxquels on s'attache rapidement. La réalisation est correcte, la musique met dans une ambiance SF électro parfaite, et accompagne divinement bien l'action. Celle-ci est inspiré des images iconiques dont John Woo est friand. La veste longue, les postures classes, on retrouve du « Mission : Impossible II » dans la scène de la moto. Les combats font penser au côté virevoltant des films d'arts martiaux de Hong-Kong, avec un soupçon des frères/sœurs Wachowski dans le premier « Matrix ». Mais si on pense à tous ces films, ce n'est jamais une vulgaire copie. Non, tout a un sens. Exemple, si dans certaines bandes annonce on peut croire que le héros fait un truc hyper classe avec la moto avant d'exploser la voiture de ses poursuivants, il n'en est rien en vérité. Certes, il se décide à affronter ses ennemis, mais c'est une bombe posée par un autre personnage qui fait exploser la voiture, rendant logique cet explosion. J'explique mal, mais dans le film c'est fluide.
On pensera aussi à « Terminator », surtout ses suites, à travers les flash forward, et la vision d'un futur apocalyptique. C'est d'ailleurs lors de ces deux scènes (la toute première et celle en montrant plus sur la façon dont Milly a pris le portail pour remonter le temps) que les effets visuels seront les plus... je vais être gentil et dire « vieillots », en fait ils sont ratés et peuvent donner la fausse impression que nous sommes face à une série B pauvre. Ce qui n'est pas le cas. Le film a peut-être 17 ans, mais en 2002 Peter Jackson sortait « Le seigneur des anneaux : Les deux tours ». Bon, ce n'est pas le même budget, mais pour vous dire que l'âge ne pardonne pas ces effets loupés.
Cependant, ils ne nous sortent jamais du film. On s'attache aux personnages, et un twist final vous fera constater que le scénario est bien foutu. Mais le mieux reste cette scène à la fin, vers la fin, riche en émotion. Entre Milly et Miyamoto, la complicité est telle que c'est un déchirement à la fin. Merde, je spoil, mais vous ne savez pas de quoi il en retourne. En tous les cas, c'est un moment larmichette que j'ai adoré.
Finalement, j'ai peu parlé de ce film, mais je ne peux que vous le conseiller. Que vous aimiez ou non le cinéma Japonais. Essayez juste de lui pardonner des effets spéciaux pas au niveau. Car le film offre des scènes incroyables, iconiques, renvoyant au cinéma étasunien, et à John Woo, beaucoup à John Woo, mais de façon intelligente. Je vous le conseille, en DVD ça suffit, à posséder, à voir et revoir. J'ai adoré à sa sortie en France (en 2004), et aujourd'hui encore je le trouve efficace, divertissant et agréable.
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