Cultivons la curiosité
Il y a un peu moins de 2 ans, M. Night Shyamalan revenait sur le devant de la scène comme un bon réalisateur de cinéma. C'était après de nombreux échecs (surtout critiques) que le réalisateur avait amorcé un retour dans le haut du panier. "The Visit" était pas mal, libre interprétation du found footage que je n'ai pas encore vu. C'était surtout avec "Split" que M. Night Shyamalan a explosé. Comme lors de sa période "Sixième Sens" et "Incassable". Je rajouterais "Signes" aussi, mal aimé mais pourtant film exceptionnel concernant les aliens.
"Split" n'était que le second film que je voyais du réalisateur en salle obscure. Et j'avais adoré. C'est fort logiquement que j'attendais ce "Glass", annoncé en toute fin du film de 2017. Je ne sais plu si j'avais fait la remarque, mais pour "Incassable", je n'avais pas trop compris en quoi sa fin en faisait un film culte. Je crois même que c'est encore pire après le MCU. Il me faudrait le revoir pour bien en parler. Pourtant, il faut bien avoir en tête la révélation de "Incassable" et les personnalités complexes de Kevin (James McAvoy) que l'on a aperçu dans "Split". Je vous laisse voir la bande annonce. Marrant, je ne l'avais pas vue cette BA. Ah, je n'ai ni revu "Incassable", ni "Split" avant d'aller au cinéma pour "Glass", qui aura été diffusé en VF.
Vidéo de Film Factory FR
Le générique du début me rassure sur un point. Le cast. C'est con à dire, mais on retrouve bien Anya Taylor-Joy (la jeune fille maltraitée par son oncle que "La Bête" épargnera), et évidemment Samuel L. Jackson, James McAvoy et Bruce Willis.
Ah, oui, j'ai effectivement vu ce film fin janvier, je sais, c'est tard d'en parler maintenant, mais il va bientôt sortir en vidéo, donc bon, puis mieux vaut tard que jamais. Ensuite, petite anecdote pourrie, ce fut mon cinquième film vu au cinéma au mois de janvier. Soit mon record de film vu en salle obscure en 1 mois.
Ensuite, parler d'un film de M. Night Shyamalan est délicat. Ne rien en révéler fait que la chronique du jour sera certainement courte ou pleine de bafouilles. Peu importe. Quand on voit que le film dure 2h09, c'est long. Et pourtant, je reconnais ne pas avoir vu le temps passer.
On débute par Kevin et ses multiples personnalités. "La Bête" fait encore des siennes et a enlevé des pompoms girls. Seulement, cette fois-ci David et son fils Joseph se rapprochent de Kevin. Ils le pourchassent depuis l'épisode vu dans "Split". Les Dunn, en plus de leur magasin de surveillance électronique, traquent les "voyous". Comme on le voit d'entrée, avec cette "vengeance" de David Dunn en mode "Superviseur".
En fait, on découvre David alors qu'il va suivre un duo d'abrutis qui aiment tabasser des gens gratuitement dans la rue pour faire des vues sur internet. Voilà qui débute donc en mode "The Visit" et sa caméra portée un peu tremblante. Ce qui est marrant. Cependant l'attaque des "voyous" est vraiment violente. Que dire aussi de la "vengeance" du "Superviseur", uniquement car il a été bousculé dans la rue. En fait, on ignore à ce moment là que David Dunn peu "ressentir" les méfaits commis par les personnes qu'il touche.
C'est de cette manière qu'au bout de sa "promenade" dans un quartier industriel, David va trouver "La Bête", sous sa personnalité d'ado débile. L'affrontement attendu depuis "Split" aura lieu, avant d'être interrompu par des gens bien armés et connaissant parfaitement "La Horde" et le "Superviseur". Dès lors, on suivra la docteure Ellie Staple (Sarah Paulson), qui fera tout pour soigner ses patients, en leur assurant qu'ils n'ont aucun pouvoir.
Patients qui sont au nombre de trois, Kevin, David et évidemment celui qui inspirera le nom du film, Elijah. Ce n'est pas une révélation car on le voit sur les affiches, et aussi le titre du film. Après, je m'arrête là, car le film va passer du film d'horreur, film de super héros normal, au film plus psychologique. Toujours avec ce jeu sur les comics dont "Mister Glass" est si friand.
Si le film joue autant avec les spectatrices et spectateurs, le début est un peu chiant j'avoue. Je m'étais plaint de ne pas avoir vu toutes les personnalités de Kevin, et bien au début du film, non, tout du long du film, on en verra beaucoup trop. Certes, la performance de James McAvoy est sidérante, scotchante, sublime, impressionnante, capable de changer de personnalité en un claquement de doigt, et de les enchainer rapidement. Mais là ça va trop vite, beaucoup trop vite. Comme si Shyamalan voulait palier le fait qu'il n'en montre pas tant que cela dans "Split".
Pourtant, on reste impressionné par la réalisation, proche du film d'horreur, mais aussi par le jeu des acteurs, calme, posé, prenant. Bruce Willis et James McAvoy en tête. Mais aussi Spencer Treat Clark, qui jouait déjà Joseph Dunn en 2000 dans "Incassable". Puis le film bascule avec l'hôpital psychiatrique. Jouant avec la perception de la réalité des personnages. C'est surtout avec le brillant Elijah que le film va prendre une nouvelle dimension. Surtout qu'en parallèle on retrouve Casey, qui sera la fille capable de calmer Kevin, un peu comme Hulk et Elizabeth quoi. Et on verra que les personnages secondaires, proches des 3 "méta" vont se croiser pour un final sublime. Elijah aura sa maman, jouée par Charlayne Woodard, Kevin a Casey, et David son fils, Joseph.
Ces 3 personnages nous offrent un final, dans une gare, fort en émotion, sublime, puissant. Oui, encore une gare, comme pour "Phénomènes". Et je suis sûr que M. Night Shyamalan s'autocite tout du long du film, mais je n'ai pas perçu toutes les allusions à ses œuvres précédentes.
Comme je n'arrive plus trop à en parler sans risquer la révélation, je dirai ceci sur "Glass", c'est un film à la Shyamalan. C'est à dire, qu'il faut rester attentif jusqu'à la fin. Bon, on trouve un scénario bien ficelé, mais qui trouve sa puissance augmentée avec les révélations, très nombreuses, du dernier quart d'heure. J'avoue une chose, j'avais vu venir le coup des trèfles (vous pigerez en voyant le film), mais le reste, le plan de Elijah, celui là je ne l'avais pas trop vu venir (ou très peu de temps avant). Excellent film au final, agréable à suivre, qui joue beaucoup sur le côté "héros" (et antagonistes), disons le côté comics. Shyamalan est fan (ou semble fan) de comics et ça se sent. Si vous aimez le réalisateur, pas de problème. Même si vous n'avez pas revu "Incassable" et "Split" depuis un moment, tout revient bien en tête et est assez clair j'ai trouvé. Après, sans avoir vu ces deux films, c'est plus délicat. Même si c'est bien conté, vous risqueriez de manquer des trucs. Les autres, bah si vous n'avez pas vu les films précédents, abandonnez, et si vous avez aimé ces films, même qu'un peu, bah allez-y, très bon film que j'ai aimé.
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