Cultivons la curiosité
Difficile de vous faire croire qu'un film ayant pour nom "La Mouche" est un vrai film d'horreur sur fond de fantastique. Difficile de vous faire croire qu'avec un nom pareil, le film est efficace et est loin de la série B voire Z que son titre laisse présager. Pourtant, le film que nous voyons aujourd'hui dans ce mois spécial cinéma, est d'une efficacité diabolique et se paye le luxe de révéler plus ou moins trois grandes personnalités du cinéma. Jeff Goldblum, Geena Davis et David Cronenberg.
Le scénario est cosigné Charles Edward Pogue et David Cronenberg. Ce dernier se charge de mettre en scène ce film sorti en 1986. Comme ses 33 ans ne le laisse pas deviner, il reste efficace dans l'horreur, mais aussi dans l'évolution de son personnage principal, qui effectue une descente en Enfer après avoir atteint un état physique que beaucoup d'humain lui envierait. Avant de découvrir la vérité.
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Le pitch est simple. Un scientifique, Seth Brundle, travail seul sur un projet de téléportation. Il n'est pas gourmand niveau budget, du coup on le laisse tranquille. Un jour, il n'en peut plus de ne pas pouvoir partager ses travaux, du coup il approche une jeune journaliste, Veronica, afin de faire un livre sur ceux-ci. Cependant, il n'a pas encore trouvé comment téléporter la matière vivante. Il se contente d'objet inanimé.
Un jeu amoureux va naître entre les deux personnages, et Seth va découvrir ce qu'est être vivant avec Veronica. Ce qui va lui donner une piste pour rendre son programme capable de téléporter la matière vivante.
Alors que son test est une réussite, Seth n'en peut plus et teste lui-même la machine. Malencontreusement, la présence d'une mouche dans le pod le téléportant, va faire fusionner Seth avec l'insecte. Lui conférant des pouvoirs incroyables, une vitalité infinie, un appétit sexuel inarrêtable, et des performances physiques non humaines.
Son caractère aussi change, de doux et affectueux, il devient plus animal, plus instinctif. Seule Veronica s'en rend compte. Seth va découvrir sa fusion avec le volatile alors que son corps change en quelque chose de difforme. Nous verrons ainsi toutes les étapes de sa transformation. C'est là qu'intervient l'horreur pure du film.
Car au début, tout va bien, on assiste à un scientifique qui est tranquille, qui essaye d'impressionner une belle journaliste, et même si on peut penser que ses intentions de partager ses travaux avec la journaliste sont à la base, amicales, il ne choisit pas non plus la plus moche. Passons. Au début dubitative, Veronica va se laisser convaincre, mais n'arrivera pas à être crue par son rédacteur en chef. Ce dernier croit à un tour de magie.
Bizarrement, Seth ne veut pas la reconnaissance immédiate. On apprend rapidement que c'est parce son invention n'est pas tout à fait au point. Et on assiste aux finitions, avec le transfert d'un singe qui échoue en quelque chose qui rappelle un peu la maman des frères Elric dans "FullMetal Alchemist" quand ils essaient de ressusciter celle-ci. Du coup, on va suivre tout ça, l'idylle entre Veronica et Seth, et voilà.
C'est bien, mais il n'y a rien d'effrayant là. Effectivement. Et même quand le scientifique testera sa machine sur lui-même, et qu'il fusionnera avec une mouche, on pensera à "Spider-Man" plus qu'à un film d'horreur. Il développe un physique hors du commun, et en profite. Seulement, on perçoit, un peu comme pour "Hollow Man", un changement de personnalité qui intervient doucement, mais surement.
Refusant de se faire téléporter, Veronica exaspère Seth qui va chercher la première femme de petite vertu qu'il trouvera dans un bar du coin. Quitte à exploser l'avant bras d'un gros bonhomme pour impressionner celle-ci. C'est à ce moment que le film bascule dans l'horreur. C'était mignon les performances hallucinantes à la barre fixe, ou alors le sucre que le scientifique ingurgitera en masse. Mais là le personnage de Seth devient presque violent. Et seule Veronica sauvera la jeune femme d'un passage dans le pod.
En plus de voir son caractère modifié, Seth se transforme peu à peu en insecte. Physiquement. Ici c'est impressionnant, et les équipes des effets spéciaux fournissent un travail de qualité, qui effraie. Surtout une des transformation finale, qui offrira un monstre impressionnant, avec ses yeux, sa chair qui pend. Argh. Frissons garantis.
Surtout que la fin se transforme en Survival, Seth la mouche apprenant qu'il a mis enceinte Veronica. Cette dernière veut avorter, faisant des cauchemars affreux à propos du bébé qu'elle porte. Seulement le monstre refuse de voir son enfant mourir et enlève Veronica de la clinique. Pour mieux fusionner avec eux (Veronica et le bébé). Seulement, l'ex de la journaliste va intervenir, y laissant une main et un pied, dans une scène qui fait mal, et finalement on assiste médusé à la transformation en grosse mouche sans ailes.
Putain. La flippe. Je ne vous raconte pas. Le dernier quart d'heure est asphyxiant, effrayant, on vire dans un cauchemar incroyable qui vous marquera plus que n'importe quel film d'horreur. Il ne faut pas être trop impressionnable, sinon vous n'en dormirez pas la nuit. Le film a beau ne durer qu'une heure trente-cinq, il marque. Par sa réalisation, mais surtout par ses effets spéciaux. La version BluRay est sublime, et le film ne fait pas du tout son âge. Il me fait penser à "Alien : Le huitième passager". C'est un classique du film d'horreur qui offrira une suite plus débile, mal filmée, mal scénarisée et mal jouée. Une catastrophe.
En attendant, ne vous fiez ni au titre rigolo, et encore moins à l'accroche nulle de la pochette du BluRay "Ayez peur. Ayez très peur" avec une mouche verte... la vache, la pochette est risible. Mais le film est exceptionnel. Il vous marquera sans problème. J'ai adoré.
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