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Cultivons la curiosité

Severance

Severance

Situé dans la filmographie du réalisateur entre les excellents "Creep" et "Triangle", "Severance" fait partie de cette nouvelle vague horrifique Britannique. Avec l'état d'esprit respectueux et léger d'un "Shaun of the Dead", Christopher Smith nous offre une histoire horrifique mêlant habilement tous les codes de l'horreur, en apportant un brin d'humour typiquement Britannique. Le film sort en 2006, et voilà nous nous apprêtons, lors de ce mois spécial film sur Ashou, à passer 91 minutes en compagnie de personnages se retrouvant rapidement en mauvaise posture.

Vidéo de LaFabrique

Le début du film nous présente les personnages, des employés de Palissade, une entreprise Anglaise fabriquant et vendant des armes. Ils sont en chemin vers un chalet, perdu entre Hongrie et Serbie, pour y effectuer un séminaire, afin de renforcer leur esprit d'équipe et leur appartenance à l'entreprise. Pour être tout à fait exact, nous débutons par deux femmes courant dans les bois, et chutant dans un piège tendu par on ignore qui. Un certain monsieur George les voit, mais préfère fuir, avant de se retrouver piégé tel un lapin, recevant un coup de machette dans le ventre.

Cette introduction se fait sur une ambiance pesante, avant qu'une musique guillerette ne vienne désamorcer l'horreur visible à l'écran. En sachant que le sang qui coule n'est pas caché. La scène suivante nous montre l'équipe de Britanniques se rendant au chalet. On ignore si il y a un lien ou non avec le début du film. On découvre les personnages, Steve (Danny Dyer), est un peu loufoque, il aime bien fumer des pétards et expérimenter des trucs. Maggy (Laura Harris, vue dans la superbe série "Dead like me") est plus logique, normale. Jill (Claudie Blakely), Gordon (Andy Nyman qui joue le lèche botte de service), Billy (Babou Cessay) et Harris (Toby Stephens) sont tous dirigés par Richard (Tim McInnerny), un boss pas très sûr de lui, qui fait furieusement penser à David Brent de "The Office". En moins con cependant.

On découvre tout ce petit monde, les personnalités, puis le bus, conduit par un local qui parle hongrois ou ukrainien, stoppe net. Un arbre empêche d'aller plus loin, et le chauffeur refuse de prendre le petit chemin qui permettrait de contourner cet obstacle. Il en a peur. C'est ici que l'on constate que Richard ne possède aucune autorité. Dur pour un chef. Pourtant, il essaie de se persuader (et les autres par la même occasion), que le chalet n'est plus très loin, donc qu'ils peuvent continuer à pied.

Bien lui en fait, vu qu'une bicoque assez délabrée se présente sur le chemin. La fine équipe prend place dans ce qui s'avérera être une maison faisant partie d'un terrain de chasse de personnages peu chaleureux. Après avoir posé une ambiance huis clos horrifique, ou maison hantée, en faisant inventer des histoires d'horreur aux personnages, l'horreur arrive.

Le lendemain, après la partie de paintball, elle débarque au grand jour. Sous les traits d'un homme de grande taille qui pourchassera les Britanniques. Ces derniers meurent les uns après les autres. Après bien des péripéties, ils seront peu à découvrir le vrai chalet, où George, le grand patron de Palissade s'éclate bien avec les escort girls commandées par Steve. On reconnaît le trio, celui du début du film, et du coup la suite nous étonne. En effet, George apprend que des hommes belliqueux en ont après les employés de Palissade, et il dégaine un... lance missile.

Nous vous laissons découvrir la suite, qui ne vire pas dans le n'importe quoi malgré ce que je viens de vous révéler. C'est juste pour vous donner envie de le voir. On voit même une des escort fortement décolleté user une mitrailleuse. Enfin, vous verrez bien cela. Car oui, ce film est excellent. Nettement moins angoissant que "Creep", mais pourtant d'une efficacité impressionnante dans l'horreur. Disons que les scènes fortes ne nous ne sont cachées. Un personnage se fait couper la jambe ? On le montre. Décapité ? Idem. Si l'horreur est sanguinolente, elle n'est pas viscérale ni choquante.

C'est là que le film est une franche réussite, et c'est en ça qu'il ressemble au film d'Edgar Wright. Un brillant hommage aux films d'horreurs des années 80-90, tout en ajoutant une pincée d'humour permettant de ne pas rendre le tout trop asphyxiant. "Night of the living-dead", "Massacre à la tronçonneuse", ou même le plus récent "Hostel" d'Eli Roth, avec l'action située en Europe de l'Est notamment. Et encore, je ne cite pas tout, non pas pour éviter de vous gâcher la surprise, mais bien car je ne m'en souviens plus.

Les effets gores sont parfaits, et en fait, l'horreur réside dans le fait qu'il arrive quelque chose d'affreux à des personnages normaux, simples, attachants. Qui ont leurs travers mais ne sont pas des ados fornicateurs comme les slashers movies ont l'habitude d'abattre par dizaine. L'image du Boogeyman est d'ailleurs présente un court instant, avant que l'on ne découvre l'identité de ce tueur. Christopher Smith, qui est aussi coscénariste avec James Moran ici, joue avec les codes des films d'horreur, en désamorçant les moments tendus avec une petite réflexion stupide d'un de ses personnage, ou alors une musique normalement peu employée sur des images horribles.

La force de ce film est de ne jamais angoisser la téléspectatrice ou le téléspectateur. Oui, il y a des scènes violentes, mais elles ne choquent pas car un petit truc évite de trop avoir peur. On en ressent pourtant, de la peur, mais on a surtout énormément mal pour les personnages. Ce n'est pas ultra gore, le dosage est parfait. C'est plus violent qu'un film pour ado, mais moins choquant qu'un vrai gros film d'horreur. L'alliance parfaite entre divertissement et horreur en quelque sorte. C'est un film que je vous conseille chaudement si vous aimez un minimum ce genre de film. Il réserve son lot de surprise, et si il ne fait pas hurler de rire, il n'asphyxie pas non plus. Le film parfait pour débuter dans ce genre de film en quelque sorte. Après, il peut tout de même impressionner les plus sensibles par certaines scènes impressionnantes. Que les féru.e.s d'horreur (dont je fais partie) toléreront sans problème, tandis que les fans de film d'horreur pour ado seront choqué.e.s. J'ai adoré, et vous le conseille à nouveau, car il est la parfaite alliance entre horreur pas trop angoissante, mais est loin d'être rigolo et risible, vu que le sujet est traité sérieusement. Parfait.

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