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Cultivons la curiosité

Taxi 4

Taxi 4

Alors bon, j'avoue, j'ai mal écrit le nom du film du jour. La classe voudrait que je respecte la jaquette du DVD et que j'écrive « T4XI », mais le jeu sur la typographie ou je ne sais pas quoi est tellement mauvais que je ne m'abaisserais pas à cela. Pourtant, je me suis abaissé à voir cette étron flottant dans une cuvette déjà bien pleine. Vous l'avez vu tout au long de cette semaine spéciale cinéma, les suites du tout premier (pas terrible) « Taxi » de Gérard Pirès ne resteront pas marquantes. On a cru, un peu naïvement, que la saga était morte après l'adaptation loupée par le pays de l'oncle Sam. De plus, l'acteur principal de la saga avait des problèmes judiciaires. Bon, il a brillé avec « Indigènes » en 2006, ce qui fit dire à Luc Besson qu'un nouveau film de la saga pourrait marcher.

 

Le pire étant qu'il aura raison car ce cinquième film de la franchise (quatrième en France) sera un succès. Et quel succès ! Tout débute par 10 minutes de perdues. On sent que Luc Besson n'a pas trop d'inspiration...moins que d'habitude je dirais. Ainsi, pendant 1/9ème du film, on va suivre une mission débile qui consiste à mener Djibril Cissé (alors superstar du football en 2007) pour un match de charité. L'ancien attaquant d'Auxerre évolue alors à Liverpool (avec qui il gagnera la Ligue des Champions au terme d'un match fou face au Milan AC), et les rumeurs vont bon train concernant un transfert à Marseille. L'ironie veut que ce transfert aura lieu l'année de la sortie du film. Sous forme de prêt, puis définitif. Bon, je ne suis pas là pour vous parler de la carrière mouvementée de l'ancien attaquant.

 

Donc on assiste avec l'humour pourri de Luc Besson (au scénario, mais je l'ai déjà dit) à une course où un Samy Nacéri joufflu et pataud va désormais piloter une Peugeot 407. Avec une modification lui permettant de tourner son véhicule sur place. D'ailleurs le film délaissera totalement les voitures et les courses poursuites, pourtant seul point positif de la saga, pour s'attarder sur une pseudo parodie de « Scarface ». Mais ça, ce sera pour le dernier acte totalement débile du film.

Vidéo de EUROPACORP

Pardon, je n'avais pas pensé qu'il me fallait mettre la bande annonce. On constate que Marion Cotillard, pas encore Oscarisée, n'a pas daignée jouer ici. Son personnage sera, soit-disant, à un salon de décoration à Paris pour modifier le garage de Daniel en cocon. Emma Sjöberg-Wiklund (mariée entretemps donc) sera là, mais pas aussi présente que les autres films. Ici, on s'attarde sur Émilien (toujours Frédéric Diefenthal), Daniel et leurs fils. Surprotecteur pour le policier, cool pour le chauffeur de taxi. Bon, aller jusqu'à faire la bande blonde dans la coiffure pour faire dire qu'ils sont père et fils, c'est un peu nous prendre pour des jambons, mais passons.

 

Le commissariat est en ébullition, un des plus dangereux criminel au monde va être laissé aux soins des policiers à Marseille. Ce Belge ultra dangereux doit être jugé au Congo pour de multiples crimes. Évidemment, ça va mal tourner, entre l'incompétence du commissaire Gibert (Bernard Farcy) et la maladresse d'Émilien, le criminel va s'échapper.

 

C'est l'occasion de voir une partie de l'équipe du film « Dikkenek » à l'œuvre. François Damiens en bras droit stupide, tout comme Mourade Zeguendi. Jean-Luc Couchard interprétera deux rôles opposés et sera lui aussi, tout comme ses deux compatriotes, responsables des rares réjouissances de ce film.

 

Ah, si, Édouard Montoute retrouve un rôle un peu plus classique, et il a plus de présence à l'écran. Dommage que ce soit dans un film aussi pourri car j'aime bien l'acteur et sa spontanéité dans son jeu. Sinon, on retrouve l'humiliation classique de la police, ils sont cons comme pas permis, et ici pas de Petra pour compenser la connerie des hommes, non, elle est en mission secrète. On comprendra tout à la fin, mais ne réfléchissez pas, le scénario ne surprend jamais et est con comme pas permis.

 

Oui, je dis « pas permis » pour un film avec un taxi et des voitures, c'est rigolos. Sauf qu'ici le gang des Belges paraît plus pathétique qu'autre chose. Quand le personnage de François Damiens se fait expliquer comment pirater l'ordinateur du commissaire par les fils de Daniel et Émilien. Oui, bon, à la fin, il y a une scène parodiant « Scarface », pompant même le classique de Brian DePalma, avec le lieu, les armes. Mais avec un humour pourri, je ne vous raconte pas.

 

Comment dire. Si le scénario est con mais un minimum recherché, il reste ce côté assez raciste, ou cliché. Par exemple les agents secrets suivent le Belge dans une vieille camionnette nommée King Frites. Nos ami.e.s Belges apprécieront ce trait d'humour de Luc Besson. Putain. Idem, le Colombien est forcément en drogué, et écouter du Bob Marley oblige à fumer des pétards. Mais encore, on connaît Luc Besson, sa stupidité, et on encaisse. Je me suis amusé de voir les acteurs Belges, j'adore François Damiens, et ça m'a plu de le voir ici.

 

Par contre, il existe plus pitoyable qu'un scénario qui joue sur les clichés et la connerie de ses personnages. C'est Samy Nacéri. Le pire étant que l'acteur est très fort dans les scènes posées, il est calme. Mais trop calme justement. On le voit peiner à se déplacer et ça fait bizarre. Il sera quasiment tout le temps assis, et heureusement, car dès qu'il est debout, on a l'impression qu'il va tomber. Et ceci n'a rien à voir avec le fait qu'il était en prison au moment de la promo du film. Non, on voit que le mec va mal. Et ça choque. Surtout que Frédéric Diefenthal surjoue, comme la plupart des comédiens dans une comédie Française. Bernard Farcy voit son personnage plus cartoonesque qu'autre chose. Le pire étant que ça rend ce Français raciste attachant, ce qui est choquant, encore plus 12 ans après.

 

Mais alors, pourquoi perdre 10 minutes avec Djibril Cissé, en offrant la seule scène de poursuite en taxi du film, et ce dès le début ? Une absence flagrante d'idée. Et quand Luc Besson en pose dans son scénario, il a « Le silence des agneaux » et « Scarface » en tête. Voulant en plus jouer sur le côté comique d'une armada Belge que j'apprécie, mais qui est incapable de sauver un film qui sombre en même temps que son acteur principal (les autres semblants s'en battre les nouilles).

 

Voilà, voilà un bien bel exploit. « Taxi 4 » (ou « T4XI » comme vous voulez) fait pire que « Taxi 2 » et ne relève absolument pas une barre pourtant bien basse. C'était seulement la seconde fois que je le voyais. Et ce sera bien la seconde fois. Comprenez par là que je ne compte absolument pas le revoir. Le pire étant que plus je regarde les films de la saga, plus je place de l'espoir dans la version de Franck Gastambide. J'ignore si le film sera une réussite drôle comme « Les Kaïras » ou une désolation comme « Pattaya ». J'ignore si « Taxi 5 » sera meilleur que « Taxi » (l'épisode le plus réussit, c'est dire l'état des suites et de l'adaptation), ou le pire de la saga. Faire pire que « Taxi 4 », est-ce seulement possible ? Réponse demain. En attendant, comme les autres films, on oublie, il n'y a rien là qui puisse plaire ou divertir. Même pas un nanar, c'est du vide.

 

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