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Cultivons la curiosité

Un jour sans fin

Un jour sans fin

Terminons donc ce mois spécial film sur Ashou par un film que je n'avais jamais vu. Jouissant pourtant d'une excellente réputation, ce film réalisé par Harold Ramis ne m'a jamais vraiment intéressé. Pourtant il ne dure que 1h36, et met en scène d'excellents acteurs. Je ne sais pas, peut-être le sujet qui va forcément partir sur une histoire d'amour, ou le côté un peu lent du récit, bref, je ne l'avais pas vu.

C'est donc en 1993 que le film sort, et met en images une histoire signé Danny Rubin, qui signe aussi le scénario en compagnie du réalisateur. Nous verrons de quoi il en retourne juste après une petite vidéo.

Vidéo de Films YouTube

Phil Connors (Bill Murray) est un présentateur météo sur une chaîne locale de Pittsburgh. Alors que son job l'ennui quelque peu, il se voit contraint, pour la quatrième année consécutive, d'aller chez les ploucs à Punxsutawney. Un lieu qui voit, tous les ans, le festival de la marmotte avoir lieu. Le 2 février de chaque année, une étrange tradition veut que Phil la marmotte indique, en fonction de son ombre, si l'hiver s'en va ou perdure encore 6 semaines.

C'est une fête locale aimée par tout le monde. Un mini événement en somme. Sauf que Phil le présentateur ne le voit pas ainsi. Lui qui est fier, égoïste et plus citadin, ne cessera jamais d'envoyer des sarcasmes concernant cette fête de bouseux. Ce n'est pas qu'il n'aime pas les gens, mais il s'estime supérieur à eux et voit plus grand, il en a marre de cette vie assez merdique sur une chaîne locale et ne rêve que d'en changer.

Il part donc la veille pour faire un petit reportage sur cette célébration. Avec Larry (Chris Elliott) le caméraman et Rita (Andy MacDowell) la productrice, ils arrivent donc dans cette petite ville. Le lendemain, Phil fait sa chronique sans aucune joie. Il ne pense qu'à repartir. Ce que l'équipe fait rapidement. Malheureusement, malgré ce que monsieur météo avait dit dans son bulletin, le blizzard coupe les routes, Pittsburgh devient donc inaccessible, ce qui pousse l'équipe à passer une nuit supplémentaire dans la petite bourgade à la marmotte.

Le lendemain, 6h00. Phil a comme une impression de déjà-vu. Que ce soit ce que dit la radio, ou la réaction des gens. Il croit à une blague et se rend rapidement compte qu'il est pris dans une boucle temporelle. Elle lui fera vivre éternellement son horrible journée du 2 février chez les bouseux.

Dès lors, Phil va essayer de voir le bon côté des choses. Il va en profiter pur se renseigner sur les belles femmes qu'il croise, afin d'aller rapidement plus loin avec elles. C'est ce qu'il fera avec Nancy. Mais il se rendra compte que celle avec qui il veut être n'est autre que Rita, sa productrice. Cependant la belle femme n'est pas facile à draguer. Il lui faudra de nombreuses tentatives et même aller jusqu'à apprendre des poèmes français pour presque arriver à ses fins.

Phil connaîtra une première période un peu faste, où il va manger comme 10, draguer tout ce qui bouge, et même s'offrir une course poursuite avec la police. Cependant, la lassitude arrivera rapidement, menant à l'angoisse. Ce qui poussera le présentateur à tout faire pour sortir de cette boucle, quitte à se suicider.

Le film est assez court, c'est vrai, mais est prenant du début à la fin. Il est clair que le scénario, le cast et surtout la réalisation y sont pour beaucoup. Tout n'est pas parfait, mais on devine les séquences de tournage pénibles, à refaire plusieurs fois la même scène, en y apportant un petite différence afin d'assurer la boucle. Les boucles sont plutôt courtes, allant de quelques secondes à un petit quart d'heure. Ce qui offre un certain dynamisme malgré le rythme lent du récit.

Ainsi, le film véhicule un très joli message. Indiquant qu'il en faut parfois peu pour améliorer sa vie. S'intéresser aux autres au lieu de sa petite personne en faisant partie. Ce film pousse la téléspectatrice et le téléspectateur à une certaine introspection. Il est clair que l'on n'en ressort pas tout guilleret (ou toute guillerette). Ce malgré le ton un peu comique voulu par Harold Ramis. Si on explose rarement de rire, les sourires sont fréquents. Par exemple quand Phil découvre le cocktail préféré de Rita, et qu'il lui dit adorer ça, puis le goûte et s'aperçoit que ce n'est pas à son goût. Même la première tentative de suicide est désamorcée par la présence de la marmotte qui "conduit" le pick up.

On assiste surtout à l'évolution d'un personnage vers une vie meilleure. Qui après une période de doute, décidera de s'intéresser aux autres. Il ne lui reste plus que cela. Il apprendra en plus de nombreuses choses, la poésie, le piano, la sculpture. Bref, il vivra pleinement et trouvera même un amusement là dedans. C'est là que le film est intéressant, pour le message qu'il nous donne. Ainsi, si votre train-train quotidien vous ennuie, et que vous avez de sombres desseins, au lieu de franchir le pas et donc en finir avec la vie, pourquoi, tout simplement, ne pas vivre comme vous le sentez ? Vous ignorez pourquoi les gens réagissent ainsi, au point d'aimer une fête stupide ? Apprenez en plus à leur sujet. Vous pouvez découvrir des personnes fascinantes.

Il y a aussi ce principe des passions. Car si Phil apprend le piano pour draguer Rita, il y prend malgré tout du plaisir (si cela n'avait pas été le cas, il aurait abandonné tôt). On peut retranscrire ce message aux téléspectatrices et téléspectateurs. Que feriez-vous si vous aviez le temps de le faire ? Sans avoir à en subir les conséquence en plus ? Iriez-vous braquer une banque, draguer et coucher avec la première personne attirante que vous croisez ? Mangeriez-vous tout ce qui se présente ? On peut y voir plein de chose en fait. Euh, j'ai l'impression que je tourne en rond en vérité là.

Si le film, au premier abord, n'est pas aussi séduisant qu'une boucle temporelle spectaculaire comme dans "Triangle" ou "Edge of tomorrow", qui parle du même sujet pourtant, à savoir obtenir assez de capacités pour se sortir de cette boucle, donc si "Un jour sans fin" n'est pas spectaculaire, il vous fera vous poser pas mal de questions. Comme le fait de vivre pleinement ses passions, de ne pas penser au lendemain. De s'intéresser aux autres aussi, ce qui permet d'améliorer son quotidien. Bref d'être bon (ou bonne au choix). Si le film reste une très jolie histoire d'amour qui se termine façon conte de fées, il reste captivant. Et ce malgré un rythme lent, qui est dynamisé (bonjour le paradoxe) par une réalisation excellente et un très bon humour. Ce film mérite amplement son statut de film culte tant il vous fera vous poser des questions sur votre propre quotidien. Et peut-être, qui sait, vous permettra-t-il de franchir le pas vers une vie meilleure ? Vous poussera-t-il à aller voir ce/tte bel/le inconnu/e ? Bref, changera-t-il votre vie à vous aussi, comme celle de Phil ? Je pense un peu au livre que nous avions vu récemment, "Les aventures illustrées de Pensouillard le hamster", dans lequel j'avais lu cette phrase assez puissante, "si je n'avais pas peur, qu'est ce que je ferais ?". Sans la peur de la réaction de l'autre, car on sait qu'il aura oublié le lendemain, que ferais-je ? Je pense que ce film vous fera vous poser la question, ceci afin de mieux vivre, ou non. En tout cas, excellent film, excellent message, très bon moment offert, et surtout grosse réflexion introspective à prévoir en fin de vision. J'ai aimé.

@+

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