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Cultivons la curiosité

Zebraman 2 : Attack on Zebra City

Zebraman 2 : Attack on Zebra City

MIIKE Takashi mettra 6 années avant de proposer une suite à "Zebraman". Soit autant de rotation autour du Soleil que d'heure qui sépare les 2 chroniques de ces films sur Ashou. Alors que le premier film était réjouissant, mais avec des effets spéciaux moyens, qu'en est-il de cette suite ? Une suite qui voit à nouveau AIKAWA Shô reprendre la tunique rayée du super héros basé sur un Zèbre. Nous y verrons aussi NAKA Riisa en Zebra Queen chantante. Ce qui offrira un côté encore plus étonnant au film en vérité. Mais avant de plonger dans l'heure quarante-six minutes de film, regardons un bout de bande annonce.

Vidéo de SlashersHouse

Après un bref et sympathique résumé du premier film, on découvre Shin'Ichi en mauvaise posture. Un scientifique cherche à séparer le pouvoir du héros, qui commençait à déprimer dans sa nouvelle vie de star. Car "Zebraman 2 : Attack on Zebra City" démarre juste après le premier. Dont l'action se situait en 2010, soit pile l'année de sortie de cette suite. Bon, mais du coup on voit Shin'Ichi en difficulté, qui subit l'essoreuse de AIHARA Kozo. Une jeune fille est aussi maintenue captive par le scientifique et possède une lueur dans les yeux rappelant les aliens du premier film.

Bon, seulement on arrive très très rapidement en 2025, sans trop savoir ce que signifiait cette scène. Dans un Tôkyô, euh non, pardon, à Zebra City, Kozo est devenu le Maire. Et toutes les 12 heures, à 17h00 et 05h00 donc, 5 minutes sont offertes aux autorités, mais aussi les citoyens, pour commettre les crimes les plus ignobles. Viol, meurtre, vol, passage à tabac, c'est l'anarchie durant 10 minutes par jour. Ceci me fait penser à La Purge des films American Nightmare. Alors qu'une grande tour s'agite pour découvrir une horloge annonçant le Zebra Time. Et ce n'est autre que la Zebra Q, ou Zebra Queen, qui donne le tempo, dans une chanson pop très dynamique dont vous pourrez trouver le clip facilement.

C'est là la surprise du film, on assiste à un clip pop rigolo introduisant un personnage sexy, Zebra Queen, fille adoptive du Maire. Un moyen de voir que la femme est un peu tarée et aime la violence aussi. Surtout qu'en bas, dans Zebra City, Shin'Ichi s'éveille tout de blanc vêtu (comme ses cheveux) et va devoir fuir comme il peut la Police de la ville qui a décidé de le tuer. Et qui arrive à le mitrailler. Le côté ridicule de la fuite (notre héros est amnésique et en plus a des difficultés à utiliser ses jambes), sur la chanson hyper dynamique et, oui, disons le, fun, offre un mélange qui peu paraître ridicule, mais qui fonctionne. En vérité, tout le film vous donnera cette impression. C'est ridicule, mais tellement fun et génial qu'on ne peut qu'adorer.

Shin'Ichi sera secouru par une vieil connaissance, et grâce à un jeune homme fan de Zebraman au point qu'il en a joué le rôle dans une nouvelle série Sentai. Notre héros va recouvrer la mémoire peu à peu. Se rendant rapidement compte que la Zebra Queen est en fait son penchant mauvais, sombre, de sa personnalité. Il est le blanc, elle est le noir, ensembles ils seront blanc et noir. Alors là, vous avez décroché, je sais, je le vois. Je vous assure que durant le film ça prend tout son sens.

Si je ne vais pas trop en révéler, sachez que MIIKE s'amuse comme un fou ici. Plaçant des allusions sexuelles à tout va grâce à ce personnage de Zebra Queen. Quand Shin'Ichi commence à recouvrer la mémoire et ses pouvoirs au contact du réceptacle de l'alien, on voit la jeune femme subir ceci comme un viol avec jambes écartées et façon de se débattre. Quand elle trouvera ses pouvoirs, son costume est digne d'une fan de sado-maso, et MIIKE s'amuse à faire des plans à la connotation sexuelle flagrante. Lorgnant sur le décolleté de son personnage, même lors d'une scène importante où Shin'Ichi découvre que Zebra Queen est en fait son Moi sombre profond qui a été séparé par le scientifique.

Que dire de la fusion, où on se demande un temps si MIIKE parle de sexe ou non, avant de constater, dans une fin de scène hallucinante, qu'effectivement, Shin'Ichi a bien fait l'amour à Zebra Queen, un paquet de préservatif à la banane étant jeté au sol, avec ce message "combattons le SIDA" qui n'a rien à faire là, mais est présent et a déclenché un rire sonore chez moi.

Après, ce film n'est pas que les connotations sexuelles, ce n'est qu'une infime partie même. Bon, j'ai aussi bien rigolé devant la Police en Mini-Jupe du Maire de Zebra City, à se tordre de rire. Mais on y trouve aussi cette dualité, Shin'Ichi était un mari modèle, ennuyeux même, et est décrit comme un mauvais instituteur, et il a renfermé tout un côté sombre qui explosera avec Zebra Queen. Il y a aussi ce côté extrêmement critique contre l'hypocrisie que peuvent ressentir les artistes, notamment Idols, lors de certains évènements. Ainsi, je spoil un peu, Zebra Queen va "évincer" une concurrente aux charts en la tuant, une jolie et gentille jeune fille qui verra un hommage rendu par la fille du Maire, un hommage bourré d'hypocrisie alors que la meurtrière n'est autre qu'elle-même. Ceci en dit long sur l'estime que possède MIIKE pour ces jeunes femmes, mignonnes par devant, mais capables de faire de grosses crasses par derrière.

On constatera une inégalité devant les effets spéciaux. Mieux réussis que sur le premier film, on voit tout de même quelques défauts qui n'enlèvent rien du plaisir que l'on prend à regarder ce film. Qui vire au Kaiju Eiga quand un ennemi bien connu des fans du premier film intervient. Gojira n'aurait pas mieux détruit Zebra City, et dès lors le film part dans un univers post apocalyptique dans lequel le héros va se sacrifier. Dans une scène hyper efficace, arrivant à m'arracher une petite larme, sauf que si vous la regardez hors contexte, c'est totalement ridicule, le héros, désolé de spoiler la fin du film, mangeant le monstre, il se transforme en baudruche et parcourt le système solaire ainsi, pendant le générique de fin rythmé sur une chanson dynamique de Zebra Queen. C'est là toute la quintessence du film, c'est ridicule et classe à la fois.

Une fois de plus, MIIKE arrive à sortir une œuvre divertissante, drôle, débile, mais propre et portant des messages sur les dictatures, le Yin et le Yang (le Shiro/Blanc contre le Kuro/Noir des rayures du Zèbre par exemple), mais aussi le fait que l'Humanité a besoin d'exutoire. En effet, le fait de pouvoir commettre les pires crimes pendant 10 minutes par jour a fait chuter la criminalité à Zebra City. Au point que le monde entier veut rencontrer le Maire de cette ville. Bref, le film est porteur d'un message pas si con, qui est que les œuvres déviantes permettent à l'Humanité d'évacuer ses pulsions. Un film violent, un jeu vidéo gore, un porno, que sais-je d'autre. Je sais, c'est un message plus complexe que ce que je dis, car il y est question d'apprivoiser (ou de faire l'amour ici) à sa partie sombre, pour mieux se contrôler. N'ayez pas honte si vous aimez les films violents par exemple, du moment que vous savez respecter les limites, qui sont ici de ne rien faire d'illégal pendant 23h50 par jour, vous avez le droit d'apprécier ça. Bon, je cherche un peu loin, mais ce film possède plusieurs façons d'être vu, et il est très plaisant. J'ai adoré, meilleur que le premier, plus barré encore, bref à voir et à avoir.

@+

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