Spider-Man : Far From Home

Le film du jour sert de conclusion à la phase III du MCU (Marvel Cinematic Universe) initiée avec "Captain America : Civil War". C'est marrant, car le film de 2016, réalisé par Anthony et Joe Russo, est le premier film du MCU que j'ai vu au cinéma. Il est aussi marrant de constater que j'ai vu toute la phase III sauf "Thor : Ragnarök". Enfin bon, on retrouve Tom Holland interprétant un Spider-Man adolescent, mais aussi Jon Watts, qui a déjà réalisé le sympathique "Spider-Man : Homecoming".

Se présentant comme la suite de "Avengers : Endgame", il vaudra mieux avoir vu ce dernier sous peine de se manger quelques révélations pouvant gâcher le dernier épisode des Avengers tels que nous les connaissons depuis 2012 au cinéma. Suite signifie que contrairement au prochain film centré sur la Veuve Noire, ou à "Captain Marvel", il n'y a pas de retour en arrière. Pardon, bande annonce.

Ah, dernier point important du film, il n'y a pas de caméo de Stan Lee ici, même pas recréé en images de synthèse, et mine de rien, ça manque.

Donc, nous voilà embarqués à travers l'Europe avec Peter Parker et ses ami.e.s. Le traumatisme des pertes du dernier film revient en force dès les premières minutes à travers une sale vidéo montée avec les pieds. On comprend rapidement que nous assistons au journal télévisé du lycée, ce qui explique le côté gauche de la chose. Ceci tourne presque à la comédie des événements pourtant lourds. On nous offre un petit résumé concernant ceux qui ont "blippé", je ne sais pas si c'est le bon terme. Enfin bon, la vie a repris, et Peter Parker n'a qu'une hâte, effectuer ce voyage en Europe afin de déclarer sa flamme à M.J. Il a un plan, qui passe de l'achat d'un Dahlia Noir à Venise pour faire le grand pas sur la Tour Eiffel à Paris.

Ne vous excitez pas, il n'y aura pas de passage dans notre belle capitale. Pourquoi ? Car l'ennemi que nous voyons dès les premières secondes du film (qui semblent être là on ne sait comment), est en fait une équipe de monstre contre laquelle lutte un héros venu d'une Terre parallèle. Mysterio, nommé ainsi suite à une incompréhension de l'italien du péteux de la classe à Peter Parker, se bat contre des monstres ayant anéantis son monde, et arrivant désormais sur la Terre que nous connaissons bien. Peter Parker va devoir jongler avec sa vie d'ado en vacances cherchant à sortir avec une fille, mais aussi l'héritage de son mentor, peut-être un peu trop lourd pour ses frêles épaules. Et en plus il va devoir assister Mysterio contre ces monstres élémentaires particulièrement retords.

Tout un programme donc. Tom Holland incarne une fois de plus à la perfection ce Peter Parker naïf, gentil, ado, un peu perdu mais capable de s'investir pleinement dans ce qu'il fait. Le film se compose de 3 actes, le premier étant bien moyen, avec son humeur d'ado par moment gênant, mais qui bizarrement fonctionne. Les petites vannes font mouches et ça contraste avec l'aspect tragique du précédent film du MCU.

Arrive le moment où Peter doit faire un choix, et s'associe avec Mysterio (Jake Gyllenhal est impeccable soit dit au passage). Là ce sera une grosse phase d'action spectaculaire, entre Venise et Prague, le mélange d'action et de scènes plus tranquilles fonctionne parfaitement une fois de plus. Puis arrive le dernier acte, qui prend une petite heure il me semble, celle durant laquelle le film change et devient sérieux. Avec un twist magnifique, que l'on voit malheureusement venir, mais qui fera penser aux effets visuels de "Doctor Strange". Ce sera une idée toute bête, un peu débile même, mais qui offre ici encore un rapide retour en arrière dans certaines scènes des précédents films. Enfin bon, ceci vous le verrez et le comprendrez sans problème si vous suivez le MCU depuis le début. C'est certes moins spectaculaire que le retour dans les scènes des autres films que nous avait proposé "Avengers : Endgame", mais ça fait son petit effet tout de même.

La scène finale à Londres est impressionnante, et offre son lot d'action qui ravira les amatrices et amateurs de film divertissant. Bon, ce n'est pas parfait au point de vue de la réalisation, mais c'est efficace et lisible. Que demander de plus ? Oui, un scénario un peu plus malin. Là dessus c'est assez pauvre, le méchant a des intentions débiles, Doug (le meilleur ami de Peter) arrive, on ne sait trop comment à sortir avec une de ses camarades de classe, Brad qui devient beau gosse et va lui aussi chercher à draguer M.J., je passe aussi les profs accompagnant la bande. Les professeurs sont complètement dépassés. Et je préfère éviter de parler de Happy et tante May, non, c'est bon, on va arrêter là.

Du coup, que puis-je ajouter ? Et bien les 2h10 sont passées très rapidement. Malgré quelques petites lourdeurs, on ne s'ennuie donc pas, et le film alterne phase "teenager" (ado quoi) et action héroïque. Le film est plus réussi que son aîné "Spider-Man : Homecoming", il est même plus captivant. Et ce alors qu'il a un antagoniste tout pété au final. Peter Parker est attachant, ce qui, je crois, aide le film à être bon. Ceci ne veut rien dire. Mais ce côté naïf, et à la croisée des chemins, ne voulant pas de l'héritage de son mentor alors qu'en fait il en est digne, comme le montrera une excellente scène. Si vous aimez l'action, les films de héros, et même les films divertissants en général, nous avons ici un long métrage efficace, qui vous fera passer 189 minutes agréables. Il vaut mieux avoir vu "Spider-Man : Homecoming" et "Avengers : Endgame" quand même. J'ai bien aimé.

Dernier point, un passage en "virtuel" est impressionnant, avec une sorte de mise en abîme dans le subconscient du personnage, sans que ce ne soit le cas. Ceci m'a montré comment pouvaient être mises en scènes des histoires délicates, comme quand Tifa explore la mémoire de Clad dans "Final Fantasy VII". Oui, bon, je vais chercher loin, mais j'ai pensé à ça. Un très bon divertissement, avec ces petits défauts qui ne gâchent rien si on s'attend juste à un film sympa et pas cérébral. Mais qui va voir un film du MCU pour réfléchir ?

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