Astérix et Obélix contre César

Voilà désormais 20 ans que le film que nous allons voir aujourd'hui est sorti. Dois-je seulement vous faire l'affront de présenter la bande dessinée de Goscinny et Uderzo ? Cette œuvre aura marqué ma jeunesse malgré le fait que je n'aimais pas trop le personnage d'Astérix. Et aussi le fait qu'il faille toujours que ça se gueule dessus malgré une amitié présente entre les deux protagonistes. Ce seront surtout les dessins animés (avec un Astérix doublé par le fabuleux Roger Carel) maintes fois diffusés sur M6 qui me feront mieux apprécier la saga.

Aujourd'hui nous voyons donc une tentative d'adaptation en live. Avant que le MCU (Marvel Cinematic Universe) ne fracasse le box office. Avant même le "Spider-Man" de Sam Raimi, qui marquera le début de l'ère des adaptations correctes voire bonnes, ne sorte. "Astérix et Obélix contre César" se présente aussi comme un film Français ambitieux. Projet casse-gueule qui verra le réalisateur/scénariste Claude Zidi tenter d'en faire un grand spectacle, nous allons voir que le film est assez moyen en vérité. Petit extrait.

Bon, je ne vous fait pas non plus l'affront de vous présenter Christian Clavier et Gérard Depardieu. Le premier s'est imposé, dans les années 90, comme l'acteur comique de la scène française, au début avec la troupe du Splendid, puis à côté des Jean Reno dans "Les Visiteurs". Le second, non, il m'est impossible de vous le présenter. La bande dessinée "Gérard" de Mathieu Sapin le faisant mieux que quiconque. Sachez juste que c'est un des plus grand, si ce n'est le plus grand, acteur Français. On ne peut lui retirer ceci, malgré son idéologie et sa grande gueule.

Grimés dans la peau des deux Gaulois les plus connus en France, ils seront accompagnés par un cast puissant pour l'époque. Roberto Benigni en Detritus, Michel Galabru jouera Abraracourcix le chef du village, Claude Piéplu, Daniel Prévost, Pierre Palmade, Arielle Dombasle, Laetitia Casta et Sim. Oui, aujourd'hui ceci ne fait plus rêver, mais quand on a connu les années 90, ce n'est pas mal du tout.

Donc, qu'en est-il ? Alors que César est persuadé qu'il impose la Gaule entière, il se pourrait que Detritus lui ait malencontreusement tu le cas d'un certain village. Dès lors César demande à son bras droit de soumettre ces Gaulois, qu'importe la manière. Sinon, ce seront les lions qui s'occuperont du cas de Detritus.

Alors que le village voit son quotidien se passer tranquillement, baston collective concernant un poisson pas frais, "muselage" du barde lors des banquets, vie paisible quoi. Un étrange devin vient semer le trouble chez les forts en caractère. Afin de voler l'or de César, Prolix a un plan. Profiter de la force, mais aussi l'incrédulité des Gaulois, pour rouler tout le monde et se barrer avec l'or. Quitte à semer la discorde au sein du village. Astérix est un peu trop méfiant et Obélix trop occupé à savoir si il a ses chances avec la belle Falbala pour protéger correctement le village.

En même temps, Detritus va en profiter pour enlever Panoramix afin qu'il lui donne son secret de la potion magique. Bref, ça mélange plein d'album de BD, pour au final offrir un scénario assez cohérent. Là dessus, pas grand chose à redire. La musique, signée Jean-Jacques Goldman et Roman Romanelli n'est pas exceptionnelle, mais elle ne choque pas. On notera qu'il s'agit là d'une co-production Européenne, entre Allemagne, Italie et France, permettant d'avoir Gottfried John en Jules César par exemple. C'est vous dire l'ambition du projet.

Le problème intervient dans le rythme déjà. Je le trouve assez lent. De plus, les vannes ne sont pas si drôles que cela. Résultat, on s'ennuie rapidement. Alors si en plus on constate que Christian Clavier surjoue (les mauvaises langues diront que c'est habituel), et que Laetitia Casta, toute jeune, est présente ici pour sa plastique mise en avant par des costumes trop petits, et non pour son jeu d'actrice. Heureusement pour elle, ce dernier point s'améliorera énormément les années suivantes. Les scènes avec Falbala sont catastrophiques, et je ne comprends pas comment Claude Zidi n'a pas pu prêter plus d'attention à la jeune actrice, en l'aidant et la dirigeant mieux. Ces scènes sont horribles et auraient pu annihiler toutes intentions de faire carrière dans le cinéma pour la belle Corse. Une fois de plus, je le répète, mais elle s'améliorera par la suite, et de façon surprenante. Juste qu'ici, elle est loin, loin, très loin d'être au niveau.

Sinon, Roberto Benigni fait du Roberto Benigni, mais ceci convient à la perfection à Detritus, son personnage. Sim est à se tordre de rire en Agecanonix, bref, tout n'est pas à jeter. Surtout que l'on sent une envie de faire les choses en grand. Le village est parfaitement reconnaissable, l'ambiance des BD plutôt bien retranscrite, et on voit qu'il y a du monde, rien qu'au niveau des centurions Romains. Les costumes, si on oublie celui de Falbala trop petit, sont superbes. Même Idéfix est là, et bien là. Comme dans la BD, il prêtera souvent main forte à nos héros.

Parlons rapidement des effets spéciaux de Duboi. Inconstants. Tantôt bons avec l'effet de la potion magique par exemple, tantôt mauvais, quand les Romains s'envolent sous les coups des Gaulois. Ceci est difficile à juger de nos jours, mais 1999 c'est "Star Wars Episode 1 : La menace fantôme" ou "Matrix". Histoire que vous ayez le contexte. Pourtant, selon la page wikipédia, il sera gagnant au box office français. Mais bon, une fois de plus, on peut arriver à pardonner je pense.

Il n'y a pas grand chose à ajouter en vérité. Ce film m'a laissé un goût bizarre. Je l'avais détesté quand je l'ai vu en vidéo il y a longtemps. Aujourd'hui, j'ai du mal avec le rythme mou (j'ai du voir l'heure quarante-cinq en deux fois), les blagues pas drôles, et le surjeu de certains acteurs. Ce n'est pas le meilleur film du monde. Ni le meilleur de la saga, qui sera sa suite que nous verrons plus tard. Et pourtant, ce n'est pas le pire non plus. En fait, je m'excuse par avance auprès des fans de Claude Zidi, mais ce film est à l'image de son scénariste/réalisateur. Bof. On ne passe ni un bon, ni un mauvais moment devant son film, mais on l'oublie aussitôt en fait. Les fans de la BD verront quelques passages connus, et une retranscription fidèle de plusieurs scénarios de celle-ci, plutôt bien écrit d'ailleurs. C'était ambitieux, trop peut-être, mais je salue la co-production Européenne, permettant un budget un peu plus confortable, des décors sublimes, et un cast Européen pas exclusivement Français.

Allez, je vais être sympa et vous dire de le voir, une fois seulement, pour se rendre compte comment le cinéma a bien évolué malgré tout. Par contre, vous pouvez faire autre chose, comme voir vos réseaux sociaux, de toute façon vous ne raterez pas grand chose, et l'avantage est que le film passera plus vite. Un film bof, mais pas catastrophique pour autant. Je l'ai déjà oublié.

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