John Wick 2

Trois ans après "John Wick", Keanu Reeves endosse à nouveau le costume du légendaire tueur à gages du même nom. Derek Kolstad reste à l'écriture du scénario afin d'offrir un chapitre 2 (du nom en version originale "John Wick : Chapter 2") encore plus puissant. Cette fois-ci Chad Stahelski est bien le seul réalisateur de ce film de 120 minutes environ. Pour être complet, notons que Tyler Bates et Joel J. Richard restent responsables de la musique, tandis que le directeur de la photographie change au profit de Dan Laustsen.

Une fois de plus j'ai vu ce film en version française (VF). Je ne vais pas refaire mon discours concernant Jean-Pierre Michael, vous n'avez qu'à relire la chronique de "John Wick" pour cela. La VF est de bonne qualité, et joue toujours avec les différentes nationalités vues au cours du film. Si pour le premier épisode il n'y avait que du russe, cette fois-ci l'italien rejoint les langues se retrouvant par moment sous titrées en français. Car après avoir vengé son beagle et le vol de sa voiture en anéantissant une partie de la mafia russe, John Wick va se retrouver avec un plus gros poisson à affronter.

L'introduction du film nous offre de l'action efficace, où l'on voit comment John (Keanu Reeves) récupère sa Mustang auprès de Abram Tarasov (Peter Stromare), le frère de Viggo, non sans violences. L'occasion de voir un bref résumé du premier film. John en profite pour demander la paix avec la mafia russe, ce qu'il obtiendra. Bon, je ne vous révèle rien de plus concernant la Mustang, mais on a beaucoup de mal à comprendre pourquoi il a procédé ainsi, question d'honneur peut-être.

Après ce début efficace et violent, notre héros va se retrouver confronté à son passé. Ce alors qu'il comptait définitivement partir à la retraite. Santino (Riccardo Scamarcio) vient réclamer son dû à John. Un pacte que le mafieux Italien avait passé avec Baba Yaga. On comprend que ce pacte avait permis à John de vivre sereinement jusqu'au décès de sa femme Helen. Cependant, son récent retour aux affaires, même pour vengeance, oblige Santino à réclamer ce que lui doit John.

Ce dernier refuse sans même connaître la demande de Santino. Du coup, ça énerve l'Italien, qui va carrément faire exploser la maison de John Wick dans la foulée. Contraint de trouver refuge au Continental, notre héros va trouver conseil auprès de Winston (Ian McShane), le directeur de l'hôtel, qui va lui indiquer d'honorer son pacte. Il n'y a que deux règles dans l'ordre des assassins, ne pas faire couler le sang au Continental, et honorer ses pactes. Si, après avoir perdu sa maison, John ne veut pas se retrouver à la rue, il lui faut accepter la requête de Santino.

Du coup, voilà notre héros à Rome, pour accomplir la lourde tâche d'abattre un membre des 12. Une personne puissante quoi. Un peu comme dans "Kingsman : Services Secrets", on en apprend encore plus que lors du premier film sur ce monde obscur. Ici c'est moins comique, mais tout de même. Le sommelier est en fait l'armurier, avec une politesse hors norme. On y voit un tailleur un peu spécial (que l'on voit dans la bande annonce d'ailleurs), et aussi un architecte. Tout ceci permet à John de préparer son coup, tout en assurant ses arrières. En effet, le (la en fait) bras droit de Santino est sur ses talons, surveillant notre héros. Ares (Ruby Rose) a beau être muette et fluette (désolé), elle n'en reste pas moins une grande combattante, qui se sera faite humilier une première fois par notre héros.

Une fois de plus, toutes les scènes sont travaillées, aussi bien en terme de chorégraphies que de photographie. Là où a lieu le contrat de John, est une pièce faisant penser aux vampires, les bougies, le bain au milieu, je ne sais pas, ça possède une ambiance assez impressionnante. Sans parler de ce qu'il s'y passe. Que vous découvrirez par vous-même. La scène qui suit est au niveau du premier film, chorégraphie de fusillade impressionnante, postures très classes de John Wick, calcul précis de son itinéraire de retour. C'est pourtant le combat face à Cassian (Common) qui fait mal. Les deux hommes sont presque au même niveau, et ça claque bien.

Après un bref retour au Continental de Rome, John va voir sa tête mise à prix pour 7 millions de dollars. L'occasion superbe de voir comment sont lancés les contrats. À travers un système archaïque pourtant, mais qui fonctionne. On devine rapidement que tous les assassins seront après lui. Ah, au fait, il est rentré à New York depuis la fin de son ultime contrat. L'occasion pour moi de vous parler de la volonté de John de rester en retrait, tranquille. Dans le premier film il a longtemps hésité à revenir dans le jeu, mais la bêtise de Iosef et la peur de Viggo le forceront à cette vengeance. Ici, c'est pareil. Après avoir récupéré sa Mustang, son envie de paix le forcera à refuser d'honorer son pacte. Pourtant, Santino lui forcera la main et pourrait le regretter. C'est d'ailleurs ce dernier qui met à prix la tête de John Wick, pour s'assurer que l'assassin restera bien planqué.

Seulement, ce qu'a du faire John pour en finir avec son pacte l'a quelque peu énervé. Et une fois de plus il ne pense qu'à la vengeance. C'est là qu'intervient un personnage surprenant, ayant mis sur pied une réseau impressionnant et inattendu. Superbe occasion de revoir le duo Keanu Reeves et Laurence Fishburne à l'écran, déjà à l'œuvre sur les Matrix. D'ailleurs je pense qu'il y a une volonté de jouer sur cette rencontre de la part du réalisateur, mais je n'en suis pas certain. Voilà John coursé par moult assassins, et voulant se venger de Santino. Surprotégé, ce dernier reste surpris quand Baba Yaga arrive. Une fois de plus, nous voilà face à une scène d'action dingue, mais qui ne part pas dans la surenchère. Si nous sommes loin d'être face à une lutte réaliste, pourtant les cascades semblent réalisées en direct. Ceci impressionne. Ou alors les effets spéciaux sont très très bien faits et invisibles.

Le coup de la salle des miroirs, ouah. Ouah. Ouah. J'en profite une fois de plus pour faire le rapprochement entre Jeux Vidéo et ce film. Cette saga plutôt. J'ai oublié de le préciser, mais on sent une réalisation digne du jeu vidéo. Les angles de vues, la façon de recharger, les ennemis arrivant par vagues. Les combats à main nue qui sont dignes d'un jeu de baston. Les gameplay variés, avec des scènes en voiture, de l'infiltration, de l'action, c'est un pied monstrueux à voir. Certains combats donnent la chair de poule tellement ils sont agréables à voir. Violents, mais agréables.

Une fois de plus le film n'est pas à conseiller à tout le monde. Il me semble un peu plus sanglant que le film précédent, plus violent aussi. La personnalité de son héros, qui n'aspire qu'à une vie tranquille, fait penser à John McClane des Die Hard. Anti héros par excellence, John Wick est moins faible que son compère joué par Bruce Willis.

Ce film ne possède pas de gros défaut. Avec un bon rythme, jamais trop rapide, jamais trop lent. Si, son gros défaut réside dans sa fin, qui introduit forcément "John Wick Parabellum". Si "John Wick 2" peut se voir sans connaître le premier film (le résumé du début est assez clair), on peut douter que ce soit le cas pour le troisième film.

En tout cas, voilà un nouveau film divertissant, pas intelligent, mais loin de la stupidité d'un "Transformers" ou "Independence Day", pour citer deux réalisateurs de film d'action que j'aime bien. Bon, en fait je n'aime pas trop Roland Emmerich, mais comme il est connu pour ses films d'actions mal réalisés, c'est pour ça que je l'ai cité. Par contre j'adore Michael Bay. D'ailleurs, ici, Chad Stahelski remue un peu plus la caméra que lors du premier film. Pourtant, l'action reste lisible et impressionnante. Sans chercher le spectaculaire à tout prix. "John Wick 2", comme son aîné, est un film d'action efficace, un "Kingsman : Services Secrets" plus sombre, mais pourtant agréable à suivre. Les actrices et acteurs sont une fois de plus impliqué.e.s, la réalisation est bonne, la photographie excellente (mention spéciale au "niveau" souterrain de Rome avec ses jeux de lumières), et en plus la VF s'écoute très bien. Bref, un film de cette saga est toujours de qualité et il me tarde de voir le troisième film qui s'annonce explosif. Dire que la toute première fois que j'ai vu "John Wick" j'avais trouvé ça bof, c'est stupide hein ? En attendant, je vous conseille chaudement cette suite, qui continue ce qui a été entamé avec le premier film. On reste sur la même ligne directrice et c'est du régal. À voir et à avoir.

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