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Cultivons la curiosité

John Wick

John Wick

Il est étonnant de voir à quel comment l'état d'esprit dans lequel on voit un film peut en changer son appréciation. Il est étonnant de voir que le réalisateur du récent "Fast & Furious : Hobbs & Shaw", David Leitch, ne sera pas crédité à la réalisation de ce "John Wick. L'homme aux multiples facettes (cascadeur, acteur, réalisateur) voit son nom ne pas pas être crédité au profit de Chad Stahelski (qui réalisera en solo les deux suites du film du jour). Pourtant, ce film sorti en 2014 est bien co-réalisé par les deux personnes suscitées. Pour être totalement complet, sachez que Derek Kolstad est l'auteur du scénario, et que le film dure 1h41. Après cette intro un peu ennuyeuse, regardons la bande annonce.

Vidéo de Metropolitan Films

Je me souviens avoir vu ce film en DVD à sa sortie en vidéo. Je l'avais confondu avec "Jack Reacher" pourtant sorti deux ans plus tôt. Il faut dire que les 2 stars de ces films sont d'une éternelle et impressionnante jeunesse. Ici ce n'est pas Tom Cruise, mais bien Keanu Reeves. Venant un peu de nulle part, ce film ne m'avait pas trop plu il y a 4 ou 5 ans. Au point d'en zapper sa suite de 2017. Tout comme la sortie récente de "John Wick Parabellum", que j'ai esquivé car je n'avais pas vu le deuxième film.

Car en effet, je dois reconnaître que ce qui m'a poussé à revoir ce premier film, c'est l'enthousiasme marqué de Genius (alias @GEN1US sur Twitter) lors de ses apparitions sur le plateau de l'émission TeamG1 (visible sur GameOne, mais aussi sur YouTube). Il me fallait forcément revoir ce film afin de mieux juger de la qualité de ce dernier. Je sais, c'est un peu stupide, mais c'est ainsi.

Du coup, à quoi avons-nous à faire ? John Wick (Keanu Reeves) vit paisiblement avec sa femme, Helen. Une longue maladie l'emportera, laissant notre héros seul avec sa voiture. Il se sert de sa Mustang de 1969 pour évacuer sa peine, l'occasion de constater qu'il possède des entrées un peu partout, notamment à l'aéroport. Preuve de son passé pas si rose que cela. D'autant plus qu'un ancien collègue, Marcus (Willem Dafoe), vient lui exprimer ses condoléances lors de la mise en Bière d'Helen. Ce qui déplait à John.

Malgré sa disparition, Helen ne laisse pas son mari seul. En effet, prévoyant son futur décès, elle fera livrer post mortem un compagnon à quatre pattes. Daisy est un joli petit Beagle qui va permettre à John de faire son deuil et de ne pas retourner dans la noirceur de son passé. Tout ceci est divinement mis en image, et jamais on ne nous indique l'ancien travail de John.

Quelques jours plus tard, à une station service, il croisera des jeunes Russes, dont Iosef (Alfie Allen). Ce dernier s'intéresse à la sublime auto de John, proposant de la racheter. Ce que notre héros refuse. Le soir même, il aura la visite de ces trois hommes, venant s'emparer par la force de la Mustang. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'en volant le bien précieux de John, mais aussi et surtout en tuant le chiot, ultime cadeau d'Helen, ils vont réveiller Baba Yaga, le Croquemitaine.

John Wick va dès lors sortir de sa retraite et partir dans une vendetta qui pourrait anéantir l'empire qu'il a lui-même aider à construire. En effet, Iosef est le fils de Viggo (Michael Nyqvist), le grand parrain Russe du coin. Ce dernier sait l'erreur commise par son imbécile de fils et s'apprête à devoir affronter une tempête, non, un Ouragan.

Le début du film est posé, et on ne comprend pas trop ce qu'a d'exceptionnel le héros, qui se laisse passer à tabac et ne peut empêcher l'assassinat de Daisy. Pourtant, il est facile de deviner qu'il hésite à reprendre du service, se sentant un peu rouillé. Le fait que la mafia soit impliquée (involontairement) pousse John à ressortir son attirail de tueur à gages. Et il fait bien vu que Viggo prend les devant, en essayant de tuer John Wick dans sa maison. L'occasion de voir là une scène d'action dingue, à la chorégraphie parfaite, permettant de voir que notre héros n'est pas si rouillé que cela.

S'ensuit donc une mini enquête, dans laquelle John va renouer avec son passé. En premier lieu nous verrons les nettoyeurs (une table pour douze), puis le Continental, un hôtel fraîchement rénové, mais ayant toujours le même propriétaire. Un hôtel un peu particulier, mais ceci c'est à vous de découvrir en quoi. L'ambiance est excellente. On voit à travers les réactions des personnages, que John Wick est la mort. Viggo expliquera à son bras droit Avi, joué par Dean Winters, (et son fils en même temps) en quoi il est dangereux.

Nous allons donc suivre John à travers sa vengeance, la scène du Red Circle est... pfiouyayaya, immense. Avec un affrontement final qui tourne mal pour John. Alors quand en plus Viggo panique et propose de doubler la mise sur la tête de John Wick pour quiconque viole les règles du Continental, John ne se retrouve plus à l'abri dans sa chambre. Ce qui offre une baston à main nue impressionnante et éreintante.

Le final est grandiose sans partir dans le n'importe quoi. Ceci grâce à une réalisation efficace, pas trop nerveuse, et donc lisible. On ressent la puissance, la détermination de John. La violence est omniprésente, sans partir dans le gore. C'est une violence esthétique, avec des plans à contre jour parfois, sublimes. La photographie de Jonathan Sela, malgré de nombreuses scènes nocturnes, assure une lisibilité parfaite. Les musiques signées Tyler Bates et Joel J. Richard sont puissantes et participent à l'ambiance du film.

Il est en effet étonnant de voir que je n'avais pas trop aimé ce film. Alors que c'est un parfait mélange entre polar, action et thriller. Je pense l'avoir un peu confondu avec "Jack Reacher", pas mauvais, mais pas exceptionnel non plus. Je pense ne pas l'avoir vu dans le bon état d'esprit, m'attendant à un film d'action pure, alors qu'en fait il est plus subtil. De plus, ici, contrairement à Michael Bay, pas de spectacle à base d'explosions abusées ou autres choses improbables. L'ambiance difficile à expliquer participe aussi au fait que le film est réussi.

Il est à noter que j'ai vu ce film en version française (VF), et que la voix de Jean-Pierre Michael est sublime. Il double notamment, pêle-mêle, Damian Lewis (dans "Life"), Brad Pitt, Keanu Reeves, Ethan Hawke, Jude Law ou bien Ben Affleck. Et en fait, bah la VF est excellente. Soit dit au passage, en général les VF sont réussies, c'est que je préfère la VOSTFr. Mais avec la voix de Jean-Pierre Michael c'est un régal. Alors quand en plus on retrouve (trop rapidement pour ma part) Dorothée Pousséo doublant Misses Perkins (Adrianne Palicki), raaah, trop trop bien.

Maîtrisé du début à la fin, "John Wick" fait partie de ces films divertissants mais pas stupides. Malheureusement la violence présente (mais pas horrible) en fait un divertissement réservé à un certain public, mais entre la réalisation impeccable, la photographie rendant l'action lisible, les actrices et acteurs impliqué.e.s, c'est un tout qui rend ce film marquant. Pas parfait, mais voir ce genre de divertissement est toujours sympathique et réjouissant. On ressent presque de l'empathie pour les ennemis de John Wick, puis non en fait. Mention spéciale à Alfie Allen, détestable en fils à papa qui est un peu stupide. Au final, j'ai adoré et je ne comprends pas pourquoi je n'ai pas aimé la première fois. Un film que je vous conseille chaudement, à voir et revoir sans soucis.

@+

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