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Cultivons la curiosité

Les enfants de la mer

Les enfants de la mer

Ultime étape de la programmation "manga" du cinéma de ma ville, "Les enfants de la mer" est le film le plus plébiscité de cette sélection. D'une durée d'environ 1h55, réalisé par WATANABE Ayumu, ce film est animé par le Studio 4°C, que l'on connaît pour avoir travaillé avec Ankama sur "Mutafukaz". Comme bon nombre de film d'animation, il est adapté d'une histoire existante. C'est le manga de IGARASHI Daisuke qui se verra porté sur grand écran. Cinq volumes parurent entre 2006 et 2011, et l'auteur nous raconta ainsi les fabuleuses vacances d'été de Ruka. Mais regardons la bande annonce avant tout.

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Alors que les vacances d'été débute, Ruka, une jeune collégienne part jouer un match de handball avec des camarades. Sous la direction du professeur de sport. Cependant, à trop mettre d'énergie dans son jeu, elle verra une adversaire un peu plus grande qu'elle lui faire un croche pied. Qu'à cela ne tienne, la jeune fille ne va pas se laisser faire et explosera le nez de son ennemie avec son coude lors d'un tir. L'occasion pour elle de se faire réprimander, et même exclure des matches à venir si elle ne présente pas d'excuse.

Vu qu'elle ne comprend pas pourquoi c'est à elle de s'excuser, elle décide d'aller voir son papa à l'aquarium. Elle aura l'occasion de passer par les coulisses, et c'est en recherchant son père qu'elle rencontrera Umi. Un jeune garçon particulièrement agile dans l'eau. Il se trouve qu'il a été trouvé alors que des dugongs l'ont élevé. Mais la surprise ne s'achève pas ici, car si Mowgli a été éduqué seul dans la jungle par des animaux, les Êtres marins ont élevé deux jeunes garçons. Umi (Mer en Japonais) et Sora (Ciel si on traduit aussi). Et ces deux noms auront une grande importance, comme vous le constaterez en allant voir ce film.

Dès lors, Ruka va découvrir le monde marin avec ses nouveaux amis, et constater qu'il y a un lien plus puissant que ce que l'on croit entre l'espace et les fonds océaniques. Surtout qu'une "fête" se prépare, les baleines à bosses faisant un peu n'importe quoi, du moins selon les êtres humains. Quel sera le destin de Ruka, Umi et Sora ? C'est ce que l'on nous invite à voir le long de cette fable impressionnante.

Impressionnante car le mélange d'images animées de façon classique à des objets ou animaux, voire environnement, en 3D est spectaculaire. Et c'est le gros point fort du film, il est sensationnel. Le fait de nous offrir une vue subjective de Ruka, lors de courts moments, fait ressentir des choses dignes d'un passage sur des montagnes Russes. On glisse, on flotte, on plonge. Aidé par un son, aussi bien la musique que les bruitages, parfait. L'ambiance sonore prend aux tripes. Comment ne pas se sentir mouillé après un gros "splosh" étayant les nombreux plongeons. Le plus puissant étant le son émit lors des sauts hors de l'eau des baleines à bosses. On ressent la puissance du mammifère, et rien que pour ça, il faut voir ce film au cinéma.

En vérité, si le film est sensationnel, il n'est pas, paradoxalement, riche en émotions. Déjà, il n'y a quasiment pas d'humour. Bon, passons, c'est une fable dite "écologiste", donc il faut que ce soit sérieux. Je mets ce mot entre guillemets car pour moi, le message principal du film n'est pas l'écologie, mais j'y reviendrai. Ensuite donc, on ne s'attache pas vraiment aux personnages. Entre Ruka un peu violente qui ne parle pas à sa mère (cette dernière semble alcoolique), Umi qui vit juste comme il le sent, sans se soucier de quoi que ce soit, et Sora qui est, comment dire, limite prétentieux, ce ne sont pas les personnages secondaires qui viendront sauver un panel auprès duquel on ne s'identifie jamais. Le père qui semble s'éloigner de sa femme, laissant sombrer cette dernière dans l'alcool, et qui n'est jamais surpris de voir sa fille dehors alors qu'un typhon arrive. Un professeur de sport aveugle à la première faute, une mère que l'on ne voit qu'à la fin, Jim, un homme tatoué payé par le gouvernement pour étudier Umi et Sora. Sans parler de son assistant dont j'ai paumé le nom, enfin bon, il est impossible de trouver des personnages attachants, car trop forts en caractères (ou stupides) pour s'y reconnaître.

Ainsi, cela permet au récit de prendre toute la place. Cependant, l'histoire est contée de manière abstraite. Que dire de l'ultime cérémonie, en laquelle j'ai plus vu une Ruka devenir femme (avec les connotations sexuelles, de capacité de donner la vie, et les règles que cela implique) qu'autre chose. Oui, en fait ici, le message que j'ai perçu est celui d'une ode à la vie. Avec évidemment l'eau de la mer, très présente, qui ramène au liquide amniotique, dans lequel évolue les fœtus. Je vais chercher loin, je sais, mais en regardant le film sous cette vision, on voit plein de détails qui vont dans ce sens. Après, d'autres y ont vu un message écologiste, qui est présent avec les poissons s'échouant, mais je ne sais pas, je n'ai que peu perçu ceci.

Mais passons, si j'ai peut-être mal interprété le message, il n'empêche que ce film est animé à la perfection. La claque est là. Les décors, les animaux, les personnages (ces derniers ont pourtant un style surprenant), tout est magnifique. Tout ici est fluide et porte la spectatrice et le spectateur. Rien que pour l'aspect visuel le film vaut le coup d'œil. Et quand on ajoute à cela un son parfait, on obtient un film offrant un grand spectacle, limite magique. Ce final mêlant le ciel avec ses étoiles et la mer, c'est de toute beauté. Et c'est même bluffant.

Pourtant, en terme d'histoire, et d'implication émotionnelle, ce film n'a pas fonctionné sur moi. Impossible de s'attacher aux personnages, un scénario qui est trop abstrait, et au final je n'ai rien ressenti. C'est paradoxal car je trouve le film sensationnel, je sais, mais dans le genre où ce que l'on nous propose à travers les sens de la vue et de l'ouïe est exceptionnel. Seulement, au niveau du cœur, rien. On réfléchit plus qu'on ne se laisse porter par l'émotion, et ça c'est bien dommage. Peut-être un film un peu trop haut perché, trop intellectuel. Forçant à la réflexion mais offrant peu de réponse. Par exemple, "Je veux manger ton pancréas" est d'une grande simplicité, mais offre des émotions incroyables. Comment ne pas ressentir d'empathie auprès de Sakura et même le plus introverti Shigo ? Tandis qu'ici Ruka, Umi et Sora n'arrivent pas à faire que l'on se sente impliqué.

Oui, le film est magnifique, techniquement parfait, mais un scénario complexe, se voulant intellectuel, doublé d'un trio peu attachant, en font un film magnifique à voir, mais assez froid au niveau des émotions que l'on peut ressentir avec son cœur. C'est débile à dire, mais c'est ainsi que je l'ai perçu. Pire, au lieu d'y voir une frasque écologiste, j'y ai vu un passage de fille à femme de son personnage principal. Une ode à la vie, à la femme même, mais ceci m'a parfois gêné. Alors oui, c'est peut-être moi qui interprète mal, mais pensez bien à rester après le générique final. La scène qui arrive s'avère peu utile, sauf qu'elle montre bien que le film fait une ode à la femme, qui donne la vie. Enfin bon, si vous vouliez que je comprenne votre message, il fallait être plus clair et pas me forcer à réfléchir, du coup je vois peut-être des choses à ne pas voir. Et j'en suis désolé. J'ai pourtant aimé le voir (et l'entendre), et vous le conseille fortement au cinéma, c'est une claque technique. Mais trop haut perché dans son scénario pour me parler correctement. Sympa.

@+

Alors au final, quid de ces 4 films d'animation ? Et bien "Je veux manger ton pancréas" est celui qui se rapproche le plus de ce que j'aime dans le cinéma d'animation Japonais. On ressent de grosses émotions, les personnages sont attachants, et le tout nous marque en parlant de sujets difficiles. Ce, sans chercher à faire les intellectuels. Mais la claque technique est pour "Les enfants de la mer". Plus sensationnel qu'émotionnel (je crois que je sors une grosse ânerie en disant ça), c'est tout de même un film à voir.

Au final, oui, les 4 films sont grandioses, et de façon assez marrantes, très différents les uns des autres. Je ne me suis ennuyé que lors des 20 premières minutes de "Wonderland, le royaume sans pluie", qui tarde à se lancer. Ce qui n'étais pas gagné avec des films qui atteignent en moyenne 110 minutes. Si "Je veux manger ton pancréas" fait partie de ma liste d'achat en vidéo, seul "Le mystère des pingouins" (et ses 10 minutes manquantes en salle Française) l'accompagne, les autres ne nécessitants qu'un seul visionnage. C'était une excellente semaine, trop rare car de qualité. Je ne regrette rien. Des films à voir si vous aimez l'animation Japonaise.

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