Angel – Saison 05

Les fins de série sont toujours délicates à appréhender. Ainsi, même si elle a continué sur un autre support, « Buffy contre les vampires » a pris le pari de faire dans le spectaculaire. Un peu ratée, la faute à des effets spéciaux loin d’être au point en 2003, mais c’était une fin satisfaisante.

Vous le savez peut-être, mais « Angel » est la série dérivée de « Buffy contre les vampires ». Elle a même eu droit de s’achever une année après l’œuvre dont elle est issue. « Angel », créée par Joss Whedon et David Greenwalt, offrit des hauts, et des bas. Je ne me remets pas de cette saison 3 qui partait méchamment en cacahuète (pour être poli).

Seulement, la pénultième saison, de ce que je m’en souviens, avait un goût bizarre. Avec une Cordélia (Charisma Carpenter) très loin de ce personnage innocent de la première saison de « Buffy contre les vampires ». Même presque méchant. Sans parler de Connor (Vincent Kartheiser) dont le scénario offrira une belle porte de sortie à la fin de la saison 4.

La série « Angel » est vraiment bizarre. Alors qu’il part de Sunnydale pour s’éloigner de son amour, Angel (David Boreanaz) décide de fonder une agence de détective et d’aide aux citoyennes et citoyens de Los Angeles. Surtout si cela concerne des phénomènes fantastiques, avec des monstres en tout genre à affronter.

Il sera donc rapidement rejoint par Cordélia, et bossera aussi avec Doyle (Glenn Quinn). D’ailleurs ce dernier aura droit à l’événement le plus marquant de cette première saison. Je ne vais pas parler de toutes les péripéties que ce groupe a subi, rapidement rejoint par Wesley (Alexis Denisof) et Lorne (Andy Hallett). C’est juste que la fin de la saison 4 offre au groupe (j’oubliais Charles (J. August Richard) aussi) des possibilités impressionnantes.

Winifred (Amy Acker) aura un rôle important dans cette saison. L’épisode 15 est particulièrement marquant. On voit venir le truc gros comme une maison (Joss Whedon qui se charge du scénario pour cet épisode n’est pas très subtil), mais cela fonctionne tout de même. D’ailleurs, la saison prend enfin son envol à partir de cet épisode.

En vérité, c’est l’épisode précédent qui rend la saison captivante. Jusque là, nous avions la vie à Wolfram & Hart, avec une sensation de revenir aux épisodes « one shot » de « Buffy contre les vampires ». Je ne veux pas trop en révéler, mais un personnage bien connu débarque sous forme spectrale, ce qui apporte un brin d’humour en ce début de saison.

Comme cette épisode où l’on découvre Nina (Jenny Mollen) qui va devenir un personnage mineur, mais parfois présent. Ce personnage rappelle un peu Oz (Seth Green), et m’a fait penser que « Angel » revenait aux origines de Buffy, comment dire, la bataille simple contre divers monstres, dont certains ne le sont pas volontairement.

Le cinquième épisode s’avère être complètement ravagé. Le scénario de Ben Edlund va partir dans un délire, assez invraisemblable. C’est d’ailleurs là qu’arrivera ce que nous devinions depuis son introduction, Eve (Sarah Thompson) va coucher avec Angel. Mais par un subterfuge stupide, ce dernier ne redeviendra pas Angelus.

On nous avait déjà sorti un subterfuge à la con dans les saisons précédentes, tout ça pour dire que bon, Angel est certes un vampire, mais il ken. Les subterfuges pour le montrer plus à la lumière du jour sont totalement à l’opposé du personnage sombre, mystérieux et ravagé, qu’il était dans la série « Buffy contre les vampires ».

On aura droit aussi, à travers « Lignée », l’épisode 7, à des trucs complètement pétés. Genre Wesley se la jouant Chow Yun-Fat, deux guns en main, qui fait des cabrioles. Seulement, Jefferson Kibbee (qui réalise cet épisode) n’a pas le talent de John Woo. Et nous verrons, sur la fin de saison, quelques autres scènes d’action pétées, avec ralentis et tout le toutim. Bref, ça veut jouer au cinéma et au final ça paraît ridicule.

D’ailleurs, Harmony (Mercedes McNab) reviendra dans cette saison. Elle aura même un poste important, celui de secrétaire d’Angel. Cet épisode 9 est plutôt sympathique, et surtout on y entend reparler de Buffy, et l’on en sait un petit peu plus sur la suite de ses aventures, et aussi sur les autres personnages.

Pour bien ancrer cette série dans l’univers de Buffy, on reverra à nouveau un personnage bien connu. C’est d’ailleurs une sacrée surprise de voir ce qu’il est devenu. L’épisode qui suit, le numéro 12, est aussi le centième de la série. Nous y verrons un personnage laissé en suspens, qui vient dans cet épisode particulièrement émouvant. Il est très bien réalisé et écrit (à chaque fois par David Fury), et offre un grand moment d’émotion j’avoue.

Les épisodes 13 et 14 sont presque des « one shot ». Ainsi, on en apprend plus sur le passé d’Angel, le fait qu’il soit allé faire un tour dans un sous-marin durant la seconde guerre mondiale. L’épisode joue sur sa réalisation (de Terrence O’Hara) efficace, avec un scénario (cosigné Steven S. DeKnight et Drew Goddard) bien écrit. On plonge dans un univers auquel nous ne nous attendions pas, et le mélange de l’histoire « actuelle » avec les flashbacks est réussie.

Mais la grosse réussite de cette saison, qui s’avère être le dernier épisode « à part » avant d’entamer la fin de saison, et même la fin de série tout court, c’est « Les Marionnettes maléfiques ». Si vous connaissez « X-Files », « La Quatrième dimension » ou « Les contes de la crypte », voilà un épisode captivant. Avec des méchantes marionnettes façon Chucky dans « Jeu d’enfant » (bon, Chucky est une poupée, mais vous voyez le genre de frisson que cela peut engendrer).

Mais n’ayez crainte, car un événement intervient rapidement et rend cet épisode hilarant. Le combat final entre le groupe d’Angel et ces marionnettes est à se tordre de rire et fait penser aux Feebles de Peter Jackson (en beaucoup moins gore). Il y a aussi l’esprit décalé que j’ai connu à travers « Fur TV », un programme du genre de « The Muppets show » mais en beaucoup plus adulte, voir trash.

Il était diffusé sur MTV, et le fait de voir des marionnettes mignonnes élaborer des plans machiavéliques m’a remémoré cette petite série. Alors que je n’avais pas trop aimé son scénario pour l’épisode 5 , ici Ben Edlund (qui réalise), chapeauté par Joss Whedon au scénario, offre quelque chose de marquant.

Comme je l’ai dit, l’épisode 15 marque le début de la fin. On croit que la grande méchante sera Illyria, mais en fait, et on le sait rapidement d’où le fait que je le révèle, ce sera plus le triptyque diabolique Loup, Bélier et Cerf. Wolf Ram & Hart. Et comme c’est la fin de la série qui arrive, on reverra notamment Connor. Assez rapidement. Son retour est parcimonieux, bien foutu et plaisant.

Par contre je ne comprends absolument pas l’intérêt de l’épisode 20. D’accord, il est là pour détendre l’atmosphère avant le double épisode final (la saison n’en compte que 22), mais quand on voit le changement de ton d’Angel ici, c’est choquant. Le mec est bipolaire. Même si un certain duo part sur les traces de Buffy à Rome, menacée par oune grandé sédoucteur, oui, avec l’accent italien raciste, tel quel dans la version originale de la série (oui, j’ai vu cette saison en VOSTFr).

Que dire de la directrice du bureau romain de Wolfram & Hart ? Un cliché d’adolescent prépubère… surtout que évidemment, on se dit que Sarah Michelle Gellar y fera une petite apparition, après tout la série s’achève bientôt. Et bien non ! Pire, on sent limite la pub très mouniesque (comprenne qui pourra) qui impose la lecture du comics dans lequel on suppose que cette histoire est relatée.

D’ailleurs, avant d’en finir, je sais qu’il y a un comics « Angel ». Que dire donc de ce plan final, certainement une idée de Joss Whedon (qui écrit le scénario avec le réalisateur de cet ultime épisode, Jeffrey Bell). Elle introduit obligatoirement une suite, qui est relatée dans le comics « Angel : After the Fall ». Et j’en ai lu le bref résumé de la fiche wikipédia de la série ça ne donne pas envie. Surtout que dans les deux derniers épisodes, même si cela a une explication, Angel semble devenir de plus en plus maléfique. C’était déjà le cas par petites touches avant (comme quand il accepte de donner le bébé pour un futur sacrifice), mais pas à ce point là. D’ailleurs, l’épisode 21 se clôt par l’explication, qui mène vers une bataille finale qui promet d’être épique et qui n’en est rien en fait.

Le double épisode final fonctionne plutôt bien, même si ce n’est pas vraiment un double épisode (c’est complètement con ce que j’écris). L’image de fin est décevante honnêtement. Puis la façon dont Angel se débarrasse de Hamilton, genre il n’aurait pas pu le faire avant ? Enfin bon, la série s’achève sur une sorte de vrai/faux cliffangher.

Cette saison 5 s’avère plutôt sympathique. C’est une sorte de sommet atteint par Angel et sa petite équipe, très éloigné du bureau crasseux de la saison 1, ou de l’hôtel abandonné par la suite. Il y a de nombreux épisodes marquants, notamment l’enchaînement 12, 13 et 14, avant d’amorcer la fin à partir de l’épisode 15 (avec une pause débile et inutile lors de l’épisode 20). J’ai bien aimé, et même 16 ans après, elle reste sympathique. Surtout si vous aimez « Buffy contre les vampires ».

La série en elle-même est très bonne dans sa première saison, une saison 2 qui ne vaut que pour ses 4 derniers épisodes, la troisième avec le délire Darla (Julie Benz) passe mal, mais ce n’était rien à comparer de la quatrième saison. La saison qui part dans un délire de possession et de coucheries en tout genre. Heureusement, cette ultime saison (télévisée du moins) est une bonne réussite.

La série est loin d’être indispensable, mais comme je l’ai déjà dit dans ma conclusion de la saison 5, si on aime « Buffy contre les vampires » ça passe. Enfin, surtout si on aime l’humour « geek » et pas souvent drôle de Joss Whedon. Cela reste à voir quand même, dans l’ensemble j’en garde un bon souvenir. J’ai bien aimé.

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