Point Break : Extrême Limite

Il m'aura fallu un long moment avant de voir le film qui est considéré comme culte par de nombreuses personnes. À commencer par Inod, qui est un grand fan de Patrick Swayze. Mais aussi Edgar Wright avec son "Hot Fuzz", dont je n'ai pigé que les références au "Bad Boys II" de Michael Bay. Du coup, vu que les cinémas semblent mal partis pour ouvrir, j'en profite pour rattraper mes lacunes cinématographiques (et elles sont nombreuses) en entamant ma collection DVD/BluRay.

J'ai toujours rechigné à voir ce film de Kathryn Bigelow car je n'aime pas trop le côté "surfer" mis en avant. Je n'apprécie guère l'eau, et puis voir ces blonds beaux gosses faire des vannes de professionnels de la vague m'effrayait. Ah, pourtant il y a le tout jeune Keanu Reves dedans. Pré "Speed", pré trilogie Matrix, donc bon, sur les conseils appuyés de Inod, je me décide enfin à le voir, 29 ans après sa sortie.

Rooh, le film date de 1991. Je l'ignorais avant de voir le générique de fin, vous savez, quand le copyright apparaît avec l'année de sortie originale. Je le croyais plus de 1993 (soit un an avant "Speed"). Enfin bon, je vous laisse regarder la bande annonce en version française (VF) alors que j'ai vu ce film en version originale sous titrée français (VOSTFr).

En plus de se coltiner un nom d'état des U.S.A., Johnny Utah (Keanu Reeves) se voit contraint de songer à une reconversion professionnelle après avoir dû renoncer à son rêve de carrière dans le football américain. Son genou gauche le lâchant lors d'un match mémorable dont il mit 2 années à se remettre. Cette frustration, il va s'en servir pour devenir un excellent agent du F.B.I. C'est d'ailleurs lors de son ultime entraînement au tir que nous le découvrons. Sous le pluie battante, Johnny fait mouche à chacun de ses tirs. Cette recrue s'annonce exceptionnelle.

Par on ignore quelle raison, il arrive à intégrer la très renommée agence du F.B.I. de Los Angeles. Dont nous faisons le tour des bureaux à travers un plan séquence impressionnant. Son patron annonce la couleur, ici, les branleurs, on n'en veut pas. Les mecs qui ne mangent pas sainement non plus. La toute jeune recrue va faire équipe avec l'expérimenté Angelo Pappas (Gary Busey). Le premier contact montre toute la franchise de son futur collègue.

Il se trouve que Johnny arrive alors que des casses ont lieu dans la cité des anges. 27 en 3 ans, et le bureau qui n'arrive à rien. Ce sont des fantômes. Des fantômes organisés, le braquage de la banque ne dure jamais plus de 90 secondes. Et ils sont malins. Ils ne prennent que dans les caisses des comptoirs, sans jamais s'attaquer au coffre fort. De plus, ils ont deux particularités, ils portent un masque des anciens Présidents des U.S.A. et ne tuent jamais personne.

On sent d'ailleurs que Angelo est moqué par ses collègues plus jeunes. Il a une théorie quelque peu... surprenante. Les rares indices trouvés sur les lieux des braquages, laissent penser que les malfaiteurs usent de "cire" spécifique. Soit pour des pratiques sexuelles, ou alors plutôt pour farter des planches de surf. La période des braquages correspond à l'été, propice au surf en Californie. Seulement, Angelo n'a jamais pu convaincre son chef du bien fondé de sa théorie.

Johnny lui croit en l'instinct de son équipier. Il le suit, et Angelo indique à Johnny d'intégrer le milieu du surf. Seulement, malgré son aspect sportif, Utah n'y connaît rien. Il manque de se noyer lors de sa première sortie. Sauvé par la très franche Tyler (Lori Petty), il va arriver à la convaincre de lui apprendre à surfer. D'ailleurs, c'est ici qu'il va faire la connaissance du très charismatique Bodhi (Patrick Swayze), avec lequel il deviendra ami.

Alors que le 28è braquage a eu lieu, un indice précieux est découvert, une mèche de cheveu. Ce qui permet de remonter jusqu'à une plage pourtant interdite, certainement un spot pour surfers aguerris. Une piste qui mène Johnny auprès de personnages belliqueux et violents, dont il est certain de l'implication dans les nombreux casses.

Et je m'arrête là. J'avertis, je risque de spoiler par la suite, mais si vous vous êtes un minimum renseigné.e.s sur le film, vous connaissez probablement le twist qui intervient vers la moitié du film. Durant les 2 heures de ce long métrage, on se retrouve captivé.e par  l'enquête. Alors que j'ai été un peu rebuté par le côté "blonds beaux gosses" de l'équipe de Bodhi, j'avoue que l'univers du surf s'avère intéressant. Brillamment mis en scène par la réalisatrice. Les images sont spectaculaires et donnent leurs lots de sensations.

Des sensations fortes, c'est ce que recherchent Bodhi et sa bande, et c'est une saveur que Johnny croyait à jamais perdue. Le jeune homme va se révéler aux sports extrêmes. D'ailleurs le film porte comme sous titre "Extrême limite", qui inspirera certainement la série diffusée par TF1 dans les années 90. L'agent du F.B.I. regrettera même de ne pas avoir découvert tout cela plus tôt, ce qui aurait certainement modifié sa reconversion.

En terme d'action, les braquages sont sympas, mais sans plus. La première grosse scène d'action est la descente chez les surfers du milieu du film. La violence est frontale, intense, on se surprend à avoir mal, très mal. Mais ceci n'est rien comparé à la scène finale. L'ultime braquage, si il n'arrive pas à atteindre l'intensité de celui de "Heat", reste étouffant. Avec la fuite qui intervient après, et l'enjeu important pour Johnny. Que dire de cette acte inconscient dont il fait preuve dans l'avion, n'hésitant pas à se jeter dans le vide sans parachute (j'ai fait un bond là).

Auparavant, nous aurons vu une scène de course poursuite entre Pappas/Utah et les malfaiteurs. Débutant sans musique, juste avec les bruitages, c'est impressionnant. C'est marrant la façon dont est expliquée le fait que les deux agents du F.B.I. arrivent à suivre les braqueurs alors qu'ils ont une auto pas très vaillante. Quelle idée de voler une grosse Cadillac pas très puissante aussi. C'est d'ailleurs après cette poursuite en auto que l'on trouve une poursuite à pied impressionnante.

Bon, là, j'étais un peu dégouté de voir que Johnny savait exactement où le malfaiteur allait, mais sinon la poursuite aurait été trop rapide j'avoue. Puis ce final, avec ce pétage de genou et les tirs en l'air, où l'on sent tout ce qu'il se joue dans la tête de Johnny, ce dilemme très difficile. Un dilemme que son "ami" va rompre en employant un procédé très lointain de son état d'esprit Bodhisattva, ce qui lancera la scène d'action finale impressionnante et en plusieurs étapes.

Si "Point Break : Extrême Limite" a un peu perdu de sa superbe, remis dans le contexte du début des années 90 il est impressionnant. Ce qui surprend le plus (SPOILER) c'est la façon dont 2 amis vont se retrouver (sans le savoir) dans 2 camps différents. Jamais Johnny ne se doute de la culpabilité de Bodhi. Il pense que le fait d'intégrer le monde du surf lui a offert la chance de rencontrer une personne de cette qualité (en plus de Tyler). La conclusion s'avère presque émouvante d'ailleurs. Avec ces murs d'eau mortels. Enfin bon, là, vous ne pourrez comprendre qu'en voyant le film.

Au final, si le film ne me paraît pas si exceptionnel que cela (je lui préfère largement le plus fun "Bad Boys"), il est pourtant très très bon. La réalisation est impeccable. Le scénario moins stupide qu'un film d'action classique. C'est un buddy movie mais pas dans le sens que l'on croit. Les personnages sont attachants, les scènes d'action prenantes, pas surfaites, ce qui étonne d'ailleurs. Je suis un peu méchant en disant qu'il n'est pas si "exceptionnel" en plus. C'est juste qu'il manque un peu d'humour pour que je l'aime vraiment. Je comprends son côté culte et j'ai presque envie de voir le remake de 2015 pour le coup. Enfin bon, pas tout de suite, surtout qu'il est moins bon paraît-il. Un film à voir, que j'ai aimé.

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