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Cultivons la curiosité

Double Zéro

Double Zéro

C’est après un très très bon (et même culte pour ma part) « La Tour Montparnasse infernale » que le duo de comique Éric & Ramzy revient au cinéma. Ce, après 3 ans d’absence dans les salles obscures. Forcément, quand on a apprécié la parodie de « Piège de Cristal », l’attente était forte. Puissante même après une bande annonce qui … annonce (désolé) le même ton humoristique absurde et stupide du film de 2001.

 

Après avoir cartonné en France en réalisant « Taxi », Gérard Pirès se retrouve à réaliser en 2004 cette parodie des films d’agents secrets, et plus précisément des James Bond. Le scénario est écrit par Alexandre Coquelle et Matt Alexander (le vrai nom de ce dernier est Matthieu Le Naour). Le film dure un peu moins de 90 minutes, et il se trouve que j’ai eu la (mal)chance de le voir en salle.

 

D’ailleurs, je pensais que ma période de disette cinématographique entre « L’Âge de Glace » (en 2002) et « Ame & Yuki : Les enfants Loups » (2012) n’était composée que des vues de « Starsky & Hutch » et « Panic Room ». Je découvre que « Double Zéro » est sorti pendant cette période, et que, donc, j’ai vu un troisième film durant cette décennie. Enfin bon, c’était juste pour dire que ma mémoire est quelque peu défaillante sur ce point. Je me souviens d’un film mauvais. Nous allons voir de quoi il en retourne après la bande annonce.

Vidéo de benajmain

Depuis que je l’ai vu au cinéma, je n’ai jamais osé revoir ce film. Je l’avais trouvé lourd, mauvais, et très Français dans le sens que toutes les bonnes vannes sont dans la bande annonce. Selon moi, la blague de la voiture projetée est le passage le plus drôle du film. Il laissait envisager un « La Tour Montparnasse infernale » version agents secrets mauvais, au final, on aura du pur Éric & Ramzy très lourds.

 

Je vous rassure, ce n’est pas aussi mauvais que « La Tour 2 contrôle infernale ». Mais regardons un peu le scénario. Ben et Will sont 2 civils normaux. Et alors que la DGSE obtient des informations inquiétantes concernant un gaz qui rendrait impuissant et stérile, les services secrets Français décident d’envoyer un leurre. En effet, une taupe semble avoir intégrée cette institution, et du coup, il faut ruser.

 

Ben (Éric Judor) et Will (Ramzy Bédia) vont donc tout d’abord subir des tests, afin de les mettre en compétition. Tout cela pour voir à quel point ils sont stupides et peu discrets. Ils feront un parfait leurre qui permettra aux vrais agents d’enquêter correctement.

 

C’est là que nous voyons toutes les phases de « test », avec des trucs complètement débiles, mais encore, ça passe. Le passage avec le faux « Q » (dommage de ne pas avoir fait ce jeu de mot d’ailleurs) est très sympa, quoique complètement pété, avec la poupée de silicone notamment.

 

Les voilà donc envoyés pour prendre contact avec « Le Mâle » (Édouard Baer). Tout ceci à Monaco. L’occasion pour les deux troublions de s’amuser quelque peu. Avec une course en Ferrari qui fait penser au fabuleux « Sacrée Poursuite » du film sus-cité dans cette chronique. Ici, on constate (quoique nous l’avions constaté avant), que le duo d’acteur principal en fait des caisses.

 

C’est bizarre, car c’est aussi le cas dans « La Tour Montparnasse infernale », mais ici ça lasse, c’est lourd, et surtout, ça ne cesse jamais. Dans le film de 2001, il y avait des passages drôles avec les « méchants », des ennemis qui étaient très premier degré. Dans « Double Zéro », c’est absolument n’importe quoi. « Le Mâle » se constitue un harem, avec des femmes très belles, très fines (voire anorexiques) et très courtement vêtues. Même si elles savent se battre, on sent un relent misogyne qui offre un goût nauséabond en bouche.

 

C’était déjà le cas en 2004, alors en 2020… Argh, j’ai aussi ce passage, à Monaco, où nos deux agents se retrouvent au bord d’une piscine, et que toutes les femmes présentes commencent à danser de façon hyper sensuelle. La scène est dégueulasse, ridicule, et ne sert à rien. Je préfère taire le passage où les sœurs Bogdanova (sic), Alexandrie et Alexandra (re-sic), essayent d’exciter un lapin numérique absolument dégueulasse alors qu’elles sont censées être de grandes scientifiques Russes…

 

On retrouve aussi plus tard, le passage à tabac absolument gratuit, d’une femme de chambre, qui sert le petit déj’ à nos deux agents. Will se mettant à la frapper pour une histoire de Champagne. Certes, la « maid » (je n’ai plus le nom en français désolé) se défend, mais elle se fait violemment frapper, et ça, aujourd’hui, ça ne passe pas… quoique en 2004, je me souviens que cette scène n’avait rien de drôle non plus.

 

En fait, on sent que les scénaristes ont essayé de remplir du vide. On sent les influences des James Bond, mais surtout Austin Powers. Sauf que l’équipe Française responsable de « Double Zéro » n’a pas le talent de l’équipe qui a travaillé sur « Austin Powers dans Goldmember » sorti en 2002. Nos chers scénaristes et/où l’équipe du film, ont rempli le vide avec… du vide. Comme le gag du Stegway. Qui ne dure pas longtemps, mais pourtant, on a l’impression que nos deux agents mettent 10 minutes à s’amuser avec.

 

Et c’est cette lourdeur que l’on retrouve trop fréquemment le long du film. Ce que je vais dire est stupide, mais voir Éric Judor et Ramzy Bédia faire du Éric & Ramzy lasse. Ce que je n’arrive pas à comprendre c’est que sur « La Tour Montparnasse infernale », ça fonctionne. Alors je commence à croire que ma période ado m’a fait aimer des films mauvais. Que j’apprécie encore aujourd’hui par nostalgie. Je ne sais pas.

 

Mais alors du coup, qu’en est-il réellement des qualités du film ? Déjà, je trouve que c’est très propre niveau réalisation. Tout est lisible, et mieux, les images, quand le duo part en Jamaïque, sont sublimes. Même si ils sont lourds, on retrouve cette humour simple et parfois efficace du duo. Ramzy jouant un homme trop sûr de lui, séducteur, et Éric étant le petit chauve qui sait faire pas mal de chose, a de grosses connaissances, mais reste un gosse dans sa tête.

 

L’alchimie entre les deux acteurs est sympa à voir. Je trouve que Édouard Baer n’est pas très bon. Mais je ne peux pas dire pourquoi. Il n’est ni inquiétant, ni hilarant. C’est bizarre comme méchant. Quel bonheur de voir Rossy de Palma, qui apparaît peu, mais est ultra efficace je trouve.

 

Après, la musique de Colin Towns et D. J. Maze… je n’en ai aucun souvenir. Ce qui est bon signe, cela signifiant qu’elle n’est pas mauvaise. Mais pas mémorable non plus. Ça passe donc.

 

Voilà, en vérité ce n’est pas la catastrophe à laquelle je m’attendais. J’avais un très mauvais souvenir du film, qui fait que depuis 2004, je ne l’avais pas revu. J’avais certainement été déçu de ne pas retrouver des dialogues cultes, des personnages attachants, et surtout des « méchants » premier degré (bien qu’ils faisaient des erreurs dans « La Tour Montparnasse infernale »). Déjà, si on déteste le duo, mieux vaut passer son chemin. C’est con à dire, mais il faut le signaler. Ensuite, si on aime l’humour stupide, peu recherché, ça peut fonctionner.

 

Mais si on s’attend à un film du niveau de celui de 2001, c’est raté. Alors, est-ce le côté nostalgique qui me fait dire ça, ou y-a-i-il une vraie raison ? Je l’ignore. Ce que je sais c’est que ce film est moyen, voire mauvais. L’heure vingt-six que l’on nous offre passe pourtant assez rapidement, malgré des gags longs (comme ceux du Stegway ou du lapin excité). Il se regarde mais ne reste pas gravé dans les mémoires. C’est bof, digne d’une comédie Française en vérité. Après, par curiosité, pourquoi pas, car la réalisation est assez propre. Un film moyen, que je n’aime pas trop.

 

@+

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