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Cultivons la curiosité

Opération Tonnerre

Opération Tonnerre

En 1965 sort déjà le quatrième film mettant en scène l’agent au service de sa Majesté 007. Soit un film à l’année depuis le « James Bond contre Dr. No » de 1962. Après avoir fait une infidélité avec Guy Hamilton à son réalisateur original, Terence Young retrouve une dernière fois James Bond. Ce film, nommé « Thunderball » en version originale, va nous faire découvrir un monde quelque peu délaissé, le monde sous marin.

Video de Cine Magistral

Mais avant tout, sachez que Sean Connery conserve une antépénultième fois le costume de l’agent secret. Après la classique ouverture avec le thème de James Bond, on retrouve une scène pré générique qui se déroule en France. Avec les funérailles d’un certain JB. Non pas pour James Bond, mais Jacques Bouvard. L’occasion d’assister à une baston dans un château, entre 007 et ledit Jacques Bouvard déguisé en veuve éplorée.

 

Ça donne une scène limite coquasse, et à la chorégraphie sympathique. On découvre que Jacques faisait partie de SPECTRE, l’association malfaisante qui essaie d’engranger un maximum de pognon pour dominer le monde. On le sait après ce qui s’avère être le premier vrai générique recherché de la saga. Les chansons introductives étaient déjà mises en valeur depuis « Bons baisers de Russie ». Mais les génériques se composaient d’un corps de femme sur lequel on projetait le nom du cast et du crew du film.

 

Ici, il y a une vraie recherche. Une mise en scène avec cette effet d’ombre bien fait. On trouve même Tom Jones à l’interprétation de ce « Thunderball ». Mais donc, après ce joli générique, on voit que Blofeld (Anthony Dawson pour le bas du physique, Eric Pohlmann pour la voix), ou numéro 1, le chef de SPECTRE, n’est pas content du tout. Ses sbires lui font un rapport de l’argent volé par les diverses branches de son organisation, et il se trouve que l’un d’en eux a triché. La sentence ne se fait pas attendre, et numéro 9 (Clive Cazes) disparaît avec son siège.

 

Maintenant, les survivants peuvent discuter du prochain plan machiavélique élaboré par Blofeld. Faire chanter l’OTAN en volant deux ogives nucléaires aux Britanniques. Emilio Largo (Adolfo Celi) est chargé de cette délicate opération. Il est le numéro 2 de SPECTRE et a toute la confiance du grand chef.

 

Le plan est simple. Enfin, simple… Bref, le but est de détourner un avion secret Britannique lors d’un de ses vols d’essais. Ceci en infiltrant un agent de SPECTRE, dont un coup de chirurgie esthétique aura donné les traits d’un des pilote. Il se trouve qu’en parallèle, James Bond (Sean Connery donc), se remet péniblement de son escapade française. Heureusement, une jolie kinésithérapeute s’occupe de lui. Une fois de plus l’agent va être très très lourd avec la jolie femme. Limite la violant. Ou tout de moins effectuant des attouchements qui lui vaudrait quelques mois de prison bienvenus.

 

Non, ok, c’était il y a 35 ans. Mais la femme elle dit non, et lui il la prend dans ses bras. Lui fait des papouilles. Et à la fin, spoiler, il couche avec. Pire, elle est totalement folle de lui et est attristée de le voir partir. Alors qu’elle ne voulait pas au début. C’est clairement choquant ce côté « les femmes sont malléables », le pire interviendra avec Domino, mais passons pour l’instant.

 

James remarque des mouvements bizarres. Un brancard avec un drap rouge. Et il se trouve que ce sera SPECTRE effectuant le remplacement du pilote d’essai. Mais ça, James l’ignore. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’il apprend, lors d’un briefing général au MI6, le plan de SPECTRE. Il se rendra compte qu’il était présent sur le même lieu, et expliquera aux autorités du MI6 et aussi au ministre de l’intérieur, comment l’organisation a réussi son coup.

 

D’ailleurs, le vol des ogives est montré. Et le plan est astucieux mais complexe à mettre en œuvre. Un agent de SPECTRE se charge de détourner l’avion lors d’un vol d’essais, puis le pose sur l’eau, avant de le couler. C’est ici qu’intervient l’élément important du film, l’eau. On assiste à des scènes sous marines impressionnantes et étonnamment lisibles. La récupération des ogives, le fait que Largo les cache, tout est bien montré.

 

En plus, lors du briefing, on voit rapidement les effectifs du MI6. Disons que l’on voit qu’il y a 9 sièges, pour tous les agents 00. James continue de flirter avec Miss Moneypenny (Lois Maxwell), qui apparaît rapidement dans ce film. Tout comme son chef, M (Bernard Lee). On verra tout aussi rapidement Q (Desmond Llewelyn), qui continue de se plaindre auprès de James du fait qu’il n’a de cesse de casser ses créations.

 

D’ailleurs, dans la scène de pré générique, nous verrons la fameuse Aston Martin DB5 en action, et ce sera la seule fois du film. Donc, après ce briefing, James part pour Nassau et trouvera Paula (Martine Beswick, déjà vue en Zora dans « Bons baisers de Russie ») pour l’assister. Nassau étant aux Bahamas, il retrouvera Félix (Rick Van Nutter), un agent de la CIA, pour lui prêter main forte.

 

Dès lors commence le rapprochement très discret de James auprès de Largo. Donc pas du tout discret. Vu qu’il essaie de piquer la femme de ce dernier. Il faut dire que la belle Domino (Claudine Auger) se fait passer pour la nièce du numéro 2 du SPECTRE. Ce qui est complètement stupide mais bon. Alors évidemment, par son charme, 007 va la séduire, et elle l’aidera aussi, surtout que Largo s’avère être un misogyne qui aime contrôler les femmes, en les violentant.

 

S’ensuit donc une partie « infiltration » durant laquelle James va regarder de plus près le Yacht de Largo. Le Disco Volante. Seulement, il sera repéré, et va se manger des grenades sous marines dans la tronche. Pas de bol, il s’en sort vivant mais est « sauvé » par Fiona Volpe (Luciana Paluzzi), qui est aussi la numéro 10 de SPECTRE.

 

Cependant, l’organisation enlèvera Paula, l’assistante de James, qui du coup va être torturée jusqu’à ce qu’elle se donne la mort. Qu’à cela ne tienne, James a une autre femme dans sa manche, Domino. Il s’en servira en lui indiquant le véritable fautif du décès du frère de la jeune femme. Si j’ai bien compris Domino est la sœur du pilote dont l’identité a été volée pour détourner l’avion de l’OTAN (ou alors c’est en fait le mec qui a remplacé le pilote… enfin bon, il est mort quoi).

 

Enfin bon, c’est un peu le désordre, et à force de volonté, James trouve, au pif, l’avion volé, pourtant caché sous l’eau (et protégé par des requins). C’est beau. Dès lors James semble avoir la preuve formelle que Largo possède les bombes et qu’elles ne sont pas cachées bien loin. Grâce à Domino, il obtient des informations (transmises à la CIA quand 007 sera sauvé par Félix) qui permettent d’engager une immense bataille.

 

C’est la scène finale du film, et elle est surprenante. En effet, c’est un combat sous marin au large de Miami auquel nous allons assister. Des hommes grenouilles de la CIA affrontant des hommes grenouilles de SPECTRE (ou, tout du moins, de Largo). Si la photographie est lisible, la réalisation pas trop mauvaise, la scène est pourtant… bizarre. Pour ne pas dire ridicule. Vous avez essayé de donner un coup de poing sous l’eau ? C’est lent hein ? Bah là, c’est pareil.

 

Il y a bien les harpons qui ajoutent de la tension, mais entre la musique pas terrible et les réactions à retardement, on s’ennuie. Oui. Et la scène dure environ 10 minutes. Pas une parole (nous sommes sous l’eau), pas de bruitage (nous sommes sous l’eau) et une musique soporifique rendent ce passage pénible.

 

Certes, pour 1965, la performance est impressionnante, et ce n’est pas aussi ridicule que ce que je vous dis. Mais ça manque de dynamisme. Je me souviens d’un journaliste qui disait que si « Star Wars Épisode IV : Un Nouvel Espoir » (de 1977) avait été réaliste, il n’y aurait pas eu de bruit dans l’espace. Imaginez, vous lancez le film, et coupez le son dans les scènes de combats spatiaux. Vous allez vous ennuyer. Et bien c’est ce qui arrive dans « Opération Tonnerre ». La musique n’arrivant pas à combler laissé par le vide de l’absence de parole ou bruitage.

 

C’est sur ce point que le film déçoit. On s’attend à un feu d’artifice final, et au final nous avons des hommes grenouilles qui essaient de se mettre sur la gueule à deux à l’heure. Pire, j’ai trouvé des passages ennuyeux, ceux-là même qui m’avaient fait détester les James Bond dans ma jeunesse. Le passage au casino, le côté séduction, l’infiltration foireuse. Autant de longueur un peu frustrante, car dans les scènes d’action, je trouve que le film fonctionne bien (si on laisse de côté la bataille sous marine finale).

 

J’avoue que depuis « Bons baisers de Russie », je suis moins enthousiaste auprès de la saga. Bon, « Goldfinger » était sympa, comme ce « Opération Tonnerre », mais j’ai l’impression que ça baisse un peu en terme de qualité. Il est à noter que ce film de 1965 aura droit, après une lutte juridique de Kevin McClory, a un remake qui sortira en 1983, avec un Sean Connery qui retrouve son costume (occupé cette année là par Roger Moore dans « Octopussy »). Donc, au final, un film qui se regarde, mais est un peu ennuyeux. Le pire étant cette fin présentée comme quelque chose d’exceptionnelle, mais qui, de nos jours, est plus ridicule qu’impressionnante. Au final, j’ai aimé, mais sans plus.

 

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