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Cultivons la curiosité

American Nightmare

American Nightmare

Le 4 Juillet est une date importante pour les États-Unis d'Amérique. Un pays dont la criminalité n'a de cesse d'alimenter les nouvelles du monde entier. Un pays qui craint l'ombre de l'ogre Chinois qui fond sur la nation à la bannière étoilée. Un pays qui continue de défrayer les chroniques, entre le second amendement, la vente d'arme peu suivie, et une radicalisation religieuse qui pousse certains états à ôter un droit important aux femmes.

Les États-Unis d'Amérique restent un pays fascinant, attrayant. Et d'ailleurs leur cinéma (tout comme le basket avec les WNBA et NBA) domine le monde. Lorsque James DeMonaco (qui est né à Brooklyn et non pas dans une certaine principauté) décide en 2013 d'attaquer de front "l'Amérique" schizophrène (capable de pleurer ses enfants morts d'une tuerie tout en protéger le second amendement), ceci nous offre un des films d'anticipation les plus intriguant et effrayant vu.

Dites-vous que nous sommes dans "l'Amérique" de Barack Obama, et non pas encore celle de Donald Trump. Dites-vous que les femmes n'avaient pas perdu des droits. Dites-vous que nous allons plonger pendant 85 minutes dans une histoire horrifique tellement réaliste et plausible, que le réalisateur/producteur décide d'en placer l'action 9 ans après sa sortie cinéma. En attendant, voici la bande annonce en version originale sous titrée français, soit de la façon dont j'ai vu ce film sur Netflix. Oui. Ceci alors que je possède le BluRay, je sais.

Vidéo de FilmsActu

Le film s'ouvre le 22 mars 2022 (ou 21, je ne sais plus trop), et on nous y explique que depuis quelques années, les USA ont trouvé LA solution contre le crime. Lors du générique introductif du film, nous voyons des images de surveillance montrant des extraits de "La Purge". Ces extraits sont déjà effrayants, car ils semblent tout droit sortis de notre quotidien. Enfin, du quotidien des Étasuniennes et Étasuniens. Nous assistons impuissant.e.s à l'assassinat ou au passage à tabac de nombreuses personnes.

Pour obtenir un taux de criminalité aussi bas, avec un chômage très faible, le gouvernement des Pères Fondateurs (que l'on devine élus en 2017 ou 2018, car les vidéos débutent en 2018) instaura un principe simple. Pendant 12h, le long d'une nuit, le crime est autorisé. Vous pouvez aller violer, violenter ou assassiner qui vous voulez. Seules les personnes les plus riches, aguerries ou fortes survivront. Le but est d'éradiquer les faibles et pauvres, celles et ceux que l'élite nomme "déchets de la société". Une sorte de purge, qui donne son nom en version originale au film.

Nous allons suivre James Sandin (Ethan Hawke), qui rentre du boulot avant le lancement de la Purge de 2022. Il apprend qu'il est le meilleur vendeur de système de protection, ce qui le met en joie. On constate qu'il est déjà aisé et que le voisinage aussi. Son quartier résidentiel est joli, et les gens sortent tous un bouquet de "j'ai paumé le nom de la fleur violette ou bleue désolé", comme pour montrer un truc. On apprendra plus tard que c'est pour indiquer que le foyer devant lequel est installé le bouquet, est pour la "Purge".

Il papote avec ses voisins, en leur souhaitant une nuit paisible. On remarque qu'il a certainement équipé beaucoup de personne autour de chez lui. C'est le parfait quartier, avec que des familles parfaites. Tout le monde s'entend bien. Et quand il rentre, sa femme Mary (Lena Heady) prépare le repas. Elle lui indique que Zoey (Adelaide Kane) est encore amoureuse d'un garçon, dont on saura qu'il est beaucoup âgé que la jeune adolescente.

Ils ont aussi un fils, Charlie (Max Burkholder), qui est plus timoré et aime ben construire des trucs. Dont une poupée à moitié brulée qu'il a installé sur une tank radiocommandé. Avec plein de caméra dessus et tout. Un génie incompris, dont le comportement peut effrayer. Et donc, on constate que Zoey n'a pas écouté ses parents et flirte avec Henry (Tony Oller), ledit copain, tout ceci dans sa chambre. On devine que l'histoire va en partie vriller à cause de lui.

On assiste la mise en route du système de sécurité de la maison Sandin. Qui devient un véritable bunker. On devine dès lors que les plus nantis qui ne participent pas à cette "Purge", survivront en se terrant afin de ne subir aucune perte. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais ils se cachent lâchement, ce que fait remarquer Charlie à ses parents. D'ailleurs, alors que la "Purge" 2022 se lance sur un pitoyable "God bless America", l'action et l'anxiété débarquent enfin.

Henry est resté caché dans la maison et veut prendre ses responsabilités en prenant James frontalement, pour lui indiquer qu'il aime sa fille. En même temps, un homme non caucasien (un Afro-Américain) arrive dans le quartier salement amoché. Charlie le remarque via les écrans de surveillance et décide de le faire rentrer afin de le protéger. Et tout ceci alors que Henry cherche le père de sa dulcinée, mais pas pour discuter. Il chercher directement à assassiner James, ce dernier s'en sort miraculeusement et touche mortellement Henry.

Dans ce bazar, l'étranger (qui se nomme Dante et est interprété par Edwin Hodge) en profite pour se cacher chez les Sandin. Un malheur n'arrivant jamais seul, et alors que Mary et James sont effrayés pas cet étranger, une fine équipe masquée arrive et offre un ultimatum à James. C'est simple, ils font venir un équipement pour forcer la sécurité de la maison. Si leur proie (Dante donc) ne leur est pas livrée avant l'arrivée de cet équipement, ils seront moins conciliants et éradiqueront tout le monde du foyer.

Alors, nous sommes là un peu après la moitié du film, et j'hésite à en dire plus. Le film se transforme en traque, puis en tentative de survie, de façon spectaculaire. On pense pèle-mêle à "Orange Mécanique" pour l'aspect dingue du chef (Rhys Wakefield), "Night of the living-dead" concernant le huis-clos survivaliste angoissant. On trouvera "Death Sentence", "Saw" et j'en passe, pour l'ambiance asphyxiante, la mise en scène efficace, et le côté horrifique réaliste. J'ai aussi pensé à "Funny Games" de Michael Haneke, pour le côté dérangeant.

Que de bien belles citations, qui montrent à quel point ce film est marquant. L'ambiance y est incroyablement tendue, et le tout est efficacement mis en images tout en faisant monter le stress des spectatrices et spectateurs. On y perçoit indéniablement une critique acerbe des USA. Entre le fait de pondre une loi débile et violente, qui offre une sorte de loi du plus fort et du plus riche, qui résume bien l'état d'esprit de certains décisionnaires de ce pays. On y trouve l'aspect religieux qui protège et "absout" les péchés. Une foi de plus, le fait que le message télévisuel qui annonce le début de la "Purge" s'achève par "God bless America", met d'emblée mal à l'aise. On autorise le meurtre, alors que ne pas tuer son prochain est un des 10 commandements.

En plus de cela, on trouve évidemment la critique du racisme. Les jeunes fortement équipés s'en prenant à un soi-disant SDF, alors qu'on voit clairement que c'est un militaire. On devine que ces jeunes gens (tous caucasiens) veulent juste profiter de la "Purge" pour tuer des gens qu'ils estiment moins importants que eux. D'ailleurs, l'explication du "pourquoi la "Purge" fonctionne" est que cette nuit permet d'évacuer toutes ses frustrations, en laissant parler le côté sombre de chacun et chacune (racistes et violeurs en tête).

À l'instar de "Saw", nous sommes face à un petit film qui s'offre un cast efficace. Une ambiance de film d'horreur, renforcée par le huis clos de la maison. La folie ambiante rappelle "Funny Games" et "Orange Mécanique", et elle dérange. La critique de la société étasunienne, 3 ans avant l'élection de Donald Trump, est tellement avant-gardiste, que le regarder aujourd'hui (qui plus est en 2022, date de l'action du film), le rend encore plus effrayant. Car on devine que le danger vient juste de gens qui agissent normalement 365 jours par an, et deviennent des bêtes sanguinaires au plus vil instinct lors de cette nuit. Une nuit qui favorise le plus fort ou le mieux équipé.

On devine que les suites approfondiront cette idée de "Purge", en étendant l'action par exemple. Mais pourtant c'est bien cet aspect huis clos qui rend claustrophobe et créé une ambiance éreintante pour les nerfs. On passera sur le fait que tout le monde sait se servir parfaitement d'une arme à feu (Mary portant carrément un flingue dans chaque main, sans se servir des 2 à la fois cependant), après tout, ce sont les États-Unis d'Amérique. On gardera cette ambiance anxiogène, cette montée en puissance, jusqu'au final qui montre que l'homme est bien un loup pour l'homme. J'ai adoré ce film et je vous le recommande fortement. Un réalisme qui fait froid dans le dos. D'ici à ce que certains abrutis décideurs étasuniens s'en inspirent...

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