Bienvenue dans la Jungle

Le hasard fait parfois des petites blagues. Ainsi, il s'amuse avec les titres français de films d'un des acteurs les plus talentueux de sa génération. Ah, non, j'en fais trop, pardon. Après des débuts remarqués dans le rigolo "Le retour de la Momie" en 2001, puis la prise de la tête de l'affiche une année plus tard dans le (il paraît) pourri "Le roi Scorpion", Dwayne Johnson confirme son nouveau statut de star du cinéma d'action avec "Bienvenue dans la Jungle".

Il me faut expliquer plusieurs points. Dwayne Johnson est encore actif comme catcheur à la WWE quand il débute sa carrière cinématographique. Ce qui explique que c'est son surnom de catcheur, "The Rock", qui est mis en avant sur les affiches. Ensuite, le titre français peut prêter à confusion avec le film que nous avons récemment vu sur Ashou, à savoir "Jumanji : Bienvenue dans la Jungle". Il y a un air de déjà-vu, non ? Pour mieux comprendre, il faut passer en version originale. Ainsi, "Jumanji : Welcome to the Jungle" possède un bonne localisation. Seulement, ce n'est pas le cas du film du jour, nommé "The Rundown" dans son pays d'origine.

"Bienvenue dans la Jungle" est la deuxième réalisation de Peter Berg (après "Very Bad Things"). Le film est sorti en 2003 et offre 1h44 de spectacle, ou non. Il est en partie produit par la WWE et son grand manitou, Vince McMahon. Regardons une bande annonce de mauvaise qualité en version française tandis que j'ai vu ce long métrage en version originale sous titrée en français.

Ce film est très très très classique. On débute par la présentation de Beck (The Rock/Dwayne Johnson), qui est chargé de récupérer une bague à un champion de football américain. On constate que le mercenaire est calé dans ce sport, et que la tâche va être difficile. Mais auparavant, nous avons ici un magnifique caméo du futur "Gouvernator" que sera Arnold Schwarzenegger à la fin de l'année 2003. Franchement, c'est trois fois rien, il souhaite bonne chance (ou amuse-toi, je ne sais plus) à Dwayne, euh, Beck pardon, et c'est beau je trouve.

Donc on va constater dans cette scène introductive que Beck est hyper balèze. C'est l'occasion pour The Rock de montrer ses prises de catch, à travers une réalisation que l'on sent hachée, plutôt inégale, et dont on devine qu'elle ne sera pas top. Surtout que l'ambiance boîte de nuit avec les flashs est pénible. Si vous êtes épileptiques méfiez-vous, car c'est assez pénible. Bref, Beck réussit (quelle surprise) et se fera piquer l'objet qu'il vient de récupérer par un gars bizarre, que nous ne reverrons plus... mais bon, nous allons voir que notre héros a une dette envers une espèce de mafieux local de Los Angeles, et que si il veut accomplir son rêve d'ouvrir un restaurant, il lui faudra faire une ultime mission.

Du coup, voilà Beck en partance pour le Brésil, dans la forêt tropicale, à l'aide de l'Écossais taré dont on ne comprend rien qu'est Declan (Ewen Bremner). Il enquêtera peu afin de trouver Travis (Seann William Scott, en mode post-"American Pie"). Cependant, Beck se présente auprès du malfrat local, qui exploite une mine d'or immense, en faisant régner une forme de terreur afin de s'enrichir. Christopher Walken interprète Cornelius, un malfrat un peu pété, complétement con, qui aime quand les gens ont la classe. Allez savoir pourquoi. Ceci ne le rend pas peu dangereux pour autant, mais il a un côté débonnaire, je ne sais pas comment dire, un côté bizarre quoi, qui fait que l'on a du mal à le croire dangereux.

On verra que son bras droit, Harvey, est joué par Jon Gries, bien connu si vous connaissez la série "Le Caméléon", vu qu'il y incarne le timide Broots. Et Harvey est tout aussi pété que son chef. Ceci donne au niveau du cast, un mélange bizarre. Christopher Walken, Jon Gries et Seann William Scott n'étant pas vraiment attendus dans ces rôles. Ce dernier refera le coup du "côôôô côô" de "Évolution". Mais bon, ceci offre une petite dose d'humour au final, pas forcément volontaire ou accentuée, mais qui passe bien je trouve.

Heureusement, Rosario Dawson (dans le rôle de Mariana) et Ernie Reyes Jr. offrent de belle prestation je trouve. Ce dernier étant franchement énervé quand il passera à tabac Beck, avant finalement de lui montrer un grand respect. J'avance hyper vite dans le film, mais il vaudrait peut-être mieux que je vous raconte rapidement l'histoire. Beck, pour racheter une dette et ouvrir son restaurant, va accepter comme mission de partir récupérer en Amazonie, le fils d'un mafieux de Los Angeles. Il va ainsi devoir se battre contre la faune locale (dont des singes notamment), et s'immiscer dans une lutte, ou révolution, du peuple contre un tyran qui les exploite.

Pouah, que c'est mal résumé, pardon. Beck doit ramener Travis vers son papa. Mais le jeune homme pense avoir trouvé le grand trésor local, El Gato, un artefact en or, qui pourrait permettre au peuple local de bouter le tyrannique Cornelius hors de leur Terre. Si Travis veut trouver ce trésor pour prouver sa valeur archéologique, Mariana elle veut aider son peuple à s'émanciper de Cornelius et son exploitation éhontée de la main d'œuvre Brésilienne. Et Beck arrive là, comme un cheveu sur la soupe, pour accomplir sa mission, et, temps qu'à y être, donner un coup de main à ce peuple asservi.

Le film mélange action, aventure, buddy movie, humour, mais sans grand talent. Alors, peut-être est-ce mon amour inconditionnel de Dwayne Johnson, mais je trouve que le catcheur/acteur s'en sort très bien. Rosario Dawson aussi, en Nathalie Cardone. Vous ne connaissez pas cette chanteuse ? Allez, on regarde un petit clip.

Oui, c'est peu habituel, mais c'était pour vous donner l'idée. Car le reste est moins glorieux. Seann William Scott, Christopher Walken et Jon Gries jouent des personnages mauvais. Nuls. Des zéros. La façon dont Cornelius est vaincu est ridicule. Mais il est vrai que le pire reste Seann William Scott. Il fait le pitre, se prend des mandales, avant de tenter d'aider Beck à libérer le village à la fin, et on n'y croit jamais. Même quand il se bat contre Harvey. Un combat de bras cassés. C'est nul. Et la réalisation n'aide pas du tout. Il y a de bonnes idées, mais c'est trop haché pour que l'on reste captivé sur ce qu'il se passe à l'écran.

Le vrai problème du film est qu'il ne trouve pas sa voie. Son ton. On oscille entre action folle et scène marrante mal mise en scène. Quand notre trio va chercher El Gato, on n'y comprend rien. Mais rien. Surtout quand le piège se déclenche. On ne pige rien de ce que l'on voit, on ignore où sont les personnages, et on a un problème de rythme flagrant. C'est comme lors des combats, on ne ressent pas l'impact des coups. Beck refusant de se servir d'armes à feu, sans que l'on ne nous explique vraiment pourquoi.

Après, vous avez peut être vu cette grosse scène de gunfight, qui, c'est vrai, n'est pas trop mal. Mais c'est une des rares scènes bien faite. Moui, elle ne sauve pas le film pour autant. Il est marrant de voir que même les bonus ne sont pas très bons. On sent le ton très "américain", volontairement humoristique, sauf que ce n'est pas drôle. On nous montre des images du tournage, avec comme fil rouge la relation zoophile entre The Rock et une babouin... enfin bon, vous voyez ce que je veux dire. C'est un ton volontairement rigolo, pour montrer que l'ambiance était hyper détendue et que c'est cool d'être "Américain".

Vous l'aurez compris, je n'ai pas trop aimé ce film. Bon, il se regarde, mais il ne me restera pas en mémoire. Le cast est bon, mais certains personnages sont nuls. Seann William Scott, pourtant excellent dans ce genre de rôle dans "Évolution", se foire un peu. Oui, il y a des passages où il est drôle, mais ils sont éclipsés par les trop nombreux moments où il est lourd. La réalisation est brouillonne, mais vraiment brouillonne. On en vient à ne rien comprendre à certains moments. De plus, l'action manque d'impact, de force, alors que Dwayne Johnson se démène pourtant. Il m'est compliqué de vous le recommander. Surtout qu'il y a tant de très bons films avec cet excellent acteur à voir avant. C'est un peu moyen, bof quoi.

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