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Cultivons la curiosité

Cobra Kai - Saison 1

Cobra Kai - Saison 1

Parfois, des idées peuvent paraître stupides. Surtout quand on sait qu'elles naissent pour les plateformes de diffusion en ligne telles que Amazon Prime Vidéo ou Netflix. La mode jouant la nostalgie n'a jamais vraiment cessée. Qui n'a jamais entendu une personne, qu'importe son âge, dire : "C'était mieux avant". Sans que cette personne ne se rende compte de l'énormité qu'elle vient de sortir. Il est des saveurs d'antan qu'il ne vaut mieux jamais ressusciter. De façon fortement stupide, je n'ai pas d'exemple à vous citer, mais je suis sûr qu'une œuvre ayant quelques années et qui s'est vue revenir à la vie à cause des plateformes de vidéo vous est venue à l'esprit.

Puis, par moment, il y a une étincelle. Une idée brillante, bien conçue, et qui s'offre le luxe de retrouver sa distribution originale. En 2018, une production pour Netflix va raviver une lutte marquante du cinéma des années 80. Celle de Johnny Lawrence contre Daniel LaRusso. Le premier étant la brute, tandis que le second est le bon. Ainsi, la série "Cobra Kai", créée par Jon Hurwitz, Hayden Schlossberg et Josh Heald, s'ouvre sur la fin du film "Karaté Kid" sorti en 1984.

Le long métrage réalisé par John G. Avildsen et scénarisé par Robert Mark Kamen marquera même les enfants de ma génération, avec les diffusions télévisuelles ainsi que sa présence dans les vidéoclubs. Paradoxalement, si j'en connais l'histoire, je n'ai aucun souvenir de ce film. L'ai-je vu ? Certainement, mais cela doit dater. C'est pourtant toute une franchise qui se créée en 1984, avec 2 suites, un film dérivé et même une nouvelle vision du scénario originale avec Jaden Smith comme apprenti et Jackie Chan en maître.

Mais nul besoin de connaître le film original ou la saga cinématographique pour comprendre la série à venir. Ceci a déjà été dit, mais la série s'ouvre sur le combat final entre Johnny (William Zabka) et Daniel (Ralph Macchio). On en déduit rapidement que Cobra Kai est un groupe sans pitié, qui veut la victoire à tout prix. Seulement, le jeune et frêle garçon LaRusso réussit un coup exceptionnel et remporte le tournoi de All-Valley. Et je vous laisse avec une petite vidéo avant d'en parler un peu plus.

Vidéo de Cobra Kai

La saison 1 se compose de 10 épisodes qui offrent entre 25 et 37 minutes d'une histoire plutôt agréable à suivre. Après avoir revu les images du tournoi de 1984, on retrouve Johnny Lawrence (toujours William Zabka). Il se réveille en buvant une bière chaude de la veille. Sa vie faste et riche est loin derrière lui et il est employé comme personne à tout faire. Seulement, il perd son emploi et va, dans le même temps, faire la rencontre d'un jeune voisin, Miguel Diaz (Xolo Maridueña). Ce dernier se fait maltraiter par des camarades riches du lycée, et on constate que William n'a rien perdu de son art.

Un art moqué d'ailleurs, le karaté ne représentant plus rien pour les jeunes de 2018. Alors qu'il veut juste être tranquille, William va voir Miguel prendre de la place dans sa vie, jusqu'au moment où une opportunité lui est offerte par son beau-père qu'il déteste. Ce dernier veut qu'il disparaisse de sa vie contre une grosse somme d'argent. D'abord réfractaire, William y voit l'opportunité de ressusciter son ancien dojo, Cobra Kai. Il sera professeur de karaté, avec Miguel comme unique apprenti au début.

En même temps, on voit la vie de Daniel LaRusso (Ralph Macchio). Il est le gérant d'un empire de vente d'automobiles de luxe. Des Porsche et Audi notamment. Il est marié à Amanda (Courtney Henggeler), et a deux enfants, dont Samantha (Mary Mouser) avec qui il a pratiqué le karaté quand elle était jeune. Tout va bien, jusqu'au jour où il constate que Johnny est dans les parages et que, pire, il a relancé Cobra Kai, son pire cauchemar.

On voit d'ailleurs des flashbacks issus du premier film, montrant à quel point Johnny et ses amis ont maltraité Daniel. On devine que ces deux-là ne s'aiment toujours pas, mais que les évènements de la saison 1 vont les faire se croiser plus qu'ils ne souhaiteraient. Cependant, le passage le plus intéressant de cette première saison est le lycée. Avec les plus populaires qui martyrisent toujours les plus faibles. Ainsi, on va assister à l'évolution de Miguel, qui se fera maltraiter au début, avant d'arriver à appliquer les préceptes de son Sensei Johnny.

Nous allons voir tous les élèves maltraités, vouloir tenter de s'en sortir grâce à Cobra Kai. Et le décalage jeunes adolescentes et adolescents de 2018 contre la mentalité toujours dans les années 80 de Johnny créée une différence de génération hilarante et plaisante. En effet, à travers les musiques et certains plans, on retrouve l'ambiance des années 80. Tandis que les jeunes, Miguel notamment, alertent Johnny que sa vision doit être plus progressiste. L'humour fonctionne très bien ainsi.

Et pourtant, l'aspect dramatique n'est pas oublié. Bon, dramatique, j'exagère un peu, mais dans les réactions des acteurs et actrices, tout est juste. Il n'y a rien qui choque, et on sent bien la différence de vision entre les jeunes, les plus âgés, mais aussi les riches et les plus pauvres. La série réussit aussi à ne pas être manichéenne. Elle permet de mieux comprendre les raisons qui ont poussé Johnny à être une brute au lycée. Voir Johnny et Daniel se rapprocher, puis s'éloigner à nouveau, c'est d'un réalisme assez édifiant.

On n'échappe pas au classique "pardon, je n'ai jamais voulu agir ainsi", notamment quand Miguel est odieux avec Samantha ou que Robby (Tanner Buchanan) perd son père de substitution en voulant faire enrager son vrai père Johnny. Ici aussi le personnage de Robby est intéressant, car on comprend pourquoi il commet ces larcins. Lui et Miguel vont suivre des directions qui vont se croiser, et le "gentil" de l'histoire ne sera pas forcément celui que l'on pense.

Les scènes d'action sont peu présentes, mais elles sont efficaces, et c'est ce qui compte. Ici, on s'attache plus aux personnages, et que ce soit Eli (Jacob Bertrand) ou Aisha (Nichole Browne), tout comme les personnages principaux, on s'attache à tout le monde. Sauf peut-être Louie (Brent Ernst), mais ceci ne gêne pas la vision de la série.

Oui, parfois, relancer une franchise âgée peut être efficace. Alors est-ce parce que c'est YouTube qui a lancé la série et non Netflix que ça fonctionne ? Je l'ignore. Nous jugerons cela sur les saisons suivantes (Netflix arrivant lors de la saison 3). En attendant, on a un objet agréable à suivre. Qui arrive à mêler nostalgie des années 80 avec l'exigence progressiste de la fin des années 2010. C'est parfaitement équilibré, et j'ai adoré voir cette première saison. Que je vous conseille, que vous connaissiez ou non les films. Tout est clair, on s'attache aux personnages, et ils ont une évolution impressionnante dans cette première saison. À voir je pense.

@+

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