Corée du Sud - Des trains pas comme les autres (1992)

Il fût un temps où nous n'avions pas énormément de chaînes télé. Internet n'existait même pas, et pour s'évader, il fallait soit prendre son sac à dos, soit trouver des beaux livres, à acheter ou emprunter à la bibliothèque municipale. Pas évident quand tu es petit.e et que tu grandis dans les années 80-90. Ainsi, la petite lucarne était source de divertissement, mais aussi d'évasion. Je me souviens de ces soirées, ou début de soirée, à découvrir une culture lointaine à travers des émissions, soit de divertissement (un peu à "La piste de Xapatan") ou alors d'information. Vous vous doutez bien que la saga de documentaire "Des trains pas comme les autres" fait partie de cette dernière catégorie.

L'émission ne pouvait que m'intéresser, même du haut de mes 10 piges, car j'avais une sorte de passion pour les trains. Alors un documentaire sur un pays inconnu, parcourut à bord des trains locaux, ne pouvait qu'obtenir l'attention de la jeune tête blonde que j'étais. Bizarrement, si je me souviens avoir vu certaines de ces émissions, je n'ai aucun souvenir d'un pays en particulier.

Ceci, c'était bien avant que France 5 ne relance le principe, à travers l'excellent Philippe Gougler à la présentation. Les voyages de ce globe trotter sont magnifiquement mis en image par une équipe qui connaît son boulot. Ceci ne veut rien dire, mais je n'ai pas trouvé le nom de cette petite équipe talentueuse.

Mais, aujourd'hui, nous revenons en arrière. En 1992 pour être précis. "Des trains pas comme les autres" fût diffusé de 1987 à 2005, voyant le passage Antenne 2 à France 2 (qui intervient en 1993). L'émission que nous voyons aujourd'hui est d'ailleurs la dernière à être diffusé sous l'ancien nom de la deuxième chaîne. Notons que le pays du matin calme sera visité par Philippe Gougler et son équipe en 2016, émission que je n'ai malheureusement pas vu.

"Des trains pas comme les autres" est créée en 1987 par François Gall et Bernard d'Abrigeon. Le premier commentant les images (sans animateur visible) et le second réalisant le documentaire. Le principe, vous l'aurez compris, et de découvrir un pays, sa culture, sa populations, en suivant tout ce qui est autour du chemin de fer et donc du train. On ne passe pas autant de temps que cela dans les wagons, mais tout de même, le train sert de fil rouge le long des 50 minutes (dans l'ancienne version) ou 26 minutes (pour la plus moderne).

Ici, c'est la Corée du Sud en pleine expansion que nous allons découvrir. Certes, 28 ans plus tard, on peut douter de l'intérêt de découvrir un pays aujourd'hui parmi les plus moderne au monde, mais ceci permet d'en savoir un tout petit peu plus sur l'Histoire de cette péninsule surnommée le pays du matin calme. On nous expliquera même la signification du drapeau, le blanc représentant la nation, le cercle la population, le Yang en rouge représente l'homme, tandis que le Yin en bleu se charge de la femme. Les traits signifient le Ciel, la Terre, le Feu et l'Eau.

À travers ce voyage, on va même apprendre que les Coréens et Coréennes ont pour religion le Conficianisme, en 1992 du moins, vu qu'aujourd'hui c'est plutôt le Christianisme. Nous verrons la place de l'homme et de la femme, ainsi qu'un mariage et la signification des offrandes et gestes accomplis lors de cette cérémonie. Il est important de ne pas oublier que nous sommes en 1992 (de toute façon on s'en souvient rapidement vu les images et technologies présentes à l'écran). Car la place de l'homme, qui mange avant la femme, peut choquer. Cependant cette dernière a les pleins pouvoirs sur le budget du foyer. Le mari n'ayant droit qu'à un peu d'argent de poche.

Les images ont beau dater, elles sont tout de même belles sur ce DVD. Les bâtiments, véhicules, habits et looks surprennent, nous sommes bien dans les années 90. Le fait aussi que la Corée du Sud ne soit pas aussi connue et avancée que de nos jours. C'est surprenant mais ça nous montre le développement impressionnant de la péninsule. On découvre aussi que le peuple vient plutôt d'Asie de l'Ouest. Il y aussi l'explication de la scission entre les deux Corée. Issue de la guerre entre Soviétiques et Étasuniens. Avec ce passage à la frontière, assez effrayant, à Panmujeon, où se situe la Joint Security Area. La ville est nommée différemment en 1992, mais j'ai perdu le nom dit dans le documentaire.

Ensuite, direction le sud, et Pusan. Désormais nommée Busan, vous devez connaître rien que par le cinéma avec "Dernier train pour Busan". Avec, en 1992, un chemin de fer archaïque. Heureusement, c'est pile à ce moment que l'appel d'offre pour une ligne à grande vitesse entre Séoul et Pusan/Busan touchait à sa fin. Le projet français avait une longueur d'avance lors de la réalisation du documentaire. Et ce sera bien le TGV qui gagnera ce marché. Je vous renvoie vers le film de Yeon Sang-ho pour voir des rames bien connues en France. On y découvre ici aussi une Pusan/Busan en pleine expansion. Après, direction une île, dont j'ai paumé le nom, où l'on verra une cérémonie Chamane, assez surprenante. Puis retour à Séoul pour la fin de ce voyage qui aura été sympa au final.

Daté, avec tout de même de belles images, mais montrant une Corée du Sud d'un autre temps, ce reportage n'a, aujourd'hui du moins, pas grand intérêt. Les 28 ans d'âge ne se ressentent pas niveau technique, quoique au niveau des cartes montrées, ça peut piquer. Les bâtiments, les modes de transport, en fait, seuls les passages "traditionnels" ne sont pas marqués par le temps. Le passage sur le TGV (pas encore présent en Corée du Sud) est marrant, pour un train que l'on connaît bien. J'ai bien aimé parcourir les 53 minutes de ce reportage, François Gall narre bien les informations, et la réalisation de Bernard d'Abrigeon est efficace et lisible. À prendre comme une vision en 1992 d'un pays en plein développement, et qui n'a pas encore appliqué son soft power pour conquérir le monde. Jin, le plus âgé du groupe BTS, est né le 4 Décembre 1992, Nayeon (pour les TWICE) et Jisoo (BLACKPINK) avaient -3 ans. Un documentaire sympa à voir, mais pas indispensable, je vous conseille la version moderne présentée par Philippe Gougler.

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