Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Cultivons la curiosité

Dans l'ombre de Creamy -Tome 01

Dans l'ombre de Creamy -Tome 01

Pour cette chronique, un retour dans le temps est rapidement nécessaire. En 1983, le Studio Pierrot produit un anime de type "Magical Girl". "Mahô no Tenshi Kurîmî Mami", ou "Creamy, merveilleuse Creamy" en français, compta 52 épisodes. Si vous êtes né.e.s dans ces années-là, (80), vous avez certainement aperçu un épisode, sachant que ça mettait des plombes à arriver en France à l'époque. Le succès est plutôt bon, vu que des OAV (sorties en vidéo) et un manga sont lancés. Ce dernier n'aura que 3 tomes, et n'arrivera pas en France à ma connaissance.

Ce n'est pas de ce manga dont nous allons parler, mais bien de la relecture moderne de l'héroïne, mais pas de type "Magical Girl". L'anime nous montrait comment une petite fille de 10 ans se retrouvait à pouvoir se transformer en artiste de 16 ans, qui va être propulsée idol de la chanson sans avoir rien demandé. Elle aura comme rivale la plus âgée Megumi, qui va essayer de lui mettre des bâtons dans les roues afin de conserver son statut de numéro 1 de Parthenon Production, son label.

Et bien le manga de MITSUKI Emi reprend exactement la même histoire, mais en en changeant le point de vue. Ainsi, nous ne suivons plus en permanence la jeune fille qui peut se transformer, mais bien Megumi. On se retrouve donc face à une plongée dans le monde sans pitié des idols.

Car tout débute par une présentation de Megumi, idol au sommet de son art, qui est indiquée comme étant sur le déclin par son manager, Tachibana. Ce dernier recherche déjà une remplaçante à sa chanteuse numéro un, ce qui déplait à Megumi. Elle va pourtant redoubler d'effort, tout en se montrant arrogante. En effet, cela n'est pas la première fois qu'elle voit le manager chercher la perle rare pour la remplacer.

Pourtant, en prenant le point de vue de Megumi, on saisit que la jeune femme est ennuyée par la situation. Elle redouble d'effort afin de rester au top. Jusqu'au jour où Tachibana va trouver une fille dans la rue, qu'il nommera Creamy Mami. Il n'hésitera pas à la faire monter sur scène à la place de Megumi, cette dernière étant coincée dans un embouteillage. Oui, on retrouve ainsi l'anime de 1983, ce qui est étonnant et bien mené.

Dès lors, on sent la pression qui s'exerce sur l'idol au top, tandis que Creamy, au début perdue, commence à prendre goût aux projecteurs. Au point qu'elle va accepter de faire ses débuts sous le label Parthenon Production. Megumi reconnaît en Creamy une adversaire de taille, car elle a ce truc, cette "magie", qu'elle même avait à ses débuts.

Seulement, il est surprenant de voir Creamy devoir disparaître à 20h00, telle une Cendrillon Japonaise. Ceci va intriguer Megumi. Encore plus quand elle la verra entrer dans une pièce, et que c'est une petite fille qui en ressortira. Malgré un subterfuge malin (mais assez méchant), Megumi n'arrivera pas à savoir si Creamy et cette petite fille sont la même personne.

Le dessin est assez typé Shôjô, avec des lignes précises, des visages fins, des étoiles et des expressions bien connues si on lit ce genre de mangas. On retrouve le style de l'anime, presque 40 ans après, et il y a une forme de nostalgie, de, comment on dit, de néorétro, à travers ce dessin. Qui fait très années 80, sans pour autant oublier d'être moderne. C'est compliqué à expliquer, mais très plaisant à parcourir.

Tout comme la découpe de l'action, et la mise en page. Le principe de rendre plus réaliste un anime fantastique, en suivant Megumi, ça rend celle-ci plus attachante. Alors qu'il me semble que dans la version originale (animée donc), elle passait pour la méchante. Ici, on comprend son ressenti, mieux, on a de l'empathie pour elle. On nous offre une plongée dans ce monde sans pitié des idols. Malgré un brin d'humour et de légèreté, on perçoit une forme de réalisme violent, qui, si on lit entre les lignes, attriste plus qu'il ne réjouit.

Cette série a donc débuté en 2019 au Japon, 2021 chez Kurokawa en France. Si j'en suis venu à la débuter, c'est parce qu'elle m'a été conseillée par Inod, de Geek Test, dont je vous invite à voir ladite chronique. Il savait que je recherchais des œuvres évoquant les coulisses du monde des idols. Et, contrairement à ce que laisse croire la couverture toute mimi de ce manga, il a raison. On sent une grande part de réalisme malgré une inspiration animée très magique. On perçoit les coulisses peu reluisantes de ce monde. Le plus intéressant étant que Megumi est désagréable, imparfaite, mais on arrive tout de même à s'y attacher. Un manga qui se lit très bien, au style graphique moderne tout en préservant l'aspect ancien de l'anime, une belle réussite, j'ai beaucoup aimé.

@+

Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article