Demain ne meurt jamais

Deuxième apparition de Pierce Brosnan sous les traits de l'agent 007, "Demain ne meurt jamais" permet aux fans de Bond, James Bond, de retrouver un rythme de sortie plus conventionnel à la saga. Il ne faudra attendre que 2 ans pour retrouver une aventure de l'agent de Sa Majesté dans les salles obscures. On notera par ailleurs, entre "GoldenEye" et "Tomorrow Never Dies", le décès de Albert R. Broccoli, producteur historique, 1 an avant la sortie, fin 1997, du film que nous voyons aujourd'hui.

Après avoir tapé de nouveau sur les vilains Russes, même si la guerre froide était finie depuis un temps, James va devoir lutter contre un ennemi incroyablement puissant, un magnat des médias, qui va écrire sa propre histoire pour mieux asservir le monde à sa pensée. Sur un scénario original de Bruce Feirstein, Roger Spottiswoode va s'évertuer à faire vagabonder James d'un continent à l'autre, en offrant une dose d'action inédite. Mieux, l'alliance que notre héros fera avec Wai Lin (Michelle Yeoh), va même transformer un court instant le film en production hongkongaise. Mais avant toute chose, découvrons comment l'agent secret va correctement utiliser sa BMW 750i que Q (Desmond Llewelyn) voudrait bien récupérer intacte.

Nous voyons ainsi le virage action pris par 007. Mais avant tout, l'introduction pré-générique nous mène en Russie (décidément). Des terroristes sont en train de faire des affaires, et James permet à M (Judi Dench) d'identifier certains d'entre eux, dont le talentueux Gupta (Ricky Jay), qui offre ses services au plus... bah offrant. Le mec est balèze en informatique, et il se trouve qu'il possède un bidule électronique que la CIA a certainement perdu à un moment donné. Mais pour l'heure, les Ricains décident d'attaquer, parce qu'ils sont Étasuniens. Mais de façon "chirurgicale".

Seulement ils n'ont pas vu les têtes nucléaires postées sous un avion, et ils envoient des missiles trop rapidement. James est contraint d'intervenir de façon musclée, ce qui offre une scène de fusillade dingue, et des explosions partout. J'avoue, c'est assez kiffant, on se croirait devant un Michael Bay. Bon, 007 sauve la région de retombées radioactives qui feraient passer Tchernobyl pour du pipi de chat. Et voici le générique avec la chanson de Sheryl Crow. Les images sont jolies, mais datées, et la chanson n'est pas impérissable. Dommage. Le clip, présent sur le DVD est esquivable lui aussi.

J'ai omis de le dire, mais nous sommes en route pour 1h54. Voilà. Et on constate qu'il y a des terroristes pas gentils qui cherchent à déclencher une guerre entre la Grande-Bretagne et la Chine. En faisant croire qu'un navire britannique est coulé en mer de Chine. Ceci grâce au talent de Gupta qui a reprogrammé le bidule GPS, et puis on s'en fout en fait. Grosso-merdo, les Britanniques se font couler par un navire ultra giga furtif invisible, et ils demandent de l'aide mais pas aux bonnes coordonnées.

Le méchant qui n'est pas gentil de l'histoire, Elliot Carver (Jonathan Pryce) demandant à son bras droit Stamper (Götz Otto) de se charger des survivants avec les bonnes munitions. En gros, ça cherche à déclencher une guerre pour alimenter l'actualité. Car Carver, on l'ignore à ce moment là, est un grand magnat des médias. IL possède un journal, le Tomorrow (d'où le titre "Tomorrow nerver dies"), mais aussi un réseau de satellittes pour ses chaînes de télévision et plein d'autres trucs trop chiants à énumérer ici.

Forcément, les Britanniques sont chafouins d'avoir perdu un gros navire tout neuf. Mais bon, pour éviter d'accuser la Chine sans preuve, on envoie James enquêter à... Hambourg. Parce qu'un journal semble particulièrement en avance sur les nouvelles, un journal, un réseaux informatif on va dire, celui de Carver. Et ça tombe bien, parce qu'en Allemagne il y a une sauterie concernant le lancement d'un réseau médiatique de folie. Carver agissant tel Steve Jobs pour la présentation de ce qui va révolutionner l'information en continue. C'était plutôt bien vu en 1997 quand on voit où nous en sommes aujourd'hui.

Passons, James va rencontrer une ancienne conquête, Paris Carver (Teri Hatcher). Oui, la femme de l'autre. Mais James et elle, ou elle et James c'est plus poli, ont un passif. Il semblerait que 007 avait un liaison profonde avec la belle femme, puis il s'est barré. Forcément, ils vont ken, forcément, elle va mourir, et Teri Hatcher de nous faire une Bryan Cranston dans "Godzilla" 2014, une heure de film et puis s'en va. Carver n'a pas aimé les questions de James (sous couvert de Banquier... ma phrase ne veut rien dire c'est horrible), et surtout, surtout, surtout le fait qu'en plus de gâcher son discours (en coupant le jus), il a fait zizi panpan avec sa femme.

Il n'y a rien de tel pour énerver un mec assez taré pour créer une guerre dans le but de vendre plus d'information. Bon, on a ensuite droit à des scènes d'action, et en vérité, je ne sais plus le déroulement du film. En fait, il y a un problème. Aucune infiltration ne réussit. Pire, James va prendre cher face aux hommes de main de Carver, mais il s'en sortira. Et lorsqu'il fera équipe avec Lin, là, bah ça partira en buddy movie, mélangeant brutalité de James et finesse martiale de Lin.

La scène à Saïgon, alors entre la façon de s'échapper du building de Carver (la fameuse affiche déchirée, vous connaissez le scène j'en suis sûr), puis la course poursuite en moto (BMW, parce que bon, la 750i a fini dans une vitrine Avis...pilotée avec le téléphone portable Ericsson...wooh, il y a de la pub dans mon DVD, c'est quoi ce désordre ?), donc, course poursuite en moto. Face à un hélicoptère. Oui, c'est impressionnant, mais complètement con et on y croit jamais.

Après, parce qu'il fallait certainement séduire le public Asiatique, opération baston à main nue où Michelle Yeoh montre toute sa classe et son talent. Ici les chorégraphies fonctionnent, même si elles sont mal filmées. On ne ressent pas les coups comme dans toute bonne production de Hong-Kong. Passons, car ça reste agréable à voir.

Surtout que j'avance vite, mais nous voilà à la fin, en infiltration (ratée, c'est étonnant) dans le navire furtif de Carver. Alors là, ça mitraille, ça fait des galipettes, ça empêche le missile de partir, tout en tuant Carver de façon ridicule et je ne parle même pas de son bras droit. Ici, l'action dégueule. Littéralement. Il y en a trop. Alors ça peut impressionner, mais on sent la volonté de faire un final digne des grands feux d'artifice. C'est un peu dommage, mais le gros décor du bateau explose de partout, et c'est totalement illogique. Pas grave, puisque le monde est sauvé, les méchants morts, et Lin et Bond s'offrent un moment intime.

J'ignore si vous l'avez compris, mais c'était pas terrible. Je n'avais vu ce film qu'une seule fois. Ce qui me paraissait bizarre, car à la fin des années 90 j'aimais bien voir et revoir les films. En fait, je pense que l'ère Brosnan m'a fait détester les James Bond. Entre lui et la multi-rediffusion des Roger Moore, je me suis forgé une opinion biaisée des films 007. Des trucs longs, chiants et insipides. Et ici, certes il y a de l'action, mais si on enlève Michelle Yeoh, c'est nul du début à la fin. Assez mal filmées, les scènes d'action n'impressionnent pas comme elles devraient, la faute à des effets numériques mis en avant dans les bonus pourtant. Les bonus du DVD sont largement dispensables, car ils ne nous apprennent rien d'intéressant.

Gros film d'action offrant un antagoniste absolument anti-charismatique à un James Bond qui est pire qu'un chat, et qui mitraille à tout va sans prendre une balle. Le scénario n'est pas dingue, mais permet de voir Hambourg et Saïgon. On nous offre un passage rigolo, uniquement là pour la bande annonce, avec Q (au final quasi absent du film), et en vérité, il ne reste pas grand chose. On oublie rapidement ce film, qui ne sera marqué que par Michelle Yeoh, qui arrive à un moment à être l'égale de Bond. Décevant, et je crois que le prochain est pire. On verra ça. En attendant, c'était pas terrible du tout. Peut-être même un des pire.

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