Escape Room (2017)

Les petits jeux à la mode donnent parfois de grandes sensations. Ainsi, depuis plusieurs années, un jeu que l'on nomme "Escape Game" fait fureur. Comme son nom anglophone l'indique, le but est de s'échapper d'une pièce, ou tout du moins d'un lieu, en s'amusant. Ceci en résolvant des énigmes plus ou moins complexes. Généralement sous la bienveillance d'un maître ou d'une maîtresse du jeu. Tout ceci s'effectue en groupe plus ou moins grand, avec plus ou moins de temps.

Recherchant un petit film à sensations sur Prime Video, j'avoue être tombé sous le charme du concept de "Escape Room" de Will Wernick. Ce film de 2017 va durer 1h20 et va mener un groupe d'ami.e.s dans un jeu qui pourrait s'avérer plus mortel que prévu. On sent déjà l'inspiration de "Saw", mais c'est pourtant "Judge", le manga de TONOGAI Yoshiki qui m'est venu en premier à l'esprit. Le groupe, le côté bloqué dans un endroit avec plusieurs pièces. Oui, d'accord, ça rappelle "Saw II", mais je vous donne mon impression. Ah, pardon, je discute trop, mais regardons une petite bande annonce en version originale, en sachant que je l'ai vu ainsi sous titré en français.

Oui, bon, peut-être n'avez-vous pas tout compris, j'avoue que sans les sous titres ce n'est pas facile. Donc, on débute le film par... oh purée, le début est chiant. On commence par un homme, qui doit faire un choix. Dans une pièce lugubre, il est satisfait d'avoir trouvé la clé qui le mènera vers la liberté. Problème, il y a deux clés collées cul à cul. Et deux serrures. Un plouf plouf à faire, et manque de bol notre victime verra une aiguille maousse lui transpercer la main. Elle avait du poison en plus, histoire de s'assurer du trépas du jeune homme. C'est en le laissant esquisser une ultime respiration que le générique se lance.

Nous allons suivre une grande camionnette Mercedes noire, avec une personne gantée qui la conduit. On ne verra jamais qui est cette personne. Alors que le véhicule se meut dans Los Angeles et sa banlieue, on entend une conversation entre un tortionnaire et encore un homme. Les deux personnes jouent à un jeu malsain. Enfin bon, disons qu'il y a un méchant qui lui demande de résoudre rapidement des énigmes. La victime ne comprend rien et n'arrête pas, il semble, de se faire électrocuter. Jusqu'à sa mort.

Le générique dure longtemps. Très longtemps. Trop longtemps. Pourtant je dois reconnaître que l'on reste captivé par le son, ce dialogue d'un tortionnaire vers sa victime. Les énigmes sont posées, mais nous n'obtiendrons aucune réponse. Ce qui énerve un peu, mais montre que le scénario ne nous expliquera rien. Et c'est frustrant. D'ailleurs c'est quand on commence à regarder sa montre que l'on se focalise enfin sur les personnages principaux. Il était temps.

Christen (Elisabeth Hower) et Tyler (Evan Williams) sont de sortie. Ce dernier pilote sa Porsche qui semble neuve et tient un dialogue de merdeux riche à sa belle qui l'accompagne. Elle semble tout aussi loin de la pauvreté, et on devine rapidement que le connard célèbre ses 30 ans et que la fête est organisé par sa blonde. Ah ? J'ai dit connard ? Pardon. Mais en vérité, d'entrée de jeu, on le déteste. Et ce sera le cas tout du long du film. Nous n'avons qu'une hâte, le voir mourir.

Je suis taré, mais il est difficile de s'attacher à ce couple de jeune qui ont réussi, et quand Tyler parle des sans domiciles fixes en se demandant quand tout ceci sera nettoyé, grrrr. On s'énerve. Et quand le monsieur qui titube balance, on ne sait pas pourquoi, un récipient de liquide sur la belle Porsche, nous n'avons pas peur et on souhaite que ce soit du pipi.

Oui, bah voilà le restaurant de bourges dans lequel va se dérouler la fête. Le dîner plutôt. On découvre ainsi Tabby (Kelly Delson), la sœur de Tyler, qui sort avec Conrad (John Ierardi), le sportif un peu con de la bande. Natasha (Annabelle Stephenson), amie d'enfance de Tyler (et ex par ailleurs) est aussi là avec Anderson (Dan J. Johnson), son mec. Alors que l'on s'emmerde fermement, ah, j'oubliais, il y a Haylee, dont je n'arrive pas à trouver le nom de l'actrice, désolé. Mais elle ne sert à rien car elle part rapidement en vérité. Donc, après avoir déterminé qui allait payer la note monstrueuse (ce qui n'aide pas à apprécier ces putains de jeunes riches), bim, il est temps d'essayer le cadeau de Christen à son Tyler.

Direction un jeu d’échappatoire, ce qui ne veut rien dire en français. L'occasion de rentrer dans le van Mercedes noir et de s'enfiler quelques bouteilles de Champomy. Ah, non, on me glisse dans l'oreillette que c'est du Champagne cher. Tout va bien. On devine la tension entre Natasha et Christen, la brune et la blonde ne semblent pas trop s'apprécier, tout ça pour l'amour de Tyler. Débile.

Woh, mais ça y est, enfin les voilà séparés et le jeu va débuter. Une grosse heure reste à venir, et ça tombe bien car ils ont une heure pour s'évader. Là, Tyler est le premier que l'on voit, dans une salle bizarre. Il résoudra la première énigme, tellement débile que j'ai oublié ce que c'était. Il retrouve Natasha et Anderson, dans la salle d'à côté. Bon, en vérité avant cette jonction, on se promène entre les 3 salles, celle de Tyler, celle du couple sus-cité, et aussi celle de Tabby et Conrad.

Ce dernier se retrouve avec une ceinture de chasteté. Si si. Je vous assure. C'est d'ailleurs la première énigme résolue je crois. À base de "Head" en chiffre. Les sous titres sont bons ici, car on nous explique (des fois que nous l'ignorions) que "Head" peut-être assimilé à Pipe, et pas celle de pépé hein ? Donc, après moult péripéties, et le fait que Natasha est giga chaude avec Tyler (moins avec son mec), tout le monde se regroupe, et une autre énigme est résolue et façon complètement débile. Le coup du mot croisé, qui donne une définition, dans le bon journal, pour sortir un mot de 9 lettres qui est introuvable en vérité, pfiou. Les énigmes sont tordues comme pas permis.

Mais la résolution de celle-ci n'ouvrira rien. Mieux (ou pire selon le point de vue), Tabby et Conrad (qui étaient restés dans la pièce pour résoudre l'énigme) vont mourir à l'aide d'un acide vaporeux. On nous en montre peu, mais c'est efficace et drôle. Oui, je ne désir que de les voir mourir. Ah, au fait, j'ai oublié de vous le dire, mais avant cette scène on peut voir dans une télé que Christen est enfermée nue dans une cage. La vache. C'est juste avant que Tabby et son homme ne meurt, donc c'est hyper bizarre. Il est bizarre ce jeu.

Mais bon, dès lors, après le décès malencontreux de deux de leurs compagnons, on devine enfin que ce n'est pas un jeu, mais une mise à mort. Le chrono tourne et il va falloir passer par un putain de conduit d'aération afin de trouver une sortie. On va se choper l'énigme du Sphinx, et Anderson va se faire découper. Bim, un de moins, three to go. Il ne reste plus que Tyler et Natasha, tandis que Christen est toujours prisonnière. Bon, Tyler récupère des cartes qui serviront un peu plus tard, mais hormis la récupération d'une de ces cartes dans le conduit d'aération, on ne comprend pas l'utilité de ce passage, car c'est un retour au point de départ qui attend le duo.

La scène de la gueule d'ours fonctionne super bien par contre. Pour déverrouiller la porte, il faut mettre sa main dans la gueule d'un ours empaillée, et tirer une poignée. Seulement la gueule se ferme et un mécanisme écrase en plus la main, ce qui emprisonne la personne qui tire dessus. Vous l'avez deviné, ce gros salopard de Tyler va demander à Natasha de mettre sa main dans la gueule de l'ours, et il va la laisser là.

Dans le couloir qui suit, les cartes seront utilisées, et Tyler va tomber dans un piège psychologique. Il verra Christen et pourra se sauver ou la sauver. Après lui avoir dit des horreurs et voulu se sauver, il meurt comme une merde. ENFIN! Je détestais ce mec. Et comme Christen n'a pas voulu se sauver elle, mais libérer Tyler, c'est l'inverse qui se produit. Plus de Tyler, et la jolie blonde se retrouve libre. Nue, à errer dans la rue, mais libre. Elle trouvera un téléphone public pour avertir les secours. Et la ligne se fera pirater.

Le tortionnaire lui tient un discours complètement débile, alors qu'on le voit en train de mater une partouze. Véridique. On ignore si c'est du direct ou si c'est un enregistrement. On ne comprend rien à son discours, et finalement elle est libre. Fin. Putain. On ne nous explique rien. Mais le principal est là. Les péteux et connasses riches sont mortes et morts. C'est absolument plaisant.

Et c'est là le défaut du film. En plus d'être lent, de ne rien expliquer et d'avoir des énigmes débiles jamais expliquées, ou à moitié du moins. On ne s'attache jamais aux personnages. Pire, on les déteste rapidement. Trop rapidement. On peut jouer au jeu de piste, à la résolution des énigmes, mais ça paraît tellement illogique que l'on s'y perd. Oui, le coup des horloges pour le code, c'est malin, mais pourquoi il prend tel chiffre en premier ? Ce serait la position géographique par rapport au cadran ? Je l'ignore. Pourquoi avoir mis une ceinture de chasteté à Conrad ? Parce qu'il ne pense qu'à s'amuser avec Tabby ? C'est une punition ?

Enfin bon. Rien n'est logique, on s'emmerde, c'est mou et les personnages sont détestables. Et pourtant, j'ai passé un moment sympathique devant. Pas un bon moment, mais pas un mauvais non plus. L'inspiration de "Saw" est flagrante, mais ici c'est une version pauvre. Alors les acteurs et actrices ne sont pas top, j'ai tout de même trouvé les réactions à la mort de Tabby et Conrad assez bien fichues. Mais c'est tout. Le reste est insipide. Donc, un film que je ne vous conseille pas du tout. C'est mauvais et lent, on ne ressent rien d'autre que de la joie de voir mourir les personnages. Et ils ne sont pas assez nombreux pour que ça soit divertissant. Moyen donc.

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