Cultivons la curiosité
La crise sanitaire, la nouvelle façon de consommer du contenu de divertissement, l'amélioration flagrante des séries depuis quelques années ("The Walking Dead" et "Game of Thrones"), ainsi qu'une volonté d'approfondir son Marvel Cinematic Universe ailleurs que sur grand écran, tout ceci réuni fit que Disney, en lançant son service de streaming Disney +, produisit du contenu un peu spécifique. Des séries "one shot", avec une saison et peu d'épisodes, mais au contenu et à la production digne des salles obscures. "WandaVision" ouvrit le bal avec brio, mais une écriture qui pouvait lâcher les plus impatients et impatientes, l'historie ne se débloquant qu'avec l'épisode 4.
Diffusée au rythme d'un épisode par semaine entre le 19 mars et le 23 avril 2021, "Falcon et le Soldat de l'Hiver" nous mène dans 6 épisodes variant de 45 à 60 minutes, qui vont nous raconter comment Sam Wilson (Anthony Mackie) a vécu la fin de "Avengers : Endgame", dans lequel Captain America (Chris Evans) a pris une grande décision. Difficile de comprendre ce début de série quand on n'a pas vu les films. C'est d'ailleurs un défaut de ces versions "télévisées" du MCU (qui du coup voit le terme Cinematic un peu galvaudé malgré la qualité de la production), on va constater que l'on nous présente des personnages, voire même des ennemis, qui seront présents plus tard dans les films. Mais je ne vais pas parler de ça, et regardons donc la bande annonce en version française alors que j'ai vu cette série en version originale sous titrée en français.
Vidéo de Marvel FR
Alors qu'une tension intervient après le retour des "disparus" (voir "Avengers : Infinity War" puis "Avengers : Endgame" pour plus de précision), Sam Wilson, alias Falcon, ne sait que faire du flambeau que Steve Rogers lui a remis. Après une intervention musclée, Sam va certainement se ranger et aider sa sœur à remettre à flot l'entreprise familiale de pêche. Seulement, un groupuscule terroriste nommé Flag-Smashers prend plus d'ampleur et commet de nombreux attentats afin d'attirer l'attention sur une cause.
Cette cause, c'est celle des réfugiés. Après la crise qui vit la moitié de la population mondiale disparaître, les États riches firent appel à la main d'œuvre d'autres nations. Provoquant une immigration qui devint gênante quand l'ordre mondial fût rétabli lors de "Avengers : Endgame". Que faire de ces étrangers et étrangères ? Les parquer en attendant que des hauts responsables de la GRC décident de leur sort. De ce que j'ai compris le GRC c'est un peu l'ONU présidée par un Sénateur Étasunien. Bon, là j'avoue, je n'ai pas tout pigé.
En parallèle, on a Bucky (Sebastian Stan), le Soldat de l'Hiver, qui sort rétabli de son stage de remise en foforme au Wakanda. Je dis ça de façon rigolote, mais il en a chié. Et est désormais un homme presque normal, qui essaie de vivre. Seulement, il n'arrive pas à franchir la dernière étape conseillée par sa psy, affronter ses erreurs passées. On assiste d'ailleurs à sa transformation en Loup Blanc. Donc Bucky n'arrive pas à franchir cette étape, et se désole de voir Falcon incapable de reprendre le flambeau de Rogers, vu qu'il rend le bouclier au gouvernement Étasunien.
Ceci promet des retrouvailles tendus entre Sam et Bucky. Surtout quand le gouvernement Étasunien décide qu'il est temps d'avoir un nouveau Cap'. Oui, je révèle la fin de l'épisode 1, désolé. Donc, tout ce petit monde va se croiser, s'affronter, s'allier, afin de lutter contre les Flag-Smashers, mais aussi un certain Power Broker, dont on n'apprendra l'identité dans le dernier épisode.
Nous allons voir tous ces personnages parcourir le monde. L'aspect sympa est que l'on retrouve des personnages connus, Sharon Carter, Zemo, War Machine, et que ce sont les acteurs et actrices connu.e.s qui reprennent leurs rôles. Respectivement Emily VanCamp, Daniel Brühl et Don Cheadle pour les personnages cité.e.s. La qualité de la photographie est juste similaire aux histoires cinéma, les effets spéciaux idem, et sur les presque 6 heures de la durée du show, on retrouve plus d'action que dasn un film classique. Ce qui me fait dire que le coût de production ne doit pas être anodin.
En fait, j'aimerai en dire plus, mais ceci en révélerait beaucoup. Déjà que j'en ai beaucoup trop dit, ce serait dommage. La série est moins travaillée en terme de scénario que "WandaVision". Cette dernière offrait un concept original et pouvait déboussoler. Ici, on est en terrain connu quand on suit le MCU. L'avantage est que l'on approfondit les personnalités de Sam et Bucky. Le premier m'avait paru servir de bouche-trou lors de "Ant-Man", et je ne le portais pas spécialement dans mon cœur. Et bien ici, on s'y attache énormément et ça fait bizarre. Il en sera de même pour Bucky.
Par contre, on est obligé de se prendre le passage que vous voyez dans la bande annonce, quand ils n'arrivent pas à s'entendre. Le passage chez la psy est ridicule à souhait, mais ce sera le seul moment gênant. Ah, si, et il y a aussi cet instant de complicité avec la réparation du bateau. Passons. L'épilogue est étonnant. Car si l'action est toujours présente le long des 6 épisodes, le dernier s'offre une conclusion épique, puis un passage plus calme. On y découvre Power Broker, U.S. Agent, le nouveau Cap', et j'en passe. C'est ici que l'on voit que certaines choses seront difficiles à comprendre quand ces personnages apparaîtront comme un cheveu sur la soupe dans les films à venir.
Sinon c'est propre, bien foutu, prenant, et j'ai bien aimé. Certes, le discours final est... comment dire, lisse, logique, et on peut le retranscrire dans notre monde (sur les migrants notamment), mais il fonctionne. Les Flag-Smashers n'étant pas forcément les méchants pas gentils de l'histoire. Une fois de plus j'en révèle trop. Bref, si vous aimez le MCU, sachez que c'est moins recherché que "WandaVision", mais qu'il y a plus d'action et que le tout est propre. J'ai aimé.
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