Cultivons la curiosité
Tout débute par la scène d'un film de 1962. Un grand magnat des médias déclare sa lassitude de Gojira, il veut son propre monstre. Ceci provoquera un affrontement destructeur à Tokyo, et un film mauvais mais sympathique (oui, limite nanar), marquant le genre Kaiju Eiga (monstres géants). Tout comme le "King Kong vs Godzilla" réalisé par HONDA Ishirô, j'imagine bien les grands pontes d'UbiSoft en avoir marre de Zelda, indiquant vouloir leur propre Zelda à monde ouvert.
Il faut dire que "The legend of Zelda : Breath of the wild" (dont la suite arrive bientôt) a marqué de son empreinte les jeux d'aventure en monde ouvert. Si la version WiiU offrait une aventure prenante, mais limitée techniquement, ce jeu fût la parfaite fusée de lancement pour la nouvelle Nintendo Switch du constructeur de Kyoto. Ainsi, le 3 mars 2017 sortaient en simultané la dernière console de Nintendo et le jeu suscité. Oh, mais cela fait, à un jour près, 6 ans. Heureux hasard du calendrier.
Si de cette volonté de faire son "Zelda à monde ouvert" ne sortira pas la destruction d'une ville, on peut dire que le jeu de UbiSoft Québec, sorti le 3 décembre 2020 sur toutes les plateformes en vogue (dont les récentes PlayStation 5 et XBox Series), ne sera pas qu'une pâle copie du jeu de Nintendo. Mais avant de nous plonger plus sérieusement dans le monde mythique de "Immortals Fenyx Rising", petite vidéo.
Vidéo de Ubisoft North America
En tout premier lieu, sachez que je n'ai jamais été attiré par ce jeu. Justement, cette réputation de "copie de Zelda Breath of the wild" lui collait trop à la peau. Puis, comme souvent, son arrivée sur le XBox GamePass changea la donne. Certes, le jeu ne m'attirait pas, mais pouvoir l'essayer, afin de constater ce que cela donne, était fortement intéressant. Juste par curiosité. Sauf que pour tout vous avouer, je l'avais acheté en physique sur PlayStation 5, sans prendre le temps de le lancer. Il était en soldes, et puis voilà quoi. Pire, puisque nous sommes sur les confessions, si je l'ai lancé sur ma modeste XBox Series S, c'est parce qu'il y avait une récompense (via le mode "Rewards" de MicroSoft) à obtenir en y jouant un peu. Problème, j'ignorais totalement que le jeu était aussi addictif dans son introduction.
Vous incarnez Fenyx, en route pour l'île des Dieux et Déesses, l'île d'Or, avec tout un équipage. Typhon s'est échappé et mène la discorde sur ce petit bout de Terre. Tout ceci nous est conté par Prométhée, enchaîné du haut de sa montagne et qui voit Zeus lui rendre visite. En effet, Typhon est dangereux, et Zeus veut comprendre comment le monstre s'est échappé et ce qu'il va advenir du monde. Prométhée déclarant de nombreuses prophéties, c'était la bonne occasion.
On notera une version française aux petits oignons. Oui, la présence de Lionnel Astier en Zeus est appréciable, mais la distribution est très bonne, et les dialogues conservent cet humour désiré par les développeurs et développeuses. Donc, Prométhée va raconter une histoire au Dieu, celle de Fenyx, guerrier ou guerrière (c'est à vous d'en faire le choix, tout comme l'apparence), qui va devoir libérer l'île d'Or du joug de Typhon. Tous ses équipiers étant pétrifiés. Pire, son frère, le héros Ligyron, seul espoir pour arrêter Typhon, a disparu. C'est donc à Fenyx (vous) de parcourir l'immensité de cette île, afin d'aider les divinités contre cette immense menace qui fera office de boss final.
Comment le jeu se présente-t-il ? En vue à la troisième personne, et comme un jeu de rôle d'action (A-RPG). Comme pour tout bon jeu "Zelda", l'évolution ne se fait point avec du cumul d'expérience, mais à l'aide d'artefacts. On collectera des joyaux pour faire évoluer sa force, son endurance, sa barre de vie, mais aussi, son endurance. Là, on constate aussi une parenté avec une autre grande série de jeux vidéo, à savoir les "Assassin's Creed" (AC).
Il faut dire que nous sommes face à un studio qui a énormément travaillé sur la saga d'UbiSoft. On y retrouve donc le gameplay des derniers AC. Mais aussi ce principe de monter en hauteur (oui, c'est mieux que de monter en profondeur, je sais) pour dévoiler toute une zone. Ici ce seront les statues des divinités à libérer. Aphrodite, Arès, Hépaïstos et Athéna. Sachez que vous pourrez parcourir ces zones dans l'ordre souhaité, ou tout faire d'un coup.
Une fois en hauteur, on scrutera les environs pour dévoiler des coffres, des joyaux, et j'en passe. De nombreux défis vous attendent aussi, comme bien utiliser son arc, effectuer une sorte de course contre la montre, et même récupérer des billes magiques afin de compléter une constellation. En plus de faire évoluer son personnage, il nous faudra collecter des éclairs de Zeus, que l'on obtiendra en descendant (en bas, oui) dans le Tartare.
Les cryptes du Tartare rappellent violemment les niveaux d'un "Super Mario Sunshine", vous savez, ceux qui étaient épurés, où il fallait faire preuve d'agilité. Ici, et c'est une des force de ce jeu, vous serez obligé.e.s d'y aller afin de collecter les armes nécessaires à votre avancée. Très rapidement on constate que ces phases dans le Tartare combinent plateforme, action et même réflexion. Au début, on roule littéralement sur les défis, d'une simplicité parfaite pour mettre en confiance. Puis, au fur et à mesure de l'avancée, ça se complexifie.
D'ailleurs, les premières heures de jeu sont immersives, comme rarement vu dans un jeu j'estime. On ne cesse jamais de gagner une arme, d'apprendre à la maîtriser, d'avoir une compétence, qui permet d'atteindre un lieu jusque là inaccessible. On prend le temps nécessaire pour repérer les coffres, et, bien qu'au début un peu compliqué, on n'hésite pas à engager les combats face aux monstres.
Je n'ai pas précisé, mais l'histoire est issue de la mythologie grecque, et le dialogue entre Prométhée et Zeus vient s'inviter parfois en phase de jeu, avec cette volonté d'apporter un peu d'humour. Ceci rend le jeu léger et accessible je trouve. Le bestiaire vient donc de cette mythologie et est efficace. On peut réassigner les touches, même si je n'ai pas eu à le faire. Pourtant, l'épée sur RB (le bouton de tranche supérieur, R1 pour la PlayStation), c'est assez déstabilisant.
Mieux vaut éviter de confondre les touches, car les pouvoirs se déclenchent avec une combinaison pas très pratique, mais qui s'assimile rapidement. Les combats sont dynamiques, sans trop donner l'impression d'ignorer ce que l'on fait, même si les effets lumineux peuvent rendre le tout brouillon. Le jeu est très bon dans son gameplay, qui répond bien. Sur ce point là aussi, la copie du jeu de Nintendo est très bonne. La preuve, avant d'affronter Typhon, j'ai fait une pause de 3 mois sur le jeu. Les commandes me sont revenus immédiatement, contrairement à un certain "Quantum Break", qui pourtant permet de déclencher les pouvoirs un peu de la même manière niveau combinaison de touches.
Il y a tellement de choses à dire sur ce jeu. Il m'est impossible de tout relater ici. Vous pourrez adopter des montures (pratique pour se déplacer plus rapidement), faire de l'escalade, nager, plonger, voler, enfin, planer plutôt. Bref, tout ce que vous pouvez faire dans "The legend of Zelda : Breath of the wild" se retrouve ici. Même les graphismes imitation anime sont là et fonctionnent parfaitement. Graphiquement, sur XBox Series S, c'est beau, fluide et on peut voir loin, très loin.
Sachez qu'il est assez rare que je dépasse les 30-40 heures sur un jeu. Ici, en accomplissant pas mal de quêtes annexes pour faire évoluer mon personnage, je l'ai fini en 61 heures pour être précis. Du jamais vu pour ma part depuis "Final Fantasy XV" (ce qui remonte à plus de 4 ans). Et ce furent des dizaines d'heures passionnantes à jouer. Dans un immense monde, qui est moins dangereux que "Elden Ring", mais dont la profondeur de jeu rappelle un peu le GOTY (pour "Game of the year", soit "Jeu de l'année") 2022 de From Software. En plus accessible.
D'ailleurs, existe-t-il des défauts ? Oui. Le principal défaut vient de sa parenté à la saga AC. La carte est pleine de choses à faire une fois que nous les avons repérées. Ceci permet de parcourir le monde sans avoir à s'ennuyer, mais surcharge ladite carte. Oui, on peut choisir les icônes qui apparaissent, mais ça reste fouillis et ça peut même provoquer le dégoût, voire la peur. Trop de trucs à faire peut effrayer.
Autre point négatif, qui peut aussi effrayer, malgré une évolution que je trouve bien calibrée, on assimile énormément d'informations dans les premières heures de jeu. Résultat, on va choisir de faire évoluer son personnage sur un pouvoir spécifique, et le risque de se retrouver bloqué parce que l'on a pas débloqué le saut d'Arès, ça peut énerver. C'est du vécu oui. Pensez donc bien à débloquer en priorité TOUS les premiers étages des pouvoirs spéciaux. Il y en a 4. Et pensez aussi à sauver l'oiseau qui s'écrase du ciel, car bien utilisé et évolué, il vous offrira des capacités intéressantes, comme la discrétion ou la création d'une statue bien pratique pour activer certains interrupteurs.
J'avais une mauvaise image de "Immortals Fenyx Rising". Ceci ne m'a pas empêché de l'acheter sur PlayStation 5 une première fois, avant de le faire sur XBox Series S grâce au XBox GamePass. Et je dois dire que si "The legend of Zelda : Breath of the wild" est vraiment meilleur que ce jeu (ce dont je ne doute pas), et bien j'ai hâte d'y jouer. Oui, je ne l'ai toujours pas fait.
En attendant, que ce soit via le XBox GamePass ou en l'obtenant à bas prix, sachez que l'aventure vaut le coup. Si vous aimez l'action/aventure, la mythologie grecque racontée avec un peu d'humour, et que vous avez, je dirais 40 heures à vu de nez, devant vous, oui, ce jeu est une pépite sympathique comme tout. Au moins à essayer. Mais si vous entamez l'aventure, il y a de fortes chances que le début du jeu, qui ne cesse de vous récompenser, vous happe et donc vous embarque dans cette histoire. Un jeu qui vous fait évoluer rapidement, et nécessite de s'accrocher un tout petit peu pour saisir les combats au début. À faire, j'ai adoré parcourir l'île d'Or.
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