Cultivons la curiosité
Juste après le dernier tome de "Doubt", TONOGAI Yoshiki repartit à nouveau dans une nouvelle histoire complexe de jeunes se faisant juger sur leurs actes. Bon, j'avais fait sa précédente série en 2 fois, traitant 2 tomes à chaque fois. Pour "Judge" ce sera un tome à la fois. Quitte à faire des chroniques plus courtes. Et si dans la série précédente c'était un jeu quelque peu malsain qui entraînait notre héros dans une aventure de survie avec d'autres comparses, ici, c'est promptement aléatoirement que Hiro va se retrouver enfermé avec un masque de lapin sur la tête.
Enfin, un masque, une tête factice on va dire. D'ailleurs, ce tome qui est sorti en 2010 au Japon, 2011 en France chez Ki-oon, débute par de très jolies pages colorées, qui nous montrent la mort d'un jeune homme implorant on ne sait qui. Puis, on en apprend plus sur Hiro, jeune lycéen sans ennuis, qui est amoureux de la copine de son frère, sans jamais oser lui dire.
Un jour, il décide de retarder leur rendez-vous d'une heure afin de déclarer sa flamme à la jolie jeune femme, et advienne que pourra. Manque de bol, cet acte va faire que son frère se fera renverser par un camion. Ce qui n'aurait jamais dû arriver si Hiro n'avait pas truqué l'heure de rendez-vous entre les deux tourtereaux.
On devine rapidement pourquoi ce jeune homme est donc dans cette situation critique. Enfermé avec d'autres personnes, dans un lieu ressemblant à un tribunal. On devine que le décès du début est en fait une des victimes de ce plan malsain, qui a osé retirer son "masque" prématurément. Les caractères se dessinent rapidement, et on devine que les masques d'animaux représentent les 7 péchés capitaux. Pour 9 personnes, dont une malencontreusement déjà décédée.
Un compte à rebours s'enclenche, et nos protagonistes pourront rapidement ôter leur masque en toute sécurité. L'occasion de voir que les victimes sont jeunes, et ne comprennent pas ce qu'elles font là. À la fin du décompte, il leur faudra voter pour éliminer l'une des 8 personnes survivantes. On ignore pourquoi, on ignore comment. Reconnaissons que ce n'est pas idéal pour faire connaissance.
Et tout le monde décide de la jouer solo, attendant le vote chacun de son côté. Quand arrive la dernière heure, Hiro noue connaissance avec Kazuyuki, qui veut aussi que tout le monde s'en sorte. Et alors que la salle se remplit au fur et à mesure, la méfiance est toujours de mise. Il manque un homme, toujours enfermé dans sa salle. La méthode forte n'étant pas très efficace, Hiroyuki (Hiro) et Kazuyuki (Kazu) vont tenter de le raisonner. En effet, si il manque une personne lors du vote, tout le monde périra. Telles sont les règles (avec aussi un vote toutes les 12 heures).
Le mangaka nous montre rapidement pourquoi l'homme au masque d'ours est ici. Il aurait assassiné sa mère. Lors de la négociation, on apprend aussi une partie du passée de Kazu, et ce qui fait qu'il est ici. Le tome s'achève après un chapitre 5 qui ne dévoilera pas le résultat du vote. Notre héros est-il arrivé à convaincre les autres que sa stratégie les sauvera tous et toutes ? Nous l'apprendrons lors du prochain tome.
Toujours avec une forte inspiration de "Saw", on reconnaît le dessin du mangaka, mais aussi sa façon d'introduire son personnage principal au début. De façon légère. Avant de basculer dans l'horreur de l'emprisonnement. Cette fois-ci ce n'est pas un jeu malsain qui est à l'origine de cette épreuve. On ignore tout en vérité du tortionnaire, mais on sait que les personnages présents ici ont péché à un moment donné. Il y a cette pression du vote, qui force tout le monde à ne pas trop en dire, ni à trop se rapprocher au début. On sait que sur les 9, 4 survivront. Qu'il y aura un vote toutes les 12 heures, et que la pièce est surveillée par une caméra capable de pivoter à 360°.
Le scénario se pose donc tranquillement et se paye le luxe d'arrêter le premier tome dans un moment de haute, de très haute tension même. TONOGAI Yoshiki découpe bien son récit et son action, et en dévoile juste ce qu'il faut pour que l'on plonge dans l'histoire. En restant donc captif et captive de cette dernière. Le dessin est propre, rien à redire, et il n'y a pas trop de scène choquante. Juste une introduction un peu violente, mais on ne voit pas grand chose du premier décès, pire, on ignore ce que l'on voit quand on entame la lecture.
Dans la lignée de "Doubt", mais en un peu plus poussé, "Judge" se laisse lire facilement. Malheureusement le premier tome pose plus de question qu'il ne révèle de chose. Pire, il s'offre un cliffangher olympique qui pousse à lire le tome suivant dans la foulée. Je vous donne donc rendez-vous un peu plus tard pour voir comment continue cette histoire. Qui sera contée sur 6 tomes en tout. Si vous avez aimé "Doubt", on est sur un copié/collé plus qu'honnête. On dirait même presque une suite officieuse. Je pense que vu le dessin propre et le récit prenant, c'est un manga intéressant à lire. J'aime bien.
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