Cultivons la curiosité
Alors que nous aurions pu croire la bataille finale engagée, ou tout du moins amorcée, à la fin du tome 31, et bien il n'en sera rien. Ou plutôt pas exactement comme on l'entend. Après avoir passé largement les 120 épisodes (le livre que nous voyons ce jour contient les épisodes 127 à 130, sur 139 en tout), ISAYAMA Hajime arrive encore à éclairer quelques petites zones d'ombre encore non élucidées. Rien de fou, mais juste des retours en arrière qui permettent de casser l'action, donc de souffler un peu, tout en nous expliquant quelques petites choses de façon agréable.
Ici, ce sera le choix de Jean, et comment il a décidé d'arrêter d'être passif et de rejoindre l'alliance improbable, quitte à faire équipe avec ses pires ennemis, afin de sauver le monde. Ou plutôt, une grande partie de l'Humanité. Car, si j'ai oublié de le préciser depuis quelques temps, il m'est impossible d'évoquer l'histoire passée, sans en révéler les lignes importantes. D'autres personnes beaucoup plus talentueuses que moi sont capables de ceci.
Reste que le premier chapitre, premier épisode pardon, est un bras de fer tendu entre anciens ennemis. Les rancœurs surgissent violemment. On constate que l'auteur a bien défini les caractères de ses personnages, et ça explose ici aux yeux des lectrices et lecteurs. Le plus impressionnant tient du fait que ce n'est pas manichéen. On constate à travers les reproches fait aux autres, toutes les responsabilités que les personnages ont dû prendre. Les vies ôtées. La fine équipe montée qui doit essayer de sauver l'Humanité, est loin d'être parfaite. Et c'est ce qui fait son charme.
La réunion autour du feu de camp est certes bavarde, mais passionnante à suivre. Sur ce point là, l'auteur arrive mieux à capter l'attention que lors de la première partie de la série. Ici, rien n'est ennuyant, mieux, on sent la tension monter jusqu'à l'explosion de rage de Jean. Une fois l'abcès percé, il sera décidé de rejoindre le continent afin de stopper le Grand Terrassement. Ceci en allant au port afin de profiter de l'hydravion des Azumabito pour prendre de vitesse la horde de Titans.
Problème, les pro-Jäger tiennent ledit port, et une bataille féroce va avoir lieu. Sauf si Armin arrive à trouver un plan subtil pour éviter les pertes. Et ici, nous aurons droit à des images choquantes, violentes, le tout sur le style graphique crayonné du plus bel effet. Mais rien ne nous préparait aux dernières pages, d'une force incroyable. Un peu comme quand l'arme Marine attaque Junon dans "Final Fantasy VII", le Titan Originel et sa horde sont accueillis par l'armée de Mahr, en vain. Ici, nous voyons tout le gigantisme de l'Orginel, mais aussi la détermination de Jäger à mettre un terme à cette guerre, en appliquant un plan violent.
Dans ce tome, nous avons droit à la tension au début, entre personnes ne s'aimant pas du tout, et s'envoyant leurs horreurs commises à la gueule. Puis arrive l'alliance, avec la fuite pour arriver rapidement à stopper le Grand Terrassement. Ici, les Azumabito constateront qu'il est trop tard pour leur peuple, qui va périr inexorablement (à moins que ce ne soit les Mahr, j'ai peut-être mal compris). Mais malgré tout, la petite équipe improbable va continuer, pour sauver un maximum de vies. Mikasa ne cesse d'avoir cette question en tête (à cause d'un personnage), sera-t-elle capable de vaincre son ami...non, son amour d'enfance afin de sauver ce qu'il va rester de l'Humanité ? On aura la réponse dans les prochains tomes à coup sur.
"L'Attaque des Titans" reste une série assez captivante et incroyable. Si il n'est pas ici lieu de faire un bilan, pour bien comprendre cette fin, mieux vaut avoir suivi le manga depuis ses débuts. Les personnages sont loin d'être manichéens, et la surprise est d'autant plus totale, que le grand ennemi est l'ancien héros du manga. Eren (oui, j'ai spoilé, mais on le sait depuis la fin du tome 30) a fait un choix, extrême, mais un choix propre à lui, celui se protéger ses ami.e.s en sacrifiant toutes les personnes voulant du mal aux Eldiens. Et on arrive à comprendre ceci. C'est délicat, car d'un côté on apprécie Jean, Mikasa, Armin et leurs alliés, mais en même temps, malgré un plan violent, on comprend Eren. Bref, j'ai hâte de voir comment l'auteur va conclure cette histoire.
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