La Casa de Papel - Saison 2 (Parties 3, 4 et 5)

Allez, changement d'approche pour cette série dont la saison 1 a marqué pas mal de monde. "La Casa de Papel", c'est avant tout une série créée par Álex Pina pour la chaîne de télévision espagnole Antena 3. 15 épisodes qui montraient comment une bande dirigée par Le Professeur (Álvara Morte) est arrivée à imprimer et sortir 2,4 milliards d'euros. Sous le nez même de la police et donc de l'État espagnol. Netflix flaira le bon filon, et s'impliqua pour la diffusion sur sa plateforme de cette première saison. Que la firme étasunienne scinda en 2 parties, de respectivement 13 et 9 épisodes. La durée et une partie du montage se retrouvant modifiés.

Une suite fût mise en chantier devant le succès mondial de la série. Et si Antena 3 diffusa la première saison en deux parties aussi, en les 2 mai et 27 juin 2017 puis les 16 octobre et 23 novembre de la même année, Netflix procéda un peu différemment. Dès le 20 décembre 2017, les 13 premiers épisodes furent disponibles. Puis le 6 avril 2018 vit la fin de la saison 1 arriver sur la plateforme de diffusion en ligne. Une fin qui était ma foi fort belle, limite joviale, et qui me faisait dire "comment une saison 2 est-elle possible ?".

Fait marrant, il se trouve que j'ai vu une partie d'un épisode de cette saison 2, alors que ma maman regardait la série, bien avant moi. Du coup, après avoir vu les parties 1 et 2, j'ai rapidement compris qu'un autre casse allait avoir lieu. Passons cet instant de ma vie, pour nous concentrer sur ces nouveaux épisodes. Ainsi, on garde la même équipe, et Netflix va s'offrir 26 épisodes variants de 50 à 65 minutes environ. Pour faire monter la pression, ils seront dispatchés en 3 parties. 8, 8 et 10 épisodes. La première pour le 19 juillet 2019, la deuxième le 3 avril 2020 et enfin, l'ultime, sera aussi divisée en 2, un premier "volume" disponible le 3 septembre 2021 tandis que les 5 derniers épisodes seront visibles le 3 décembre 2021.

Il est pénible dès lors de suivre correctement une série, voire même carrément une saison pour le coup, quand elle est divisée en 4, et voit 29 mois séparer les premiers épisodes des 5 derniers. Voici pourquoi j'ai attaqué tardivement, car il se trouve que je venais d'avoir Netflix un peu après la mise en ligne du volume 1 de la partie 5 (suivez-donc un peu). Passons une fois de plus sur cette façon un peu stupide, destinée à faire de gros chiffres lors des journées qui voient la mise en ligne des épisodes. Et regardons la bande annonce en version française de la partie 3.

J'ai beau avoir quelque difficulté avec l'espagnol, la langue, j'ai tout de même regardé avec plaisir ce programme en version originale sous titrée en français. Mais de quoi ça parle ? Alors que tout le monde profite de son butin, aussi bien sur une île déserte qu'en Asie du sud est (vie de parias recherchés par Europol oblige), un évènement particulier va mettre à mal la couverture de tout le monde. Rio (Miguel Herrán) va payer cher les envies de fête de Tokyo (Úrsula Corberó). En effet, le petit couple va finir par se faire repérer, et si la femme arrive à s'échapper, Rio se retrouve prisonnier. Et on devine que l'Espagne ne va pas le ménager.

Dès lors, le plan sera simple. Réunir tout le monde, car il y a un risque malgré tout que les couvertures ne tombent, et organiser un autre casse pour obtenir la libération de Rio en monnaie d'échange. Le petit truc, c'est que cette fois-ci ce sera la réserve d'or espagnole qui sera la cible. Si le casse de la Fabrique Nationale de la Monnaie était un plan rêvé du père de Sergio (Le Professeur) et Berlin (Pedro Alonso), celui de la Banque d'Espagne sera l'œuvre de ce dernier. Avec l'aide de Palerme (Martín Berote). Et d'ailleurs, nous découvrirons que Berlin avait imaginé dans un premier temps, embringuer son frère dans le casse de l'or. Avant de changer de plan.

À travers de nombreux flashbacks, nous voguerons entre 5 ans avant le casse de la saison 2, ou même avant celui de la saison 1, ajoutant quelques scènes pour mieux développer les personnages. On prend connaissance de Palerme, qui sera le meneur dans la Banque d'Espagne. Et comme pour la première saison, on va nous expliquer le plan au fur et à mesure qu'il s’exécute sous nos yeux. Ce qui donne l'impression un peu gênante d'omniscience du Professeur. Qui a un plan pour chaque possibilités.

Je ne vais pas trop en révéler, ne vous inquiétez pas. Je vais juste essayer de répondre à cette question : "À quoi sert cette saison 2 ?". C'est très compliqué d'y répondre, car malgré quelques réticences, tout le monde revient, et repart avec la célèbre tenue rouge et la masque de Dali, pour un casse qui n'est pas si parfait que cela. Déjà, les nouveaux personnages, aussi bien du côté des bandits que des forces de l'ordre, ne sont pas si mal. Palerme est un peu un Berlin numéro 2, Bogota (Hovik Keuchkerian) remplace un peu Moscou (Paco Tous, qui fait des petites apparitions ici), et j'en passe.

Niveau force de l'ordre, on retrouve Suárez (Mario de la Rosa) et Ángel (Fernando Soto), qui assisteront le colonel Tamayo (Fernando Cayo), protecteur des intérêts du pays. Tandis que la très ferme et intelligente (mais aussi enceinte) Alicia Sierra (Najwa Nimri) sera la négociatrice pour la Police. Il se trouve que c'est elle qui interroge Rio, et pas de façon gentille. D'autres personnages arrivent en plus, côtés voleurs on pense à Marseille (Luka Peros) et Manille (Belén Cuesta), qui sont très intéressants. Mais aussi et surtout, lors de la partie 5 il me semble, Rafael (Patrick Criado), le fils de Berlin qui intervient lors de flashbacks, avec la nouvelle femme de ce dernier, Tatiana (Diana Gómez).

Je m'excuse de ne pas citer tous les acteurs et toutes les actrices, d'autant que tout le monde offre une belle prestation. Mais je n'ai toujours pas répondu à la question, quelle utilité a cette saison 2 ? Je le dis, aucune. On nous offre à nouveau l'excitation du casse, en nous faisant douter de sa réalisation. Vu que Berlin est plus épicurien que son frère. Ce dernier voit pas mal de failles, et se refusera longtemps à le faire, avant de voir dans l'arrestation de Rio, l'opportunité de rendre un ultime hommage à Berlin. Du coup, oui, on doute, mais on se rend compte que Le Professeur a tout prévu. Même la façon de sortir l'or, qui est, à la fois simple et complexe.

Une fois l'excitation du retour dans la banque passée, on va rapidement tomber sur l'os de cette saison 2. Son passage blindé d'action. Entre un certain otage bien connu qui sème la discorde, puis le chef de la sécurité qui va se prendre pour Rambo, c'est assez délicat d'adhérer à ce passage, très long, du milieu de saison. Seulement l'action est incroyable, et laisse peu de temps à la réflexion. Un peu comme on abrutirait des enfants en leur montrant des programmes développant leur hyperactivité. Je ne sais pas comment l'expliquer, mais j'ai vraiment l'impression que sur ce passage ultra action, la série a essayé de détruire la pensées des téléspectatrices et téléspectateurs.

J'avais beau me dire "arrêtez les conneries là, ce connard il évite les balles c'est impossible, puis il s'est vidé de son sang en plus", j'y revenais malgré tout avec plaisir. Heureusement pour le respect de l'excellente saison 1, la partie 5 sera plus calme et moins stupide. J'avoue que la résolution est un peu surprenante, que Le Professeur va montrer un autre visage, à un moment, avant de rechanger de nouveau. Mais surtout, la fin me paraît trop simpliste. Je ne comprends pas la réaction de Rafael, qui avait tout et cède... J'ai spoilé, pardon, mais vous comprendrez en voyant cette saison 2.

Car bien que je juge ces 26 épisodes inutiles, la saison 1 était parfaite et se concluait de façon satisfaisante, et bien j'ai passé un bon moment. On renoue avec les personnages avec plaisir, on se retrouve triste quand ils sont en difficultés, et on en apprend un peu plus sur la personnalité complexe du Professeur. On regrette juste que le passage action, Rambo, soit si long et improbable. Oui, de l'action comme ça c'est marrant à voir, mais c'est assez long et on n'a qu'une hâte, voir ce personnage mort.

En tout cas, il faut avoir vu les 2 premières parties avant de voir les 3 dernières. L'attachement aux personnages étant la seule chose qui justifie que l'on replonge, avant une partie 5 qui revient aux bases de la série. Au final, ça nous donne une excellente série, qui a vu une prolongation inutile de sa vie par Netflix, une saison 2 inférieure à la 1, mais qui divertit bien. Vous pouvez vous arrêter à la première saison, vous ne perdez pas tant que cela. Ceci dit, ça passe, à vous de voir si ce nouveau casse vous paraît justifié. En sachant que j'ai aimé malgré tout, alors que j'y allait à reculons car je n'en voyais pas l'utilité. Utilité que je ne vois toujours pas.

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