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Cultivons la curiosité

Mourir Peut Attendre

Mourir Peut Attendre

La quantité de jeu de mots possibles est astronomique. Entre le titre qui parle d'être patiente ou patient, les reports multiples du film, la faute à la pandémie, le fait que ce soit la dernière fois que Daniel Craig enfile le costume de James Bond. Vous le savez peut être, ici, on n'est pas doué pour les jeux de mots. On va parler du délai long, le plus long entre deux films James Bond, à égalité avec "GoldenEye", 6 ans. On va aussi voir qu'il y a aussi 6 ans, paraissait sur Ashou la chronique de "Spectre 007". Il est rigolo de constater que j'ai vu "Spectre 007" et "Mourir peut attendre" avec 6 ans d'écart jour pour jour. Le 10 novembre 2015 pour le premier, et le 10 novembre 2021 pour le second.

Et ce alors que "Spectre 007" sortait le 11 novembre 2015 (c'est d'ailleurs une des rares avant-première que vous avez pu lire sur Ashou), et que ce film me faisait retourner au cinéma après une longue attente et aussi découvrir le nouveau complexe de ma ville. Pour "Mourir peut attendre" ce fût plus chaotique. J'ai longtemps hésité à aller le voir. Vous avez pu constater que j'ai repris tous les films produits par EON, et que nous nous sommes arrêté.e.s à "Meurs un autre jour". Encore une question de mort. D'ailleurs c'était la fin de cycle pour Pierce Brosnan.

"Mourir peut attendre" sort finalement le 6 octobre 2021 après moult reports. Et devant les critiques mitigées, plus le fait que je n'ai pas eu le temps de revoir l'ère Daniel Craig, j'avais prévu de ne pas y aller. Finalement, sa diffusion le soir d'une veille de jour férié m'arrangeait bien. Et me voilà donc devant les 2h40 du long métrage, soit le plus long de la saga. Afin d'offrir une sortie honorable à Daniel Craig, ce qui serait une première dans l'histoire de la franchise. On en reparle après la bande annonce en version française, soit la façon dont j'ai vu ce film.

Vidéo de Universal Pictures France

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le film réalisé par Cary Joji Fukunaga (qui a aussi co-écrit le scénario avec Neal Purvis, Robert Wade et Phoebe Waller-Bridge) s'introduit de manière peu conventionnelle. On sent que l'on revient quelques décennies en avant, une maison est isolée dans l'hiver nordique. Un homme se dirige péniblement vers elle. On fait la découverte de Madeleine (Coline Defaud pour la version enfant), qui doit subir sa mère alcoolique et dont le père semble être parti.

Ici, nous sommes entre un thriller et un film d'horreur, avec un homme masqué, qui va assassiner la mère de Madeleine et finalement lui laisser la vie sauve. On revient quelques temps après "Spectre 007". Madeleine (Léa Seydoux, pour la version adulte donc) vit le parfait amour en Italie avec James Bond (Daniel Craig). Ce dernier s'est rangé des services secrets de sa Majesté et n'a plus qu'une chose importante à accomplir afin de passer une retraite méritée avec son amour.

Forcément, Spectre refait son apparition, et après une scène d'action dingue, James doute trop de Madeleine, qui aurait un lien avec Blofeld (Christoph Waltz, emprisonné en haute sécurité). Bim, générique. Interprété (et écrit) par Billie Eilish, les images et la chanson sont impeccables, dans la veine des meilleurs génériques des films James Bond.

Boum, on saute 5 années. La vache, ça va vite. On sent que c'était plutôt 3 originalement, mais que voulez-vous, pandémie tout ça... donc, un casse a lieu dans un laboratoire du MI6, et l'arme biochimique Héraclès est volée par, semble-t-il, Spectre. Le truc surprenant est que M (Ralph Fiennes) demande à ce que 007 soit sur le coup. Bon, là, j'avoue, j'ai buggé quand j'ai vu que 007 n'était pas James Bond. Mais c'est vrai qu'il n'a plus rien à voir avec le MI6. Ceci est la seule grosse révélation que je ferai, je vais essayé de ne pas révéler l'identité de l'agent 007 (pourtant ça a fait un foin énorme à cause des mascus fragiles mais passons).

Donc, on retrouve James aux Caraïbes, tranquille quoi. Il force à mort sur la boisson, d'autant plus qu'une vieille connaissance de la CIA, Felix Leiter (Jeffrey Wright) lui propose du boulot. Un truc sympa à Cuba, récupérer un scientifique enlevé par Spectre lors du casse de Londres. Après avoir découvert le nouveau 007, James accepte la mission de Felix pour faire définitivement tomber Spectre. Et c'est à Cuba qu'on va avoir le personnage le plus sympa du film je trouve.

Une jeune recrue de la CIA fait sa première grosse mission. Paloma (Ana de Armas) fait preuve d'une incroyable habileté, et une capacité à se battre qui épate pour une recrue qui n'a que 3 semaines de formation. Ici, on constate qu'il y a une bonne part d'humour d'ajouté. Paloma étant vive, efficace, légère, tandis que James se vautre comme une merde du premier étage alors qu'il se bat contre 2 personnes. Et il se relève tranquillement, sert une vodka à Paloma (et à lui) et les deux agents reprennent la bataille.

C'est ce qui surprend beaucoup je trouve. On a un côté dramatique, une volonté de faire un thriller, mais en même temps on nous sort de belles scènes d'action (parfois mal filmées mais passons), et une pointe d'humour qui est bien trouvée. Donc, pour vous parler vite fait du scénario, on va en apprendre plus sur la dangerosité de Héraclès, on reverra Blofeld, Madeleine aussi, ainsi que l'homme au masque du début du film. Qui s'avère être un méchant aussi.

James va aller un peu partout, être réintroduit au MI6, faire équipe avec 007, mais avant cela il avait renoué un lien avec Miss Moneypenny (Naomie Harris), personnage toujours impeccable ici, et Q (Ben Whishaw). Voir Q faire semblant de retrouver James dans le bureau de M est plutôt marrant d'ailleurs. Alors, tout ceci pour se retrouver sur une île en Asie, qui est source de tension entre le Japon et la Russie. Forcément, c'est là que le grand méchant installe sa base, qui est digne des films de la saga, et cette île verra le dénouement de l'histoire, mais aussi du James Bond incarné par Daniel Craig.

La fin est poussive, mais offre de belles images. Daniel Craig est le premier acteur à être arrivé à rendre passionnant les James Bond à mes yeux. Ici il reste dans ce rôle, arf, je n'arrive pas à le dire comme il faut, mais on le sent un peu espiègle. Bon, je raconte du caca, mais j'ai beau être attaché à l'incarnation de James Bond par Daniel Craig, la fin n'a pas marché sur moi. On le voit trop facilement venir malheureusement. Par contre, si le film est assez intéressant du fait qu'il mélange les genres et s'amuse des clichés pour mieux les exploser (l'identité de 007, la réaction de Paloma (qui aurait couché avec James dans les films post 2006)), il est trop long et possède un défaut.

À l'instar de la saga cinématographique Resident Evil qui introduisait un personnage que je juge inutile et mal joué par Milla Jovovich (je parle donc d'Alice, non présente dans les jeux vidéo), ici, Léa Seydoux est insupportable. J'ignore si c'est sa version française (elle se double elle-même), mais elle susurre tout le temps, joue comme un poteau téléphonique, et en plus son personnage est énervant. Justement, un hommage est rendu à Vesperd Lynd (Eva Green), et ceci rend la comparaison encore plus violente. Normalement, je ne remarque pas quand les acteurs ou actrices jouent comme des quiches, ou alors ça m'est indifférent, mais ici ça fait tâche.

Je n'avais pas remarqué quoi que ce soit dans "Spectre 007", alors peut-être que ma critique n'est pas justifiée, je ne sais pas. C'est juste que ça m'a énervé. Et que dire de Christoph Waltz et Rami Malek. Ces acteurs sont récompensés à de multiples reprises, ils ont même des Oscars. Mais purée ici. Ils sont affreux. Je n'ai jamais peur devant Blofeld, pourtant grimé en Hannibal Lecter. Et pour Safin (Rami Malek donc) c'est pire. Quand il jette le coussin en l'air pour montrer qu'il est dangereux et que ses sbires mitraillent l'oreiller, c'est ridicule.

Enfin bon. "Mourir peut attendre" oscille entre bon et moins bon. Ce n'est ni mal réalisé, ni bien réalisé. Le film est trop long et veut offrir une belle fin au James Bond de Daniel Craig, mais sans arriver à émouvoir. Pourtant, certaines scènes d'action sont franchement efficaces. La course en Italie au début, les sauts à moto et tout, la vache, c'était fou. Le fait d'introduire un brin d'horreur, ou du moins de thriller, fonctionne aussi. Sauf que les personnages et les acteurs (et actrices) n'y sont pas. On passera sur des éléments scénaristiques complètement pétés, ça reste un film, et un montage qui parfois va carrément trop vite dans la même scène.

Au final, si "Casino Royale" m'avait enthousiasmé, créant une appétence dont j'ignorais l'existence grâce à un film violent et efficace, et bien que l'ère Daniel Craig reste ma préférée niveau James Bond, ce film n'est pas bon. Ni mauvais. J'ai aimé mais sans plus. Pfouah, j'ai oublié de parler de la scène dans les bois, digne de "Predator". Et oui, le film a beau être moyen, il possède des scènes ultra efficaces et marquantes. C'est pour ça que je ne regrette pas du tout de l'avoir vu au cinéma, juste ce n'est pas un film dingue. À voir si vous aimez Daniel Craig et les James Bond.

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