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Cultivons la curiosité

Permis de tuer

Permis de tuer

"Permis de Tuer", le seizième film mettant en scène les aventures de James Bond, met un terme à plusieurs choses. La fin d'une décennie. La fin de cycle de Timothy Dalton. Petit cycle, mais c'est toujours plus que George Lazenby. La fin aussi de John Glen comme réalisateur. Fin de Maibaum/Wilson au scénario. Cela en sera fini de Robert Brown en M. Même sort funeste pour la Miss Moneypenny jouée par Caroline Bliss. Bref, c'est une grosse fin de cycle qu'amorce ce film, la plus spectaculaire étant la sortie tous les 2 ans d'un film au cinéma. La plus longue absence de 007 était de trois années entre "L'Homme au pistolet d'or" de 1974 et "L'Espion qui m'aimait" en 1977.

Seul Desmond Llewelyn résistera en reprenant son rôle de Q par la suite. Une surprise de ce film est de voir 2 chansons phares accompagner sa sortie. Gladys Knight avec "Licence to Kill" en chanson introductive, tandis que Patti LaBelle s'offre celle du générique de fin avec "If you asked me". Les deux clips sont sur le DVD et ils sont... euh bof. Ce sont des clips des années 80 donc ne cherchez pas quelque chose de spectaculaire. D'ailleurs regardons ce générique de début, toujours aussi recherché, toujours à base de belles femmes dénudées, et avec un titre introductif dont le début vous rappellera un certain thème.

Vidéo de Le Monde des Avengers

D'ailleurs, en parlant de thème, on note que les musiques de John Barry disparaissent purement et simplement ici. Pas de cuivre, pas de musique épique. C'est la modernité qui prend le pas et elles sont... oubliables. Je ne parle pas des deux chansons phares du film, qui sont très bien, mais les musiques accompagnant le film sont complètement oubliables. Ce qui est étonnant quand on sait que la saga possède des thèmes parmi les plus iconiques du cinéma.

Mais bon, en attendant James assiste au mariage de son meilleur ami, Félix Leiter. Si Timothy Dalton reprend pour la seconde et donc dernière fois le rôle de l'agent 007, il en est de même pour David Hedison, 16 ans après avoir interprété l'agent Félix Leiter dans "Vivre et laisser mourir". Donc à Miami, lieu du mariage, c'est l'effervescence. Franz Sanchez (Robert Davi) est en ville, et la DEA veut le coincer. Le mariage attendra un instant, et voilà Félix, accompagné de James en observateur, partis pour coincer un des plus grand caïd de la drogue.

La scène introductive est dingue. Complètement folle. On va passer d'une arrivée en hélicoptère, avec une fusillade, puis fuite en avion, avant que James ne le pêche de façon originale. Pour finir par une arrivée triomphale des deux amis en parachute pile devant l'église où a lieu le mariage. Générique de début. On peut dire que ça commence fort, et le film insiste bien sur l'amitié entre Félix, James et la mariée Della. On devine même qu'un drame va se jouer car on insiste sur les cadeaux offerts à James par le couple.

Et malgré l'arrestation de Sanchez, ce dernier est trop puissant, arrivant à corrompre un agent chargé de son transfert, il s'échappe et se venge auprès de l'agent de la DEA fraîchement marié. Assassinant sa femme et le mutilant à l'aide de requin. James l'apprend trop tard et décide de partir dans une vengeance personnel, après avoir constaté que la DEA ne pourra rien faire, et que le MI6 lui tourne le dos.

En fait c'est plutôt l'inverse, c'est James qui démissionne et voit sa "licence to kill" révoquée. Oui, j'ai vu le film en version originale sous titrée en français. James va donc enquêter avec l'aide de Sharkey (Frank McRae), agent de la DEA, et Hawkins (Grand L. Bush). Seulement 007 devra rapidement se démerder tout seul. Coup de bol, et j'avance très vite dans le scénario, il arrive à voler 5 millions de dollars à Milton Krest (Anthony Zerbe), l'homme en charge de transférer la drogue et l'argent pour le compte de Sanchez.

Heureusement, James pourra compter sur une informatrice de Félix en la personne de Pam Bouvier (Carey Lowell). Ex-pilote émérite de l'armée, elle vend ses services au plus offrant et assiste bien James dans un bar miteux de Miami. Où l'on fait plus ample connaissance avec Dario (Benicio Del Toro), l'homme de main sans pitié de Sanchez.

Voici notre duo en partance pour Isthmus, un pays d'Amérique latine fictif dont le drapeau ressemble au Guatemala. C'est d'ici que Sanchez pilote tout son trafic de drogue, soudoyant el presidente. On aura droit au grand jeu de James afin d'attirer l'attention de Sanchez, au casino. Notre héro est malin d'ailleurs, car il va semer la discorde parmi ses adversaires plutôt que de les affronter directement. On retrouvera un agent infiltré de la police de Hong Kong en la personne de Kwang (Cary-Hiroyuki Tagawa, que je connais pour son rôle de Shang Tsung dans le film "Mortal Kombat" de 1995). Bon, c'est un échec, et l'opération des "ninjas" de Hong Kong échoue, tout le monde périssant dans l'attaque du quartier général à coup de... tank de l'armée locale. Ouh, je n'ai pas tout compris ici.

Mais coup de bol, James était captif de Kwang, et ceci lui permet de s'attirer la confiance de Sanchez. L'agent 007 aura beaucoup de chance sur le coup. Il continue de s'amuser avec Lupe (Talisa Soto), la compagne martyrisée de Sanchez, et arrivera à élaborer un plan à l'aide de Q et Pam. Le final va se jouer dans l'usine de drogue ultra moderne de Sanchez. Malin comme un singe, il cache les stupéfiants à l'aide d'essence dans des camions citernes. Problème, lors de la visite qui s'organise, Dario est présent, et risque de compromettre la couverture de James.

Ça part en baston, en broyage de Dario qui rappelle la dépressurisation ultra gore de Krest d'ailleurs. Puis grosse poursuite entre avion et semi-remorque, aboutissant à moult explosions (dont la destruction impressionnante de l'usine). Que dire des cascades. Aussi bien aériennes que terrestres. Voir des semi-remorques faire des drift, se faire éclater contre des rochers, dévaler des pentes ou carrément rouler sur "2 roues" pour éviter un missile. La vache. C'est à couper le souffle. Et évidemment, James ne cesse de se balader sur les camions en marches. Pour encore plus de scène d'action impressionnante.

Petit bémol, quand James et Sanchez sont accrochés sur la remorque et que le camion sort de la route, on ne comprend pas tout, je trouve la scène mal réalisée pour le coup. Mais c'est là le seul défaut du film. C'est dire. Ah, si, autre point faible, Moneypenny qui était ultra balèze et intelligente dans "Tuer n'est pas jouer" devient maladroite et inquiète, et en plus on ne la voit que 2 minutes chrono.

L'ultime aventure de Timothy Dalton en James Bond est sombre, violente, riche en action. On retrouve de l'infiltration, mais surtout de l'action, de l'action et de l'action. Pas de flegme ici, très peu d'humour. Ceci change énormément d'un Roger Moore par exemple. Mais j'avoue que voir 007 morfler, se retrouver souvent décoiffé, mal en point à la fin du film, bah ça fait plaisir à voir. Ceci le rend humain en vérité. Je repense à Daniel Craig et la séance de torture de "Casino Royale". Pierce Brosnan reprendra le flambeau d'un James Bond plus Britannique, plus flegmatique, plus séducteur aussi.

Le DVD comporte aussi des reportages sur la scène de cascade en camion, avec un Rémy Julienne s'exprimant en franglais, et des responsables de Kenworth qui expliquent que la demande et les modifications apportées pour faire les scènes paraissaient impossibles. Les 10 minutes de ce reportage (nommé ici "court métrage" allez savoir pourquoi) ressemblent à une publicité pour Kenworth, mais bon. On aura aussi un reportage de 5 minutes inutiles sur les coulisses du film. Ce qui est bête car un gros reportage de 30 minutes sur la conception de "Licence to Kill" (nom original du film) est présent.

On y constate que pour ne pas faire exploser le budget malgré un scénario ambitieux, il fût décidé assez tôt de ne pas aller en Chine (en fait ce sont les autorités locales qui ont refusé) pour le Mexique. Les plateaux étaient en mauvais état, et au final, les gentils Étasuniens/Britanniques ont réussi à faire quelque chose de grandiose. Bref, c'est un reportage sympa, mais assez pompeux au final.

Tout l'inverse du film qui fait quitter les années 80 à James. Et je dois avouer que j'ai bien aimé ces 2 films avec Timothy Dalton. Un Bond plus humain, moins comique, plus sombre aussi, et offrant beaucoup d'action, voilà ce que je retiens de cette période. On compense l'absence de scène en voiture par un mélange d'action dans les airs, sous l'eau, mais surtout une course-poursuite en semi-remorque qui marque violemment. Un film que j'ai aimé voir, et j'avoue que j'appréhende un peu la version Pierce Brosnan de Bond. D'ailleurs, nous arrivons désormais à la période où je sais que j'ai vu tous les films en entiers au moins une fois. Alors que jusque là je n'avais que quelques souvenirs, notamment du 007 de Roger Moore. Nous verrons cela prochainement sur Ashou, en attendant, "Tuer n'est pas jouer" et "Permis de tuer" sont deux excellents films que je vous conseille chaudement si vous aimez l'action.

@+

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