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Cultivons la curiosité

Police Academy 5 : Débarquement à Miami Beach

Police Academy 5 : Débarquement à Miami Beach

Après un quatrième volet moyen, mais pas trop mauvais, il ne faut pas attendre plus d'un an pour voir les personnages de Police Academy revenir dans les salles obscures. Bon, il y a un grand changement dans le cast, mais nous verrons cela après les données techniques. Réalisé par Alan Myerson et scénarisé par Stephen Curwick, nous allons tout de même retrouver une partie de l'équipe bien connue et déjantée de la saga. Le film peine à atteindre les 90 minutes, et va nous mener sous le Soleil de Miami. La ville est aussi connue pour ses marais sur lesquels on vogue en hydroglisseur. Si, vous connaissez ce bateau à hélice hors de l'eau.

Vous connaissez aussi forcément les alligators, ou crocodiles, j'ai beau être en ce moment même sur le site de National Geographic, j'ignore lequel terme est le bon. Alligator à priori. Bon, après ce passage culturel sur la faune de Floride, regardons la bande annonce en version française, marrant, c'est de cette manière dont j'ai vu ce film. Et nous allons voir que pour la première fois, ce fût à regret.

Vidéo de Otto Rivers

Pour le doublage, à priori c'est parce qu'il s'agit de celui utilisé pour le Québec. Peu importe, car nous allons voir qu'il est, à défaut d'être mauvais, poussé au niveau des accents. Trop poussé. Mais parlons de l'histoire. Déjà, plus de Steve Guttenberg et son personnage de Mahoney. Plus de Zed (joué par Bob Goldwaith), ni du timide maladroit dont j'ai déjà perdu le nom.

Mais nous retrouvons Bubba Smith en armoire à glace Hightower, David Graf reste le féru d'arme à feu qu'est Tackleberry. On retrouve l'imitateur de bruit talentueux qu'est Michael Winslow en Jones, ainsi que Leslie Eastbrook en la blonde plantureuse mais autoritaire Callahan. La malheureusement disparue récemment Marion Ramsey est aussi présente avec sa timide Hooks. Le commandant Eric Lassard (George Gaynes) est aussi ici. Tout comme le lieutenant Harris (G. W. Bailey) et son acolyte Proctor (Lance Kinsey) vont faire office de souffre douleur méchants pas gentils qui se prennent les blagues des gentils.

On ajoute désormais le neveu de Lassard, soit Nick Lassard (Matt McCoy), qui va essayer de faire oublier Steve Guttenberg. Révélation, il n'y arrivera pas. Mais je n'ai toujours pas parlé du scénario. Le commandant Lassard, via un subterfuge du jaloux Harris, va devoir prendre sa retraite. Non sans être décoré et honoré par la profession. Dans un congrès de la Police à Miami. En parallèle, un vol de bijoux a lieu, par une équipe d'Italiens pas très très doué. Mais bon, ils y arrivent, et vont aussi aller à Miami. Ce qui provoquera un quiproquo. Mais ce n'est pas foufou.

En fait, à l'aéroport, les sacs vont malencontreusement s'échanger entre le commandant Lassard et les malfaiteurs. Mais avant d'arriver à Miami, nous allons subir des gags assez insipides. Bon, ici la photographie du film et sa réalisation ne dépasseront jamais le niveau d'un téléfilm. Le scénario est assez convenu, mais encore, ça peut passer. Mais jusqu'à l'arrivée à Miami, c'est de la rigolade pas drôle. Le commandant Lassard étant particulièrement maladroit, ce qui provoque des catastrophes évidemment. On retrouve le duo Harris/Proctor toujours aussi moqué et maltraité par nos héros et héroïnes.

Bon, les Italiens voleurs de bijou vont tout faire pour récupérer le sac, en vain. Ils vont se faire menacer par le chef de la mafia semble-t-il. Et ici, l'accent de la VF, ou du moins la version Québécoise, est dégueulasse. Mais horrible. Je ne parle même pas du monsieur en surpoids qui rejoint l'académie de police et Jones, qui ont des accents africains insoutenables. Sans rire. On perçoit le racisme des années 80, un peu à la Michel Leeb, et là je me suis posé une question.

Ces accents, quand j'avais 10 ans, je les trouvais hilarants. Oui, j'étais un petit blanc fils unique à la con. C'est horrible en y repensant. En même temps, la télévision montrait des femmes nues pour vendre du shampoing, et Banania... je préfère ne pas en parler. J'avoue que le moi de 10 ans, qui voit ce film, il se marre. Comme un connard limite raciste. Mais aujourd'hui, ce doublage est juste merdique. Voire même à vomir. Il n'y a aucune subtilité, contrairement à ce que faisait le regretté Med Hondo en doublant Eddie Murphy (pourtant dans ces mêmes années). Non, ici c'est frontal et à chier. La direction du doublage est ouvertement raciste et moqueuse, mais encore, pour les Afro-Américains, ça passe, mais les Italiens, ouch.

Bon, on enchaîne les gags, jusqu'à la bonne idée du film, à savoir l'enlèvement du commandant Lassard par les méchants voleurs, mais avec un point spécifique. C'est le commandant qui mène les demandes des malfaiteurs, leurs proposant de demander un hélicoptère par exemple. Tout ceci pour se marrer. Juste rigoler quoi. Ah, non, je crois qu'il pense être face à une mise en scène de la Police pour sa retraite. Peu importe car ce point fonctionne bien, les voleurs montrant un certain respect pour leur otage. Une forme de syndrome de Stockholm inversé.

Vers la fin, l'assaut donné par l'équipe bien connue est très cartoonesque, avec des malfaiteurs plaqués au mur après l'ouverture d'une porte, en laissant leurs silhouette dans ledit mur. Et là, bah ce n'est pas trop mal. Tout comme la poursuite en hydroglisseur dans les bayous de Floride, et la lutte contre la faune sauvage, ça marche un petit peu, offrant une légère dose d'action sympa.

Pourtant, le film n'y arrive pas. En aucun cas il est captivant. J'ai manqué m'endormir à plusieurs reprises tant les gags sont pitoyables et surtout, cette bande son afflige plus qu'elle ne fait rire. Ceci fonctionnait dans les années 80, et sur un public jeune, pas encore au courant des problèmes raciaux (et féminins aussi). Mais non, on s'ennuie. Le film ne possède pas de fulgurance. On est plus énervé.e.s qu'heureux (ou heureuses) en le voyant.

Bon, Steve Guttenberg ne manque pas pour autant, le personnage dragueur du neveu de Lassard le remplaçant est aussi pitoyable. Les gags pourront parfois faire sourire, jamais rire. En fait, la licence s’essouffle à cause de ce rythme assez dingue d'un film par an. Il y a une forme de redondance qui est encore plus flagrante quand on regarde les films à intervalles réguliers et courts. Le doublage est à chier, ou à vomir, surtout de nos jours. Ça ne passe plus, et c'est bien normal. Bref, ce film possède pourtant quelques petites idées drôles (l'otage commandant Lassard qui aide ses ravisseurs notamment), mais en face on a beaucoup de racisme, sexisme, et même grossophobie. La course poursuite finale ne sauve pas ce film qui s'enfonce dangereusement vers le mauvais goût. Bof, voire mauvais, à éviter je pense.

@+

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