Cultivons la curiosité
En 2012 sortait un film d'animation signé Pixar Animation Studios, la même année, Behaviour Interactive sortait le jeu issu du film. Son nom, "Rebelle". Voici comment j'introduisis ma chronique sur le jeu vidéo offert via le programme Games with Gold. C'était en Novembre 2018 sur Ashou. Le jeu m'avais plutôt plu par ailleurs. Il est normal qu'avec l'arrivée de Disney Plus, j'allais tôt ou tard voir le film. Une co-réalisation à trois têtes. Mark Andrews, Brenda Chapman et Steve Purcell. Tandis que le scénario reprend le trio cité, et y ajoute Irene Mecchi. Mais regardons la bande annonce en version française tandis que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français.
Vidéo de Les Cinémas Pathé Gaumont
Nous voici parti.e.s pour un peu plus d'une heure trente dans un monde rappelant l'Écosse. Si en terme de paysage, ça ressemble aux Highlands, c'est quand les personnages s'expriment que l'on obtiens la certitude d'être dans une Écosse des tribus. J'ignore ce que ça donne en français, mais en version originale, on perçoit l'accent de Karen Gillan (qui n'est pas dans ce film) quand elle débute dans la saison 5 de la série "Doctor Who". Il est difficile à expliquer à l'écrit, mais les "o" sonnent comme des ôôô hyper haut. Merde, je laisse tomber, je n'arriverai pas à l'exprimer. Mais même quand on n'a pas l'oreille anglophone, on sent une prononciation étonnante.
Nous sommes dans un monde qui ressemble à l'ancienne Écosse. Une tribu vit tranquillement. Même si avant tout c'est un couple et sa jeune fille que l'on découvre. En train de camper. L'occasion de voir Mérida et ses parents. Seulement un immense ours les attaque. Mor'du entame un combat contre Fergus, le papa de Mérida, et nous n'en serons pas plus.
Saut temporel. Fergus est en fait le roi, et donc Mérida la princesse. Mais une princesse peu conventionnelle, qui a plus pris les méthode rustres de son géniteur que les bonnes manières de sa maman, la reine Elinor. D'ailleurs, on constate que le roi a perdu sa jambe contre son combat face à Mor'du, et que la princesse a désormais 3 petits frères.
Le jour est arrivé où il faut expliquer à la jeune fille que des prétendants des 3 autres clans vont débarquer sous peu pour conquérir sa main. Ce qui énerve Mérida. Elle ne désire qu'une chose, vivre dans la nature, à s'entraîner au tir à l'arc et chevaucher son cheval (euh, logique quoi). Elle veut juste être libre et pensera à l'amour plus tard. Seulement les relations des 4 clans sont tendues, et ce futur mariage pourrait amorcer une trêve sympathique dans les Highlands.
D'ailleurs Elinor a formé toute sa vie Mérida à être une bonne épouse. Dans ce but de réunir tous les clans ensembles afin d'éviter les conflits. Rien n'y fait, et alors que le tournoi pour déterminer quel prince décrochera la main de Mérida a lieu, celle-ci veut faire partie du jeu, afin de conserver sa main. C'est compliqué, mais grosso modo, ça met le désordre, évidemment Mérida gagne le concours d'archers (archère plutôt), mais ceci n'est pas du goût de la reine, a qui une parole malheureuse échappe.
Ceci va brouiller la mère et la fille, cette dernière fuyant dans la forêt. Où elle rencontrera une sorcière, pardon, sculptrice, qui ressemble aux sorcières des studios Ghibli. À ce niveau là, il faut plus le prendre comme un hommage que comme un copiage. Quoique en y réfléchissant, elle ressemble à celle de "Blanche Neige et les Sept Nains" c'est vrai. On s'en moque. Mérida veut que sa maman change, et pour cela rien de compliqué, il faut lui faire avaler un truc, et voilà.
Après un plan cinématographique malin comme tout, sur fond de rabibochage, et bien c'est forcément la catastrophe. J'ignore si je vous révèle ce qui va venir. Mais les choses ne vont pas changer comme Mérida l'avait prévu, et elle va devoir, aidée de sa maman (qui découvre une autre façon de vivre), inverser le sortilège sous 2 jours. L'occasion de vivre une aventure mère-fille qui pourrait enfin briser la glace entre elles.
Le film est prenant. Clairement. On s'attache à Mérida, fausse rebelle, mais qui ne veut pas de cette vie de princesse. Avec ses cheveux bouclés qui ne veulent pas tenir en place, son aversion des robes trop serrées, son amour de l'escalade, oui, Mérida n'est pas une princesse conventionnelle et elle est attachante pour cela. Fergus est un grand gaillard rigolo, qui ne souhaite que le bonheur de sa fille. Si ça passe par ne pas être présentable et faire du tir à l'arc, ça lui va.
Seulement Elinor sait que le royaume, ou le clan, ou la tribu, a besoin de ce mariage pour calmer la situation géopolitique. Enfin bon, un truc du genre. Elle n'arrive pas à comprendre cette volonté de liberté de sa fille. Seulement, l'aventure qu'elle vivra avec elle, sous une autre forme (pour ne pas trop en dire), va changer son point de vue. Et elle va apprendre à pêcher, dans une scène absolument merveilleuse je trouve. Pleine d'humour et de tendresse.
D'ailleurs, juste avant l'embrouille mère-fille qui donnera envie de changement à Mérida, on note une belle réalisation des deux personnages qui "révisent" leurs discours. Ceci forme une discussion à cœur ouvert bien fichue. Et même si Fergus fait l'imbécile en prenant une voix fluette et que le cheval de Mérida ne dit pas grand chose, malgré l'humour présent ici, on perçoit un brin d'émotion.
Une chose m'a impressionné dans ce film, ce sont les paysages. Le film va sur ses 9 ans, et pourtant c'est magnifique. Entre l'eau, les arbres... la cascade, à un moment il y a une cascade somptueuse. Les humaines et humains sont un peu étonnamment représenté.e.s, mais on s'y fait vite. Les animaux sont aussi somptueux. Que dire de la fourrure de ceux-ci, ou des cheveux, secs ou humides. Bluffant. En plus l'histoire, pourtant prévisible, est très plaisante à suivre. On y voit des personnages forts en caractère, et hormis les 3 petits frères de Mérida qui ne sont là que pour amuser la galerie, tout le monde est attachant.
Il y a un bon mélange d'action, d'humour et d'émotion. Après, on peut s'attarder sur le message féministe ou non de ce long métrage, mais honnêtement, et excusez ma franchise, c'est totalement con de chercher si le film est féministe ou l'inverse. Nous avons juste une fille qui est moderne, qui veut vivre sa vie comme elle l'entend, quitte à ne pas rentrer dans le moule, mais pas forcément de façon virulente. Elle regrette rapidement sa volonté de changer sa maman, et fait preuve de plus d'ouverture, d'empathie, envers la reine par la suite. Donc vous voyez ce que vous voulez, moi j'ai juste vu une fille, une princesse, qui se comporte comme elle le souhaite, commet une erreur et la répare. Non sans douter.
Et bien, de façon surprenante, comme j'avais apprécié le jeu, le trouvant un peu trop prévisible et facile, j'aime beaucoup ce film. Une année avant "La Reine des Neiges" des studios Walt Disney Animation, Pixar Animation Studios nous offraient déjà une princesse forte et désireuse d'indépendance. Certes, il n'y a pas le passage sur le rejet de l'héroïne qui est présent dans le long métrage de 2013, mais ceci n'enlève en rien l'empathie que l'on ressent pour Mérida. Ainsi que certains discours parfois riche en émotion. Voir la mère et la fille se rapprocher comme ça alors qu'elles sont souvent en train de se brouiller, et bien c'est chouette. Un film à voir j'estime. Rien que pour la beauté des paysages.
@+
P.S. : Je n'ai cité aucune doubleuses et aucun doubleurs. Kelly Macdonald, Peigi Barker, Billy Connolly, Emma Thompson s'en sortent de façon impeccable en version originale. Avec cette accent écossais mémorable et charmant quoique un peu virulent je trouve. J'ignore ce que donne la version française.