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Cultivons la curiosité

Red Son - Superman

Red Son - Superman

Bon, comment faire, comment arriver à ne pas se répéter alors qu'on se retrouve exactement face à la même chose que "Année Un : Wonder Woman" avec ce "Red Son : Superman". En commençant par le fait que nous sommes toujours sur l'édition spécial été 2020, avec une histoire complète pour 4.90€. Le fait que nous avons un super héros, non, LE super héros par excellence et que nous allons découvrir son origin story. Ah, non, là ce serait mentir. En fait, on se retrouve face à un récit original, accompagné de 2 histoires indépendantes en fin de tome.

On retrouve cette qualité de papier assez moyenne, et une couverture souple s'abîmant aisément. Hey, mais oh, pour le prix, il est normal d'avoir des compromis. Nous voici devant un livre de 208 pages, dont la grande majorité est occupée par "Red Son". Datant de 2003, cette histoire part d'un principe tout con, que ce serait-il passé si la capsule de Kal-L avait eu un peu de retard ? Si au lieu de s'écraser dans la campagne étasunienne, c'était la cambrousse soviétique ?

Ainsi, Mark Millar imagine un scénario qui va nous montrer une uchronie plutôt sympathique. Le surhomme développant ses super pouvoirs qu'à l'âge de 12 ou 14 ans, et étant aussi élevé dans la simplicité d'une ferme. Sauf que c'est l'Union Soviétique et Staline qui vont profiter de son aide. Permettant au communisme de rapidement conquérir les pays du monde. Ah, oui, la capsule de Kal-L s'est écrasée en 1938 quelque part en Ukraine. Ce qui explique le côté temporel revisitant notre Histoire.

Le dessin est signé Dave Johnson, Kilian Plunkett et Jock, les encrages sont d'Andrew Robinson et Walden Wong, tandis que Paul Monts se charge des couleurs. C'était pour citer tout le monde, car c'est du très beau travail. Les couleurs, mises en scène et dialogues étant plus que bons. Pour ces derniers, on regrettera avoir un peu trop de blabla par moment. Mais le plus gênant vient du scénario. Il part du constat que tout le monde connait Superman et son univers.

Ainsi on retrouve Lex Luthor, toujours en ennemi de l'homme d'acier (marrant, c'était le surnom de Staline aussi il me semble), mais aussi en défenseur de la pensée étasunienne. Des U.S.A. qui s'effondrent d'ailleurs, et se retrouvent submergés par la vague communiste que Superman propage à travers le monde. On y verra une étonnante Amérique défaillante (oui, allez, laissez-moi dire Amérique un bref instant pour les États-Unis d'Amérique), qui pourtant arrivera à créer, via Lex, des monstres toujours plus hideux et dangereux afin d'anéantir Superman.

D'ailleurs voir le premier super héros étasunien poser devant le drapeau soviétique, c'est assez étonnant. Passons car Superman, malgré sa renommée, reste fidèle à lui-même, ne voulant pas conquérir le monde par la force, et encore moins faire de la politique. On verra Wonder Woman, et même un Batman soviétique. Mais là où j'ai décroché, c'est quand Brainiac arrive. Je n'ai rien compris du tout. C'est qui ? Il est Alien aussi ? Mais quoi ? Bref, ça va trop vite, comme le précédent comic de la collection que nous avons vu. Et comme pour "Année Un : Wonder Woman", on va faire des bons temporels archi déstabilisants. Il n'y a pas idée d'user de ce procédé bordel. C'est chiant et ça perd.

Pourtant, malgré quelques longueurs au début, on reste captivé par le récit et surtout le côté surprenant de voir l'U.R.S.S. conquérir le monde. On voit de l'action, un peu car Superman est beaucoup trop fort, et Mark Millar s'amuse à replacer des personnages bien connus, comme Batman, Luthor, Loïs Lane, Wonder Woman et j'en passe. L'histoire s'avère sympa à lire, mais sans plus. Brainiac est présenté hyper rapidement, et on ne comprend rien à ce qu'il arrive à Diana à un moment.

Une fois la conclusion montrée (et qui est vraiment bien pour le coup, la fin étant juste excellente), on se retrouve face à une histoire seule. "Qu'est-ce que la vérité, la justice et l'idéal humain ont de si drôle ?". De Joe Kelly au scénario et avec Doug Mahnke et Lee Bermejo au dessin. On change de style, et on retrouve un Superman étasunien, qui veut lutter contre toute violence. Même quand Manchester Black arrive pour sauver le monde en employant des moyens radicaux. Lui et son groupe assassinent quiconque commet un impair. Pour remodeler le monde selon sa vision.

Superman va s'y opposer, luttant au maximum et offrant un combat sympa. Seulement, rien n'est mémorable ici je trouve. On ne s'attache à aucun personnage, et l'histoire est trop vite expédiée. Dommage, car le dessin est plutôt sympa, et voir Superman hyper balèze impressionne. Après arrive une dernière petite histoire nommé "La valse des Pantins", plus sobre mais joliment mise en scène, elle nous montre un affrontement non violent entre Superman et le Joker. Le résultat est bon, mais sans plus.

Au final, que dire. L'histoire principale "Red Son" est prenante, mais assez lourde et s'offre le luxe de perdre les novices avec ses bonds temporels et cette introduction hyper rapide de Brainiac. Pourtant, le récit est plaisant, mais ne marquera pas plus que cela. Les deux autres histoires seront un peu moins prenantes, quoique le dialogue simple entre le Joker et Superman est sobre et plaisant à suivre. On a donc un peu les mêmes défauts que "Année Un" de Wonder Woman, ça va parfois trop vite, le rythme est mal géré, et les histoires indépendantes sont sympas, mais pas folichonnes. J'ai aimé sans surkiffer.

@+

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