Cultivons la curiosité
Allez, un petit effort, nous arrivons presque à la fin de ce marathon "South Park". Sachant qu'au jour où j'écris ces lignes, il ne me reste plus que la saison 23 à voir pour être à jour, que ce soit sur Prime Video ou Netflix. Vous commencez à connaître la petite bourgade perdue dans le Colorado. Avec Stan, Kenny, Kyle et Cartman. Mais aussi Butters et tous leurs amis. La série de Trey Parker et Matt Stone met aussi en scène des adultes, bien souvent plus stupides que leurs enfants. Et tout ceci prend forme d'une critique d'un instant donné de la société, surtout étasunienne, mais aussi mondiale.
Ainsi, après avoir tenté de raconter une histoire morcelée en 10 épisodes d'environ 22 minutes, nous étions revenu.e.s à une structure plus classique lors de la dernière saison. Et pour celle que nous allons voir maintenant, malgré un début poussif, on pourra parler de retour du "South Park" que l'on a aimé. Mieux, on retrouvera la structure de la saison 18. J'entends par là que les épisodes sont liés entre eux, mais pas assez pour être perdu si on ne les regarde pas dans l'ordre.
Je parle de début poussif car on nous avait laissé sur un mini cliffangher, qui indiquait que les Blanc, la famille nommée Blanc, allaient sauver la ville du merdier qui s'installait. Et bien, sauf erreur de ma part, il ne sera plus question des Blanc. Et pourtant, le début de saison est choquant. Les fusillades s'enchainent dans les écoles du Colorado, même à South Park, ce qui ne semble choquer personne, pas même les élèves. Seule Sharon, la maman de Stan, pète littéralement un câble en voyant que personne ne s'en offusque. Ce que les hommes font passer pour un changement d'humeur dû aux périodes, aux règles. Hors, il se pourrait que ce soit la faute à la ménopause comme l'indique un médecin à Randy, son mari.
Là, ça part en vrille totale, et quand Randy prend conscience du danger, il décidera de partir en campagne, afin de gérer une ferme de plantation de cannabis thérapeutique qu'il nommera "Tégrité". Mais ceci sera pour l'épisode 4. Car entretemps, l'église va prendre cher. Mais vraiment cher. Avec tout d'abord beaucoup de monde le dimanche à l'église, afin de se moquer du Père et de sa messe. Le Père Maxi va trouver du réconfort auprès de Butters, mais pas comme vous le pensez, ce sera purement amical. Le Vatican en entend parler et a peur d'avoir encore un cas de pédophilie à gérer, du coup, nous allons voir une équipe spéciale, pour effacer les preuves avec un outillage "spermicide" et de quoi nettoyer le sang anale.
Oui, c'est hyper gore. Et délicat d'en rire, même si c'est plutôt bien tourné. Heureusement, l'épisode suivant parlera de Monsieur Hankey... mais de façon triste, car l'étron organisateur de Noël sera renvoyé de cette même organisation car il a tenu des propos choquants sur Twitter. Jusqu'à se faire bannir de "South Park", ce qui aura des répercussions plus tard dans la saison.
Puis nous verrons Randy se lancer dans sa ferme, et devenir un campagnard. Nous reverrons Servietsky d'ailleurs. Ah, et j'ai oublié de dire que pendant l'épisode 3, la vice principale de l'école, Femme à Poigne, donnera naissance à 5 enfants Politiquement Corrects (PC). Ils auront directement des lunettes de Soleil, et ne manqueront pas de pleurer dès qu'une chose limite sera dite. L'épisode 5 parle des trottinettes et de la dépendance au smartphone. C'est à partir de cet épisode, qui ressemble à un spécial Halloween (car diffusé le 1er Novembre 2018 aux USA), que j'ai retrouvé le "South Park" que j'aimais. Drôle, recentré sur le quatuor bien connu, et parlant de phénomènes sociétaux avec ce ton si particulier, tout en visant juste. Petite vidéo de je ne sais plus quel épisode, mais il est vrai que jouer à "Red Dead Redemption II" fera parti du passe temps favori des habitants de South Park dans cette saison.
Vidéo de Rockstar Mag'
On arrive donc dans la seconde partie de cette saison, avec des doubles épisodes entre les numéros 6 et 7 ainsi que les 9 et 10. Le 8 servant de lien entre tout ça. On retrouvera Al Gore et l'Homoursporc. Que nous avions laissé lors de la saison 10. Là, ça remonte. Et ici nous aurons pas mal de violence. Sorte d'allégorie sur le réchauffement climatique, les gens ne croiront pas en l'existence de l'Homoursporc au début. Pour finalement mieux le repousser pour quelques années. Un double épisode un peu trop violent, mais qui montre à quel point il est important de gérer de le réchauffement climatique au plus vite, sauf qu'au final on repousse encore et toujours.
L'épisode 8 montrera l'importance du smartphone mais aussi des réseaux sociaux. Ainsi que ce besoin de s'isoler dans cette bulle afin de fuir les responsabilités quotidiennes. Notamment quand Principal PC et Femme à Poigne décideront de s'équiper de la Bouddha Box (en fait un carton) et laisseront les quintuplés sans surveillance. Ce qui ne va pas forcément provoquer une catastrophe. La fin de l'épisode est magnifique je trouve.
Reste les deux derniers épisodes. Une seule et même histoire. Ici c'est au tour de Jeff Bezos et son entreprise Amazon de se faire épingler par Trey Parker et Matt Stone. Une fois de plus, ça vise juste, et l'écriture permet de relier pas mal de choses vues lors de cette saison afin d'offrir un final un peu con, mais efficace. Voir la famille de Butters s'effondrer quand le père annonce avoir perdu le statut "Prime" d'Amazon à cause de la grève, c'est à la fois hilarant, et horrible. Ceci montre cette dépendance et mauvaise habitude que l'on a acquises avec les services comme Amazon Prime. Les auteurs y vont franchement, sans épargner qui que ce soit, et on se retrouve par moment à rire jaune tant on peut reconnaître certains de ses propres comportements à l'écran.
Une saison qui renoue pour moi avec l'esprit "South Park". Sans trop partir dans le trash (même si il en reste toujours), on nous parle une fois de plus des travers de la société à travers le prisme d'une petite ville du Colorado et ses habitant.e.s. Le quatuor revient au premier plan (y compris Kenny), et c'est une franche réussite. J'ai adoré cette saison, peut-être une des plus intéressante à voir depuis quelque temps. Je vous la conseille fortement.
@+
P.S. : Chronique écrite avant que Netflix ne perde les droits de diffusion de "South Park", désolé pour la confusion.