Stranger Things - Saison 03

Le final de la saison 2 l'avait laisser entendre dire (ce qui ne veut rien dire), mais oui, ce retour dans la ville de Hawkins allait intégrer la guerre froide à son récit. Et nous avançons dans le temps. Après 1983, puis 1984, et bien nous allons rester cette année-là. Un bref instant rassurez-vous. Nous voici donc dans la saison 3 de la série créée par Matt et Ross Duffer, qui se chargent d'ailleurs de scénariser et réaliser certains épisodes. Ce qui sera le cas de "Suzie, tu me reçois ?" qui ouvre le bal.

En vérité, nous ne resterons en 1984 que le temps d'introduire les Russes, enfin, les Soviétiques. Avec un général ou je ne sais pas quoi, qui fait tout pour ouvrir la faille vers l'autre monde. N'hésitant pas à abattre le scientifique qui échoue à sa mission, pour le remplacer par son assistant. C'est ainsi que l'on découvre que Alexei (Alec Utgoff) a une année devant lui pour trouver la solution.

Et cette fois-ci nous arrivons enfin en 1985. Avec une nouveauté de premier ordre à Hawkins, Starcourt y installe un centre commercial impressionnant qui menace les commerces du centre ville. Peu importe, c'est là que tout le monde est. D'ailleurs Mike (Finn Wolhard) et Eleven (Millie Bobby Brown) sortent ensemble, et ne cesses de se rouler des pelles, au grand damne de Jim (David Harbour), le père adoptif de Eleven. Alors oui, j'ai vu cette saison en version originale sous titrée en français. Et oui, même si le premier épisode introduit proprement les personnages, mieux vaut avoir vu les premières saisons.

Qu'est-ce qui a changé ? Donc Mike et Eleven sont en couple. Tout comme Lucas (Caleb McLaughlin) et Maxine (Sadie Sink). Ainsi que Jonathan (Charlie Heaton) et Nancy (Natalia Dyer). Ces derniers ont un job d'été au journal local. Jonathan est photographe émérite tandis que Nancy est obligée de subir son rôle d'assistante dans un univers très misogyne. Ce qui lui déplait.

Will (Noah Schnapp) est toujours là, le petit frère de Jonathan a connu une année précédente marquante, et a acquis un lien particulier avec le Flageleur, un monstre arachnéen particulièrement violent issu de l'autre monde. Ceci aura son importance quand la bande d'amis ira au cinéma, pour voir "Day of the Dead" de George A. Romero, avec son introduction atypique, du mur de mains. Sauf que le début sera interrompu par une coupure de courant provoquée par... les Soviétiques. Sans que personne ne le sache, les communistes essaient de ré-ouvrir la faille.

Alors, pourquoi ? C'est totalement con. Un peu comme la course à l'espace. Juste une histoire de le faire les premiers. Je ne sais pas. En tout cas les Soviétiques ont élaboré une base souterraine sous le ville d'Hawkins, et leurs essais d'ouvrir le portail, ou la faille, provoqueront quelques désagrément en surface. Comme le fait que les magnets des frigos ne soient plus aimantés. Ceci mettra sur la piste Joyce (Winona Ryder), qui sent que quelque chose de pas normal arrive. Elle essaie d'en informer Jim, mais ce dernier pense que tout est sous contrôle et a du mal à communiquer avec les ados que sont Mike et Eleven. De plus, il aimerait se rapprocher de la mère célibataire de Will et Jonathan (qui est Joyce donc). Ah, mais attendez, petite bande annonce d'abord.

J'ai failli oublié la bande annonce. Qui en révèle sans trop en dire. Enfin passons. Car Dustin (Gaten Matarazzo) revient de colonie, et il a rencontré la Suzie du titre de ce premier épisode. C'est sa copine, et il va construire une gigantesque antenne radio pour communiquer avec elle. En vain, ce qui fait penser à ses amis que Suzie n'existe pas.

Il reste deux personnages à aborder, Billy (Dacre Montgomery), demi-frère de Maxine, qui est maître nageur à la piscine, et attire l'attention de toutes les femmes, y compris Karen (Cara Buono), la maman de Mike. Billy sera la première victime du retour du Flageleur. Ce dernier essaie de se reconstituer grâce à des rats, et y parvient lentement grâce au fait que les Soviétiques ont entrouvert le portail. Billy va lui offrir un corps qui permettra de le renforcer en se goinfrant d'humains.

Je résume hyper vite, désolé. Reste Steve (Joe Keery), qui travaille à la boutique de glace du centre commercial avec Robin (Maya Hawke). Il permet à la fine équipe de jeunes d'aller au cinéma gratuitement en passant par les coulisses du centre commercial. Ces deux personnages (Robin et Steve) auront leur importance au cours de la saisons. Ils iront même jusqu'à subir des violences, mais je n'en dis pas plus.

La saison va donc avancer sur la découverte des Soviétiques, et le fait que des groupes se forment assez rapidement. Steve, Robin et Dustin intercepteront un message codé des communistes, et ils seront rejoint par la jeune sœur de Lucas, Erica (Priah Fergusson). Ensuite, on a Jonathan et Nancy, qui verront leur couple battre une peu de l'aile, avant finalement de lancer une vraie enquête. Joyce et Jim aussi tomberont rapidement sur des Soviétiques particulièrement virulents. Eleven, Mike, Will, Maxine et Lucas eux aussi devront rapidement lutter contre Billy notamment.

Et comme d'habitude avec la série, dans une certaine logique, au grès des pistes remontées, tout ce petit monde va se regrouper. Spoiler, ils seront tous ensemble uniquement dans le dernier épisode. Celui-ci est plus long qu'à l’accoutumée. Normalement, on a des épisodes d'environ 50 minutes, le dernier dure environ 1h10. Et il est marquant. C'est le point d'orgue de la série, et il offre un final à la fois effrayant, angoissant, stressant et fort en émotion. Mieux, sans la scène post générique, il aurait fait une parfaite conclusion à la série.

Mais je n'en dirai pas plus. Le long des 8 épisodes, on se retrouve captivé. Ça passe à une vitesse incroyable. Pourtant, il subsiste des menus défauts. Mike et Eleven sont lourds au début. Très très lourds. On retrouve le côté classique des films pour jeunes ados, avec la rupture pour mieux se mettre ensemble. Sauf qu'entretemps il y a cette histoire de rats qui mange de l'engrais. Il y a un truc moche qui se trame, et ceci fait passer la pilule.

Autre défaut, cette volonté de faire entrer dans le crâne des téléspectatrices et téléspectateurs, que l'action se déroule en 1985. "Day of the Dead", "Back to the future", radio cassette, chansons d'époques, sortie du "New Coca-Cola" (qui ne marchera pas). Évocation du "The Thing" de John Carpenter (sorti en 1982), voitures d'époques. Bref, les auteurs abusent des effets nostalgiques, et si dans la saison 2, ça ne dérangeait pas, car c'était subtil, ici c'est l'indigestion. Dans l'épisode final on se mange la chanson de "L'histoire sans fin", dans un montage hallucinant à un moment clé de la fin de saison. Certes, ça apporte de l'humour, mais c'est long et ça appuie trop fort.

Hormis ce côté nostalgique forcé, le reste se suit avec délectation. C'est très bien écrit. Notamment quand dans le dernier épisode les adultes prennent leurs responsabilités. On a un immense passage proche du film d'horreur. L'hôpital s'avère marquant. Ici aussi, on est proche de "The Thing" de John Carpenter. Les effets spéciaux tiennent la route, tout comme la distribution, impeccable. La réalisation et le scénario tiennent en haleine et ne sortent pas du récit.

On tient une saison plus violente il me semble. Qui vire carrément à l'horreur, lors de passages qui n'épargnent pas les personnes la regardant. Et c'est ultra plaisant. Si la saison introduit rapidement les personnages, les connaître d'avant offre une plus grande implication émotionnelle je pense. Le final est incroyablement tendu, stressant, et déclenche un paquet d'émotion. Seul défaut, cette volonté d'introduire la saison 4 qui arrive bientôt sur Netflix. La fin aurait pu être une excellente conclusion de série. Sans les dernières minutes.

J'ai adoré, et j'avoue que je ne comprends pas comment ils pourront faire mieux. Seul défaut, cet aspect nostalgique qui est lourd, au point de lasser. Sinon, rien à redire. Une série à voir, pour un public averti quand même, car c'est violent et stressant. Plus qu'à voir ce que donnera la saison 4.

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