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Cultivons la curiosité

The Babysitter

The Babysitter

Dans les années 70, il y a eu une vague de film d'horreur que je nommerai "sérieux". Puis arriva le délire des années 80, avant que le genre ne meurt à petit feu pendant les années 90. Depuis le "Dawn of the dead" de Zack Schnyder en 2004, l'horreur zombiesque est revenue sur le devant de la scène. Oui, la saga Scream (qui va avoir un sixième film bientôt) avait un peu sonné le retour de l'horreur adolescente, mais avec trop de sérieux et pas assez d'horreur pure. Donc, la révision du sublime film de George A. Romero a marqué une nouvelle horreur, visuelle, sans trop de censure. "Saw", "La colline a des yeux" version Alexandre Aja, même les retours des Freddy, Jason, Michael Myers.

Pendant les années 2010, ça a été la course au gore, mais aussi l'horreur plus suggérée. "Paranormal Activity", "Conjuring" et autres consorts. Il se trouve que c'est aussi le retour en force de petites "péloches", peu prétentieuses, qui cherchent à retrouver le côté abrupte des films des années 80, avec ce second degré nécessaire à assurer une diffusion au plus grand nombre.

C'est ainsi qu'en 2017, McG, réalisateur surtout connu pour ses films Drôle de Dames (Charlie's Angels en version originale), met en scène pour Netflix (même si à la base il était prévu pour le cinéma), un scénario de Brain Duffield. Dont nous allons voir la bande annonce en version française tandis que j'ai vu ce film en version originale sous titrée en français. Film qui dure environ 1h25 pour info.

Vidéo de AuCiné

Cole (Judah Lewis) est un jeune collégien de 12 ans, qui est tellement couvé par ses parents, qu'il ne trouve pas sa place. Malmené par différentes personnes, il est pourtant très ami avec sa voisine, Melanie (Emily Alyn Lind). Cependant, son vrai rayon de Soleil est sa babysitter, Bee (Samara Weaving), une jolie blonde qui partage les mêmes passions que lui, notamment la science fiction.

Le film tarde à se lancer, car on découvre le quotidien de Cole, le fait qu'il n'arrive pas à se rebeller, qu'il se fasse agresser par les brutes locales. Puis arrive Bee, et on perçoit leur entente assez rapidement. Seulement, alors que les parents du garçon doivent s'absenter, ce qui signifie que Bee va le garder le lendemain, Melanie explique à Cole que la babysitter profite du fait qu'il soit endormi pour inviter des amis, et faire une orgie. Sans vraiment savoir ce que ça signifie.

Le défi de Cole sera de vérifier si ce que pense Melanie est vrai ou non. Et ce n'est qu'au bout de 20-30 minutes de film que l'on entre dans le sujet. Bee est en fait une sataniste, qui veut faire des sacrifices afin d'obtenir du démon ce qu'elle souhaite. Elle est assistée par Sonya (Hana Mae Lee), Max (Robbie Amell), Allison (Bella Thorne) et John (Andrew Bachelor).

Ensemble, ce petit monde va profiter de la maison de Cole, et de son sommeil, pour sacrifier l'innocent Samuel (Doug Haley) et mélanger le sang de celui-ci à celui, pur, de notre héros d'infortune. Alors que ce dernier pensait assister à un début d'orgie (il a vérifié sur internet ce que ça voulait dire), il se retrouve à devoir lutter pour sa survie, quitte à tuer (involontairement) ce gang satanique.

Là, on se retrouve devant un film qui va mélanger "Maman, j'ai raté l'avion", pour le côté défensif, et certaines choses utilisées, avec un film d'horreur typique des années 80. D'ailleurs, la présentation des personnages, même de certaines "armes", s'offre une typographie qui renvoie aux films "double feature", programmés par 2, comme les cinémas "Grindhouse" savaient faire. Le problème est que McG copie un peu le style de Tarantino, sans en avoir le talent. Alors bon, l'histoire a lieu dans les années 2010 il semble (on voit une Nissan Leaf), et ne justifie pas cette typographie je trouve.

Le scénario se permet de citer moult sagas horrifiques. Vendredi 13, Halloween (le quartier ressemble à celui du film de Carpenter) et j'en passe tout en ajoutant une dose d'humour qui passe bien. Quand Max s'arrête afin que Cole défende sa maison du gosse qui le maltraite, avant de mieux reprendre la traque. Ou alors, le passage de Allison sur ses seins. J'avoue que c'est assez drôle, même si c'est ultra cliché. Pensez bien que le noir se prend des geysers de sang, et il va lui arriver ce qui arrive à tous les Afro-Américains dans les films d'horreur. Il y a une Pompom Girl sexy, le Quaterback et même une fille d'origine asiatique.

Le seul cliché qui n'est pas respecté, c'est qu'ici la personne la plus violente est une femme blonde, tandis que le jeune adolescent pubère (ou prépubère vu qu'il dit "protestante" pour "prostituée"), est la victime. Qui va se défendre du mieux que possible, et va semer un carnage, jusqu'à la scène finale qui résume parfaitement le côté "portnawak" du film. C'est tellement incroyable que l'on se dit que Cole rêve tout ceci. Puis on se souvient qu'il y a une suite.

On trouve cet aspect parodique aussi. Lorsque Samuel est assassiné, et que le sang refuse de sortir du côté de John. Pour mieux l'asperger. On y retrouve la démesure de McG, qui a du mal à faire les choses à moitié et rend parodique (dans le mauvais sens du terme) une chose qui devrait être à la fois drôle et repoussante. C'est dommage, mais l'impression que le réalisateur n'arrive pas à canaliser sa volonté d'en faire trop, rend le film moins marquant qu'il ne pourrait l'être.

On navigue entre les films cités, parfois parodiés, et du coup il n'y a pas vraiment la tension nécessaire. Le passage façon "Halloween : La nuit des masques" se retrouve enchaîné par "Shining", et si c'est plaisant par moment, ici on tombe sur un McG qui va beaucoup trop vite. Et va trop loin. Parfois ce sera gore, à un autre moment non. À vouloir citer des tonnes de film, "The Babysitter" en oublie d'être cohérent. Pas cohérent, mais je n'ai pas le nom précis. Le passage de Max, façon "Destination Finale" est très très mauvais par exemple.

Sans être mauvais, le film tarde trop à se lancer pour être considéré comme divertissant. L'aspect foutraque de McG gêne ici, surtout quand il ignore le ton à donner à son film. Parodie ? Hommage ? On l'ignore, et il n'y a pas vraiment de tension, du moins on ne la ressent pas. Reste un mélange improbable entre "Maman, j'ai raté l'avion" et les films d'horreur des années 80 qui, bah fait passer un moment sympathique. Sans l'adorer, je n'ai pas regretté de l'avoir vu. Sympa, sans plus.

@+

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