The Grand Tour - Saison 01

Quand on aime l'automobile, on ne peut s'empêcher d'être fasciné.e par le métier de journaliste automobile. Imaginez, être payé.e à conduire des voitures de rêves, tout comme des voitures plus quotidiennes, et ceci, après un voyage tous frais payés par les constructeurs. Le rêve quoi. Seulement, les places sont rares. Résultat, on se retrouve avec des essais souvent insipides, ennuyeux, qui ne veulent rien dire. Les journalistes (en France du moins) ont longtemps essayé des voitures diesel haut de gamme. Soit bien loin de ce qu'aurait dû être le marché.

Si aujourd'hui le diesel est mal vu, ce n'était pas le cas il y a peu. Depuis que l'affaire du "dieselgate" mettant en cause le constructeurs allemands Volkswagen éclata. C'était en 2015. Je ne reviendrais pas sur cette affaire, car en vérité TOUS les constructeurs ont triché. De façon plus ou moins volontaires. On va dire que c'était la façon d'homologuer les véhicules qui n'était pas assez réaliste. Ce qui expliquait les différences de consommation entre le fascicule et la conduite en condition réelle. Passons.

Vous le constatez dans cette introduction ennuyeuse, j'aime un peu trop l'automobile. Si durant un temps j'en ai fait mon métier, j'ai passé ma plus tendre enfance à aimer ces tas de ferrailles sur roues. Au point d'en faire mes études. Donc quand "Gran Turismo" débarqua, je ne vous raconte pas comment le jeune de 16 ans, qui passait sa conduite accompagnée, était heureux. Seulement, de mémoires, les essais (télévisuels comme écrits), restaient insipides. Et ceci n'a pas trop changé.

Trop consensuelle, ne voulant pas heurter les constructeurs qui leurs permettent de voyager, ne donnant pas vraiment d'avis tranchés, disant souvent que "cette voiture conviendra à son public", essayant des modèle haut de gamme alors que c'est le milieu de gamme qui se vend le plus, bref, la presse automobile n'a pas une bonne réputation. Pourtant, il existe des émissions différentes. Et ceci depuis 1977. Seulement, il faut franchir la Manche pour la trouver.

"Top Gear" débuta en 1977, de façon classique. Avant de manquer de peu de se faire annuler en 2001. Jeremy Clarkson en fait déjà partie, et il va remodeler les show à l'aide de Andy Wilman, le producteur. Ainsi, en 2002, "Top Gear" fera place à l'humour, durant une heure, et aura un trio atypique à sa présentation. Jeremy Clarkson, Richard Hammond et Jason Dawe. Ce dernier ne tiendra pas au delà de la première saison "revival", et sera remplacé par James May. Ainsi, entre 2002, on va dire 2003 pour intégrer James May, et 2016, le trio testa moult automobiles dans une ambiance humoristique, à base de défis stupides, mais aussi de prise de bec entre les trois protagonistes, dont l'alchimie offre un belle reconnaissance à l'émission.

Seulement, Jeremy Clarkson est un personnage assez caractériel. Il fera des comparaisons choquantes avec la seconde guerre mondiale (et Hitler), il est misogyne, et aime bien se battre. C'est suite à son coup de sang contre un producteur de "Top Gear", qu'il sera renvoyé sur le champs. Nous sommes en 2015, et mine de rien cela signe un second coup de tonnerre dans le milieu de l'automobile, comme pour le "dieselgate". Ni une, ni deux, Richard Hammond et James May démissionnent.

Et tout ceci en pleine renommée de l'émission, qui connaît une aura internationale, avec même une version française plutôt sympa. Et des apparitions dans les jeux vidéo "Forza Motorsport". Depuis, il me semble que la nouvelle version n'arrive pas à trouver son public malgré des présentateurs de renoms, comme Chris Evans, Matt LeBlanc ou Chris Harris. Pendant ce temps, notre trio est parti vers d'autres cieux, plus cléments.

C'est ainsi qu'en 2016, les abonné.e.s Prime Video voient apparaître "The Grand Tour". L'émission s'ouvre sur un Jeremy Clarkson contraint de quitter son île natale, sous une pluie diluvienne, pour débarquer aux pays de l'oncle Sam sous un Soleil resplendissant. Il conduit une Mustang, et est rapidement rejoint par ses deux compères. Pour se diriger vers une tente, non sans avoir dépassés moult véhicules qui marqueront ou ont marqué les fans du trio.

Ainsi débute "The Grand Tour". Un retour triomphal du trio, prêt à continuer à faire n'importe quoi pour parler de leur passion commune, l'automobile. Tout ceci en 13 épisodes de 1 heure environ. En fait les épisodes 8 et 9 (ou 7 et 8, j'ai oublié), sont doubles, et marquent le périple en Buggy des sables du trio, qui remonte le long de la côte Namibienne. Mais avant ceci, petit trailer.

Présentée de façon efficace, l'émission se compose souvent d'un essai, voire même d'affrontement entre plusieurs modèles similaires. Alors ici, on n'essaiera pas la dernière Twingo ou Corolla. Mais quand même, on trouve beaucoup de véhicules, et on verra même une belle analyse du marché automobile, avec des voitures électriques. Forcément moquées en 2016, mais les propos sont pertinents et montrent bien les avantages et inconvénients.

Ce qui marque, c'est le ton de l'émission. Ici, en version française, on a un redoublage pas assumé, à savoir que l'on entend les voix originales, avec la VF par dessus. Plus facile à faire et moins onéreux, ce procédé convient parfaitement à l'aspect documentaire de l'émission. "The Grand Tour" tient son nom du fait que l'équipe va partir sur 4 continents différents. Une émission très coûteuse à priori, et quand on voit les conneries qu'ils font, on comprend que la logistique est loin d'être économique.

Comme quand ils partent en Namibie, dans l'épisode double. Si le côté dramatique est un peu trop poussé, reconnaissons que c'est impressionnant. Et quand ils vont devoir faire du camping, Richard décidera de jouer à l'économie, tandis que les deux autres loueront carrément un bivouac. Ici, les images de la Namibie sont magnifiques, et en plus on se marre des déboires de tous. Un aura une fuite d'essence et mettre même le feu à son capot. Un autre installera un aileron totalement inutile.

Enfin bon, c'est ça tout du long, et ça se charrie. Quand Richard et Jeremy installeront un godemiché en lieu et place du pommeau de vitesse dans le buggy et James, même si c'est de mauvais goût, on ne peut s'empêcher de rire. Ou alors quand ils vont faire la chasse aux braconniers et essayer de faire du parachute ascensionnel en vain. C'est à se tordre de rire.

Désormais, il y a un nouveau circuit, le Eboladrome, car le tracé ressemble au virus du même nom. Plus technique, la piste s'offre des noms de virages hilarants, tel "votre nom ici" pour le virage publicitaire, ou la "maison de la vieille" pour une chicane technique qui passe devant la maison d'une dame âgée. Les véhicules essayés voient leurs temps comparés, mais non plus par le "Stig", pilote hors norme, qui changeait avec les saisons dans "Top Gear", mais "l'Amerloque", un Étasunien qui n'aime pas ce qui n'a pas de V8.

On ne retrouve pas dans cette saison les célébrités comparant leurs temps avec une automobile bon marché. Mais un passage à une machine révolutionnaire. Seulement, les célébrités annoncées n'arriveront jamais vivantes pour passer cette épreuve. Une façon originale de casser un peu l'habitude de "Top Gear". Bon, le chrono des célébrités existera dans la saison 2. Ensuite, il y a un petit passage plus calme, qui coupe souvent l'épisode en 2, nommé "Conversation Street", dans lequel le trio parlera un peu de tout. Au début ce sera James May et sa conduite "lente" qui seront évoqués.

Enfin bon, j'ignore si vous l'avez compris, mais "The Grand Tour" est "Top Gear" en fait. Le trio se jouant de certaines similitudes pour mieux les exploser. On est en terrain connu, avec les mêmes moyens, le même humour (qui est parfois limite), et on apprécie suivre les 3 présentateurs avec un humour britannique qui fait mouche. Si vous n'aimez pas l'automobile par contre, pas la peine de regarder, car ils sont assez extrêmes dans leurs propos, et ça peut surprendre. Mais bon, voilà une émission qui parle automobile en cassant tout le monde, sans prendre de pincette. Vu que généralement un présentateur va défendre une auto et que les autres vont la casser.

Le moyen idéal pour connaître les avantages et défauts d'une voiture. Seul problème, ici ce sont des modèles onéreux qui sont essayés, mais cette émission n'a pas pour but de vous conseiller, juste de vous vendre du rêve en rigolant. Si vous êtes curieuses et curieux, ça peut le faire. Sachez qu'en France, je trouve Sylvain et Pierre, de la chaîne YouTube "Vilebrequin", les dignes descendants de cet état d'esprit de gens qui aiment l'automobile et essaient les voitures sans concessions. J'ai beaucoup aimé voir cette émission, je recommande si vous aimez un minimum les voitures.

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