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Cultivons la curiosité

Y a-t-i-l un pilote dans l'avion ?

Y a-t-i-l un pilote dans l'avion ?

Alors que je commençais les Police Academy, l'envie de revoir certains films parodiques de mon enfance me prit. Ainsi, les "Y a-t-il un flic... ?" avec Leslie Nielsen étaient en tête de liste. Seulement, en poussant un petit peu, je me suis rendu compte que le trio surnommé ZAZ était derrière cette trilogie. Non, pas la chanteuse, ZAZ pour (Jerry) Zucker, (Jim) Abrahams et (David) Zucker. Scénaristes et réalisateurs, ils débutèrent les comédies parodiques avec "Hamburger film sandwich" en 1977. Au passage je me permets juste de préciser que Jerry Zucker est le réalisateur du très beau "Ghost" de 1990 avec le sublime et regretté Patrick Swayze.

Bon, là, vous vous dites que le film du jour n'est donc pas le premier à introduire les comédie ZAZ. Oui. Mais c'est le premier que j'ai vu. En vérité, je n'ai jamais vu le film de 1977. "Y a-t-il un pilote dans l'avion ?" est sorti en 1980, écrit et réalisé par le trio ZAZ, il marque par son côté barré, dans le sens où ce que nous voyons à l'écran est en décalage (horaire lol... désolé) avec la gravité de la situation. Le cast est aux petits oignons, le scénario pas trop débile, la réalisation... euh, oui, bon, comme les effets spéciaux en vérité, ce n'est pas top, mais ça passe. Mais regardons la bande annonce.

Vidéo de webzine1kult

Alors non, je n'ai pas vu ce film en VOSTFr. La version française (VF) m'ayant marqué quand j'ai découvert ce film à la télévision. Mais parlons donc de cet "Airplane!", son petit nom en VO (version originale). Tout débute par une pure parodie des "Dents de la mer" de Steven Spielberg. On y voit la dérive arrière d'un Boeing, qui fend les nuages un peu comme l'aileron du requin fend les eaux dans le film suscité. La musique est la même, ce qui est étonnant légalement parlant, mais ça donne le ton. Surtout que le jump scare qui s'ensuit est efficace et présente le titre original en gros.

De façon classique, nous allons découvrir les personnages. L'aéroport de Los Angeles sera le point de départ du vol en direction de Chicago, un vol qui va mal tourner. Déjà, on se retrouve au point de dépôt des voyageurs et voyageuses, et d'emblée, les annonces parlant de la couleur pour la dépose minute sont contradictoires. Les voix venant à se gueuler dessus, tout ceci pendant que nous suivons les divers futurs protagonistes.

On découvre aussi le futur commandant de bord, monsieur Havoux (Peter Graves, le Jim Phelps de la série "Mission : Impossible"), qui doit prendre le téléphone blanc et se fait engueuler par l'annonceuse car il prend le rouge. L'occasion de voir un enjeu vital pour ce vol, une jeune fille doit recevoir une transplantation cardiaque, du coup, le médecin explique au commandant Havoux tout le protocole.

En même temps nous voyons Elaine (Julie Hagerty) qui embarque et s'explique avec son petit ami avec qui elle vient de rompre. Celui-ci est Ted Striker (Robert Hays), un ancien pilote de la guerre qui a encore un traumatisme de cette période. Il ne peut plus prendre l'avion depuis qu'il a vu tout son escadron être décimé, par sa faute pense-t-il. Elaine lui reproche de ne pas se reprendre, et malgré tous les beaux souvenirs qu'elle a avec lui, elle souhaite avancer.

N'écoutant que son cœur, Ted prend un billet, non sans stress. D'ailleurs, j'y repense, mais quand on voit le médecin parler au commandant Havoux, on voit un cœur rebondir plusieurs fois, ce qui rend la scène à la fois glauque et hilarante. Mais donc, nous voilà prêt à décoller, en ayant fait un petit peu le tour des personnages. On voit une Nonne lire un magazine "Boys..." j'ai perdu le second mot, tandis qu'un petit garçon lui le même genre de magazine nommé "Nun...". C'est ce genre d'humour en profond décalage que va nous offrir le film.

Parfois, ce n'est pas trop drôle, mais dans l'ensemble, ça fonctionne très bien. Ted va raconter son histoire d'amour avec Elaine à quelques passagers (et une passagère), celle-ci et ceux-ci mettant fin à leurs jours devant la tristesse de cette histoire. Mais, film catastrophe oblige, il va rapidement se trouver que quiconque a mangé du poisson, va tomber malade. Méchamment malade. Provoquant de nombreux symptômes peu reluisant, dont nous verrons en direct, comment l'intoxication alimentaire agit sur le corps.

Nous constatons que le docteur de l'avion est joué par Leslie Nielsen. Le docteur Rumack va faire de son mieux, mais l'équipage ayant tous consommé du poisson, l'avion se retrouve rapidement sans pilotes. Elaine sait que Ted pourrait sauver tout le monde, mais elle a un doute quand à ses capacités à surmonter sa phobie. En attendant, Otto, le pilote automatique (une poupée gonflable), assure. Même si il a un coup de mou, qui sera rapidement remit en forme par une Elaine lui soufflant dans le tuyau au niveau de la ceinture d'Otto. La scène est sexiste, mais à hurler de rire. Surtout quand le docteur Rumack débarque et repart aussi sec afin de ne pas déranger les tourtereaux. Le couple étonnant ne manquera pas de fumer une cigarette une fois Otto remis en forme.

Je vous laisse découvrir le reste du film, même si la fin est convenue, mais c'est une bonne chose je pense. Le film est court, 1h24, mais terriblement efficace. En acteur pas encore cité, nous trouvons Lloyd Bridges en responsable de la tour de contrôle de Chicago qui a mal choisi sa semaine pour arrêter de fumer, de boire, de se droguer... oki, ça peut ne pas paraître drôle dit ainsi, mais dans l'ambiance du film ça passe et mieux, ça marche même. Le capitaine Rex Kramer qui est appelé en renfort pour guider l'avion, est joué par Robert Stack, tandis que nous notons l'apparition de Kareem Abdul-Jabbar. Le pivot des Los Angeles Lakers (un équipe de basket si vous l'ignorez), en copilote.

D'ailleurs, le sportif jouera de ce côté étonnant, quand un petit garçon (j'ai failli dire pisseux pardon) assure l'avoir vu jouer au basket. Kareem Abdul-Jabbar joue Roger Murdock, ce qui donne une check list absolument hilarante. Roger signifiant "compris" ou "bien reçu" en aviation. Ceci donne des dialogues genre "ici commandant Havoux, à vous" ou alors le copilote qui répond à chaque fois que "Roger" est prononcé. En VO, notons que le personnage de Peter Graves se nomme Oveur pour faire la blague avec "over" = terminé.

La V.F. est excellente. Un peu vulgaire par moment, mais elle participe au côté décalé du film. Très bien localisé, les francophones comprennent sans soucis les blagues. Bon, il y a ce duo Afro-Américain qui parle très bizarrement, on dirait du québecois, et je reconnais que là, ça passe mal, ce n'est pas très drôle, mais c'est juste une infime partie du film. Dans l'ensemble, les gags n'ont pas vieilli, et ça, ça m'a surpris. Le film ayant tout de même 40 ans, je pouvais craindre le sexisme et le racisme des productions de l'époque. Mais si on trouve des plans nichons (une fois couplé avec de la gelé, mais soft, un autre coup complètement gratuit et dénudé), le tout est parfaitement propre pour un visionnage en 2020.

Les flashbacks de Ted permettent de parodier beaucoup de film. Le plus connu étant "La fièvre du samedi soir". Certes, de nos jours, la scène est connue, reconnue et employée dans de nombreuses productions humoristiques, mais elle reste efficace dans le film. L'humour est très bon. Ah, je pense à un truc qui peut choquer, c'est quand le commandant Havoux parle au petit garçon de nombreuses choses glauques, limites sexuelles. Je ne pense pas que cela soit de la pédophilie, mais ça peut surprendre c'est vrai. Quand il lui demande si il a déjà vu des corps en sueurs, ou si il est déjà allé dans une prison turque. On peut ne pas aimer ce passage c'est vrai. Une fois de plus, c'est le décalage qu'il faut regarder ici, et non pas la connotation sexuelle (qui, à mon avis, est involontaire).

Au final, j'ai donc passé un excellent moment et vous le conseille. Bon, il faut aimer l'humour un peu absurde, mais quel bonheur. Après, il faut être attentive et attentif, des gags visuels s'insérant parfois, mais généralement les réalisateurs nous laissent le temps de bien voir ce gag. Les effets spéciaux à base de maquette renforcent le côté parodiques. Du coup on pardonne le fait qu'ils soient un peu loupés. Je dirai même que ce film est plus drôle que "Police Academy" (qui sortira 4 ans plus tard). Et aujourd'hui encore, le revoir ou le découvrir est un petit plaisir sympathique. À voir donc, j'ai adoré.

@+

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