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Cultivons la curiosité

Wakanda Forever

Wakanda Forever

Une franchise peut-elle survivre à la disparition de son acteur emblématique ? Alors qu'une suite au "Black Panther" est rapidement envisagée, logique vu le succès du film, la crise sanitaire mondiale et des contraintes scénaristiques des phases du MCU (Marvel Cinematic Universe) retarderont le projet. Enfin bon, quand je dis la crise sanitaire, Chadwick Boseman, l'acteur iconique du roi T'Challa, sera emporté par la maladie en 2020. Et alors que la distribution entièrement non caucasienne pour les rôles principaux était un révolution pour un film de ce budget, Marvel Studios (appartenant à Disney) allait trouver un autre angle d'attaque. Que nous verrons dans "Black Panther : Wakanda Forever".

Toujours co-scénarisé par Joe Robert Cole et Ryan Coogler, il est aussi réalisé par ce dernier, comme le film précédent. Un gage de qualité à venir. Surtout que la distribution originale revient dans cette suite, qui se veut plus longue (2h45 environ), et riche en émotion. Mais regardons la bande annonce en version française, soit de la manière dont j'ai vu ce long métrage.

Vidéo de Marvel FR

Le film débute par la princesse Shuri (Letitia Wright) qui tente désespéramment de créer une "herbe-cœur". Avec peu de possibilité que cela fonctionne. Malheureusement, il est trop tard, et c'est Ramonda (Angela Bassett), sa maman, qui lui annonce le décès de son frère. Le Wakanda se retrouve en deuil. Perdant son Roi, mais aussi son super héros Black Panther. Sachant qu'il faut de l'herbe-cœur pour devenir ce héros, et que Killmonger (Michael B. Jordan) avait détruit tous les plants lors du premier film.

Bref, l'introduction nous montre les funérailles du Roi T'Challa, très bel hommage indirect à Chadwick Boseman. L'hommage sera plus direct lors du logo Marvel Studios, mais aussi à la fin du film, avec les souvenirs d'un personnage. Je le dis d'entrée, et c'est peut-être une révélation, mais nous pouvons remercier Disney d'avoir eu un minimum de décence et de ne pas avoir fait apparaître Chadwick Boseman en images de synthèses, sachant qu'ils peuvent le faire. En ceci, l'hommage est propre, respectable.

Alors que Shiru n'arrive pas à faire son deuil, même un an après les funérailles, le Wakanda est un peu dans la tourmente. La Reine Ramonda doit faire face aux Nations Unies, qui estiment que le vibranium ne doit pas rester dans les mains d'un seul pays. Ici, on voit les USA dépassés, et la France très virulente. Cette dernière n'hésite pas à tenter de prendre par la force du vibranium, et se fait humilier.

Revenons sur cette humiliation. Les scénaristes semblent avoir un vrai problème avec la France, après tout ils auraient pu créer un pays imaginaire comme la Sokovie. Mais non, c'est bien la France qui parle d'arme de destruction massive, et qui se fait humilier. J'ignore pourquoi. Est-il redevenu rigolo de se moquer de notre pays ? Est-ce pour dénoncer l'aspect colonialiste de l'Hexagone ? Genre, aujourd'hui c'est la Chine qui met la main de façon subtile sur l'Afrique, pourquoi ne pas les attaquer ? Ah, oui, pour que le film marche là-bas. Bref, passons, car humilier la France de la sorte, en citant des armes de destructions massives qui relatent la période George Bush Jr. (qui avait menti je rappelle), c'est totalement maladroit j'estime.

Fallait que ça sorte. Heureusement, dans sa grande clémence, il n'en sera plus question, et on va rapidement se retrouver face à un adversaire ultra dangereux. J'ignore comment j'ai réussi ce tour de force, ayant vu le film plus de 2 semaines après sa sortie (qui était le 9 novembre 2022), mais je n'avais jamais vu le nouveau peuple qui va servir d'antagoniste au Wakanda.

En effet, et là le film devient clairement gênant sur plusieurs points, c'est une antique civilisation Maya (pas l'abeille, la civilisation d'Amérique Latine) transformée en hybride humain-poisson, qui connait aussi le vibranium. Namor (Tenoch Huerta), a une particularité ridicule, il peut voler grâce à des ailes situées sur ses...chevilles. Un mélange de "l'homme-poisson" de "The Boys", avec Kid Icaru du jeu vidéo du même nom, et même "Avatar" de James Cameron. Le résultat est...bah risible. Désolé de le dire, mais les voir utiliser des Orgues, des Baleines, je repense indéniablement à "The Dive" (le nom original de "l'homme poisson" dans "The Boys")... et ça me fait rire.

Résultat, on ne sait jamais si Namor est avec le Wakanda ou contre. Tout ce qu'il désire, c'est de pouvoir assassiner Riri Williams (Dominique Thorne), une femme de 19 ans, encore étudiante, qui a créé à partir de rien, un détecteur de vibranium. Forcément, Shiru s'y oppose, et va avec Okoye (Danai Gurira) chercher la petite génie. J'ignore si on peut en parler au féminin, mais peu importe. Okoye va, pour une fois, échouer, Riri (punaise, on dirait le surnom de Rihanna) et Shuri étant faites prisonnières du peuple des poiscailles.

Là, on dirait que Disney fait la promotion du prochain Avatar. Les ressemblances font un peu peur. J'ignore qui a copié qui, le personnage de Namor existant depuis les années 30... enfin bon. Le monde englouti est magnifique à découvrir, et on comprend les intentions de Namor. Protéger son peuple des bipèdes terrestres.

Alors que le Wakanda doit tout faire pour récupérer Riri et la princesse Shiru, quitte à faire revenir Nakia (Lupita Nyong'o), le pays est aussi attaqué sur la scène internationale par les autres nations. Heureusement, on retrouvera un instant le meilleur allié du Wakanda, Ross (Martin Freeman), qui va pouvoir donner des informations, quitte à risquer la prison. Un grand plaisir de revoir Martin Freeman sur grand écran d'ailleurs.

Bref, c'est le désordre, et la princesse Shuri, qui n'arrive toujours pas à faire son deuil, va devoir effectuer un choix, mais je ne vous révélerai pas le reste, sachez juste que c'est parfaitement amené. Alors que donne le film ? Malgré sa durée, on ne le voit pas passer. Ceci même si il y a peu d'action. Il y est surtout question de découvrir ce nouveau peuple sous marin, mais aussi de façon de faire son deuil. La fin est riche en émotions bien qu'elle n'ait pas fonctionné sur moi (et ce malgré la sublime chanson de Rihanna).

Les effets spéciaux fonctionnent très bien, mais il y a des passages avec Riri qui gênent. Le fait que ce soit un génie (tient, je viens de rendre le nom au masculin), mais qui est passée (bah au féminin maintenant ?) sous les radars des différents gouvernements et autres Avengers (enfin, ex-Avengers). Par contre, la grosse surprise reste la prise de pouvoir de la jeunesse, et mieux, des jeunes femmes noires. Ceci est extrêmement rare à voir dans le cinéma de divertissement à gros budget, et j'ose espérer que ça va rassurer des producteurs sur la possibilité qu'ont les caucasiens à s'identifier à des personnages différents d'eux.

Le point vraiment décevant par contre, c'est, quand on regarde de loin, cette lutte des Hispaniques contre les Africains. Je ne sais pas, mais oui, à la base Namor n'est pas Hispanique si j'ai bien compris. Genre le cinéma n'est pas encore prêt pour voir des personnes Africaines botter le cul des blancs ???? Vous l'avez bien fait pour la France en début de film ??? C'est le seul gros défaut (avec l'apparence ridicule de Namor) du film.

Le film est déroutant. À la fois hommage sobre mais efficace au regretté Chadwick Boseman, il y est question d'héritage, de faire son deuil, et de façon de voir l'avenir. Shuri aura une vraie question existentielle à résoudre, ce qu'elle fera dans le dernier combat. Le combat final essaye de multiplier les lieux de luttes, mais est plutôt mal filmé pour la scène en mer. Ce n'est pas brouillon, mais ça peut perdre la spectatrice et le spectateur par moment.

Sans pour autant atteindre le niveau de "Black Panther", sa suite s'avère être un très beau film, qui offre moins d'action que prévu, mais parle de sujets importants. De plus, il est progressiste, sans jamais insister sur le fait que les personnages les plus importants du film sont des jeunes femmes noires. Ceci prouve qu'une grosse production peut fonctionner avec une distribution qui choquerait les abrutis racistes et misogynes en tout genre. J'ai passé un bon moment devant, sans l'adorer pour autant. Il possède un ton différent de tout ce que le MCU nous a offert jusqu'à présent. À voir je pense.

@+

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